Makhmudov a passé son message
Mathieu Boulay
On avait hâte de voir Arslanbek Makhmudov contre son premier vrai défi chez les lourds. Il a passé le test avec succès avec une victoire convaincante contre Mariusz Wach.
«C’était un combat important pour Arslanbek, mais on avait choisi un adversaire qui était important dans sa formation, a souligné son entraîneur Marc Ramsay après le duel.
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«On a amené Arslanbek dans un autre territoire contre Wach. On a fait moins de rounds que lors du combat contre Jonathan Rice (7), mais il s’est fait atteindre plus souvent. On a eu plus d’échanges que d’habitude.»
Même s’il a gagné, Makhmudov est allé à l’école au cours de son combat. Il a notamment appris une leçon sur le plan de la gestion des émotions.
Avant le duel, Wach lui a démontré qu’il n’était pas intimidé. Alors qu’il s’est amené dans le ring au son de sa sirène d’alerte nucléaire, Makhmudov s’est retrouvé face à face avec son adversaire. Les deux colosses se sont regardés, mais ça n’est pas allé plus loin.
«Ça l’a fait sortir Arslanbek un peu de ses gonds, a expliqué Ramsay. S’il y a quelque chose sur lequel j’aimerais travailler avec lui, c’est le contrôle émotionnel.
«Lorsqu’il connaissait des passages où ça allait moins bien, il était moins efficace sur le plan technique. Tout ça venait de l’émotion et de la frustration de ne pas faire mal à Wach rapidement. Lorsqu’il était plus calme et qu’il se concentrait sur sa boxe, tout allait très bien.»
Gros troisième round
Au troisième round, Makhmudov a connu ses moments les plus explosifs en carrière. Il a été impliqué dans plusieurs échanges musclés avec Wach qui en a vu d’autres durant sa longue route chez les poids lourds.
C’est à ce moment qu’on a constaté que le protégé d’EOTTM était capable d’encaisser des coups de puissance. Wach l’a atteint à plusieurs reprises durant ce round, mais il n’a pas été ébranlé.
«C’est là que tu demandes si tu vas perdre le contrôle ou si tu vas être en mesure de ramener, a souligné Ramsay. Il faut passer par là.
«C’est le type de chose qu’on ne voit pas au gymnase. Tu peux faire le nombre de rounds que tu veux avec des partenaires de qualité, mais il n’y a jamais ce côté émotif qu’on a vu ce soir (samedi).»
Combinaison fatidique
On a constaté plusieurs choses intéressantes de la part de Makhmudov au cours de ce duel qui s’est conclu par un knockout au sixième round.
Tout d’abord, le Montréalais d’origine russe possède plusieurs outils dans son coffre à outils. Contre Wach, il a démontré qu’il pouvait livrer de belles combinaisons.
Celle du cinquième assaut n’était pas piquée des vers. Il a lancé un uppercut suivi d’une main droite qui a gelé Wach debout. Le Polonais a survécu jusqu’à la fin du round, mais on venait d’assister à un moment charnière du combat.
C'est arrivé lors du round suivant. Il a réussi à cerner son adversaire avant de lancer une série de coups de puissance. Wach, âgé de 41 ans, n’a pas pu se relever avant la fin du compte.
«Je savais que c’était une question de temps et je l’ai mentionné dans le coin à Arslanbek avant le sixième round. Je voulais qu’il travaille bien et qu’il ne fasse pas cela tout croche.»
Makhmudov prendra quelques jours de congé avant de penser à la suite des choses. Il pourrait revenir sur le ring dans un gala qui serait présenté à Shawinigan à la fin du mois de mai. Un dossier à suivre...