Manque de places en garderie: plus de 25 000 $ en perte de revenu pour des familles, selon de nouvelles données

Samuel Roberge
Le manque de places en garderie peut entrainer des pertes de revenus importantes aux nouveaux parents, selon les données d’un récent sondage dévoilé par l’organisme Ma place en garderie, qui dénonce un manque flagrant d’investissements dans le réseau de la petite-enfance.
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«Quand on voit ça noir sur blanc, ça frappe», exprime Marilyn Dion au micro d’Isabelle Maréchal, mardi, sur les ondes de QUB radio au 99,5 FM Montréal.
«On peut créer des places, mais il faut s'attaquer au nœud du problème, qui est justement ce manque d'investissement», indique la porte-parole du mouvement. «Si on n'investit pas de manière adéquate dans ce réseau-là, on n'aura pas de pérennité, des milieux vont fermer, puis encore une fois, des parents vont se retrouver sans travail.»
Et ceux qui en subissent les plus grandes conséquences, ce sont justement les enfants, ajoute l’invitée.
Perte de revenu de plus de 25 000$
Les révélations d’un nouveau sondage mené par la firme Mallette auprès de 1370 parents sont troublantes.
On fait tout d’abord état d’une perte de revenu brut par famille de plus de 25 000$.
«Le calcul du montant moyen de perte de revenu repose sur une collecte de données par tranche de montant de revenue, souligne la firme Mallette dans son étude. La moyenne a été estimée en utilisant la valeur médiane de chaque tranche.»
Cette régression est d’ailleurs attribuable au fait qu’un des deux parents, qui se retrouve souvent à être la mère, doit rester à la maison avec l’enfant s’ils n’ont pas trouvé de place en garderie.
Selon les données, ce sont 63% des mères qui ont répondu au sondage qui ont dû prolonger leur congé parental, et ce, souvent sans revenu.
Impact sur la santé mentale
Mais les impacts financiers ne s’arrêtent pas là. Dans 44% des cas, les ménages doivent recourir à l’endettement pour subvenir à leur besoin. Plus du tiers (38%) ont même mentionné devoir réviser leurs habitudes alimentaires.
«Près de la moitié des répondants ont dit qu'ils remettaient en question leur projet familial, c'est-à-dire avoir d'autres enfants en raison de ces conséquences-là», précise Mme Dion.
Les parents qui vivent avec ces difficultés financières ont d’ailleurs affirmé avoir eu des périodes de dépression.
«Il y avait 64 % des répondants qui ont dit avoir vécu des épisodes de dépression en milieu de recherche», révèle la porte-parole de Ma place en garderie.
Grève de 3 jours
Les employés de 400 CPE ont indiqué, mardi, qu’ils allaient être à nouveau en grève du 14 au 16 avril la semaine prochaine.
Le gouvernement et les représentants syndicaux ne se sont toujours pas mis d’accord sur une entente de principe.
C’est notamment la question salariale qui est au centre du désaccord.
«Le conflit de travail, en ce moment, c'est certain qu'on le voit, mentionne Mme Dion. Il y a des éducatrices qui quittent massivement le réseau. Donc, on est inquiet parce qu'on se dit comment on pourra arriver à compléter le réseau, comment on pourra soulager ces familles qui vivent les conséquences du manque de place si on n'a personne pour s'occuper de nos tout-petits.»