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L'article provient de TVA Nouvelles
Monde

«Malades d'angoisse»: le calvaire de familles d'otages détenus à Gaza

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Agence France Presse

2023-10-25T15:45:48Z
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De leurs proches, ils n'ont plus que des messages terrifiés datant du 7 octobre. Depuis, plus rien. Des familles d'Israéliens détenus par le Hamas à Gaza ont raconté mercredi à Paris le supplice de l'attente et de l'incertitude.

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«Nos vies se sont arrêtées le 7 octobre», résume Moran Betzer Tayar, une femme de 54 ans dont le neveu et son épouse ont été pris en otages au kibboutz Nirim, proche de la bande de Gaza.

Moran et trois jeunes femmes parentes d'otages ont entamé à Paris une tournée européenne qui doit les mener à Madrid, Vienne et Copenhague pour sensibiliser l'opinion publique mondiale au sort des quelque 220 personnes enlevées par le Hamas, mouvement islamiste palestinien, lors de sa sanglante attaque contre Israël.

AFP
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Au cours de la conférence de presse, organisée par le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), Shani, 25 ans, brandit une photo de sa soeur, Eden Yeruchalmi, barrée du mot «kidnapped». Eden servait au bar de la rave party dans le sud d'Israël, au cours de laquelle ont été tués 270 jeunes par les attaquants du Hamas venus de Gaza.

S'accrochant au regard de sa jeune soeur May, venue également témoigner à Paris, Shani tente de maîtriser sa voix pour raconter les appels épouvantés d'Eden qui tentait d'échapper aux assaillants.

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Elle s'est cachée pendant une heure dans une voiture à côté du cadavre de ses amis, puis dans un buisson. «Eden est très petite, elle s'est mise en position foetale, mais le buisson était encore plus petit qu'elle et les terroristes l'ont vue».

«Sa dernière phrase, c'est: ils m'ont eue», raconte Shani, avant de déclencher son téléphone pour faire entendre les cris de sa soeur, qu'elle a enregistrés.

À ses côtés, Ofir prend la parole. Son cousin Itay, germano-israélien, a été pris en otage au kibboutz Beeri, où les commandos du Hamas ont massacré au moins 100 personnes, selon les autorités israéliennes.

La jeune femme raconte les messages qui commencent à affluer sur le groupe WhatsApp familial ce samedi 7 octobre, les appels à l'aide, l'avancée des attaquants documentée minute par minute. Les parents d'Itay sont tués. Des voisins, des amis.

«Je ne peux même pas vous décrire ce que c'est, savoir qu'on les perd les uns après les autres», dit Ofir, qui considère le kibbutz Beeri comme sa famille. «C'étaient des militants pour la paix, des gens qui croient en la coexistence pacifique», souligne-t-elle.

  • Écoutez l'analyse de Luc Lavoie au micro de Yasmine Abdelfadel via QUB radio :

Aucune nouvelle

Depuis le 7 octobre, ces familles n'ont eu aucun signe de vie, aucune nouvelle de leurs proches. Elles savent simplement qu'ils font partie des otages enlevés par le Hamas et emmenés à Gaza. L'armée israélienne le leur a confirmé.

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«On ne peut pas regarder les vidéos d'otages (diffusées par le Hamas, ndlr), c'est impossible, on demande à nos amis de le faire pour nous. Mais ils n'ont pas vu nos proches», explique Shani, en réclamant, à l'instar des autres familles, un accès aux otages pour la Croix Rouge internationale.

Quel est leur état de santé, ont-ils été blessés, où sont-ils ? Les familles se torturent sans réponse.

«Nous sommes malades d'angoisse, malades d'angoisse», répète Moran Betzer Tayar, en exhortant le Hamas à «faire preuve d'humanité».

Lorsque les questions se font plus politiques --craignent-ils qu'une invasion terrestre de Gaza soit préjudiciable à leurs proches, veulent-ils des négociations, appellent-ils à une trêve humanitaire à Gaza...- les proches des otages éludent.

«Nous ne sommes pas là pour dire à Israël quoi faire, nous ne représentons pas notre pays, mais notre famille», dit Ofir.

«Nous n'avons pas un problème avec des citoyens, nous avons un problème avec les terroristes», répète Moran. «La seule chose qui nous importe est qu'ils reviennent à la maison».

Les attaques du groupe islamiste palestinien Hamas en Israël le 7 octobre ont fait plus de 1 400 morts, pour la plupart des civils, selon les autorités israéliennes.

Selon le Hamas, les représailles israéliennes à Gaza ont fait plus de 6 500 morts, dont 2 704 enfants.

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