Les armes du pays de Trump: un pistolet caché dans un plafond au bureau de l’ancien avocat du clan Rizzuto
Le pistolet illégalement importé des États-Unis et dont le numéro de série avait été effacé provenait des mêmes contrebandiers qui ont armé le fils de Vito Rizzuto

Eric Thibault, Félix Séguin et Maxime Deland
La majorité des armes à feu saisies par nos forces de l’ordre, au Québec et ailleurs au pays, proviennent des États-Unis de Donald Trump, qui reste bien silencieux sur ce fléau. Le président américain préfère accuser le Canada d’inonder son pays de fentanyl pour justifier sa guerre commerciale à coups de tarifs. Des documents policiers inédits obtenus par notre Bureau d’enquête et l’Agence QMI viennent mettre des visages sur des bénéficiaires de cette contrebande d’armes alimentée par nos voisins du Sud. Il s’agit de plusieurs gros noms de la mafia montréalaise, dont les pistolets prohibés ont été saisis dans leur cuisine, leur salon ou leur bureau.
Le 1er février 2017, Loris Cavaliere devenait le premier avocat au Québec à être reconnu coupable de gangstérisme. Il admettait aussi sa culpabilité pour une accusation de possession illégale d’une arme prohibée, soit un pistolet semi-automatique semblable à celui que la police avait saisi à la résidence de Leonardo Rizzuto.
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Les pistolets trouvés en la possession de Cavaliere et Rizzuto provenaient «du même lot» d’armes à feu illégalement importées des États-Unis vers le Québec, au printemps 2011, d’après le juge Daniel Bédard, à qui les policiers de l’opération Magot ont exposé un vaste aperçu de leur preuve.
Le matin du 19 novembre 2015, l’avocat s’était fait tirer du lit par les policiers, qui avaient ensuite fouillé l’immeuble abritant son cabinet d’avocat et le commerce de vêtements de sa conjointe, sur la rue Saint-Laurent, à Montréal.

Les policiers avaient trouvé un pistolet Walther P99 caché dans un plafond de l’immeuble, au sous-sol du commerce. Le numéro de série avait été effacé, comme celui qui fut trouvé chez Rizzuto.

«Pour me protéger»
Des munitions avaient aussi été saisies dans le bureau de Me Cavaliere, qui a notamment défendu avec succès le parrain Vito Rizzuto dans une cause d’alcool au volant en 2003.

«Pour me protéger, on m’a procuré une arme à feu que je n’avais pas le droit d’avoir et avec laquelle je n’ai jamais joué. D’ailleurs, c’est seulement après mon arrestation que j’ai su que les balles ne matchaient pas [le calibre de] l’arme», a plaidé Cavaliere devant la Commission des libérations conditionnelles du Canada, en novembre 2017, alors qu’il purgeait sa peine de 34 mois d’incarcération.

L’année suivante, l’ex-avocat fut radié à vie du Barreau du Québec.
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