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L'article provient de Bureau d'enquête

Les armes du pays de Trump: un pistolet caché dans un plafond au bureau de l’ancien avocat du clan Rizzuto

Le pistolet illégalement importé des États-Unis et dont le numéro de série avait été effacé provenait des mêmes contrebandiers qui ont armé le fils de Vito Rizzuto

Cérémonie funéraire à la mémoire du caïd Gregory Woolley, au salon funéraire Loreto, dans le quartier Saint-Léonard, à Montréal, le vendredi 1er décembre 2023. Sur la photo, on aperçoit l’avocat déchu de la mafia montréalaise, Loris Cavaliere.
MAXIME DELAND/AGENCE QMI
Cérémonie funéraire à la mémoire du caïd Gregory Woolley, au salon funéraire Loreto, dans le quartier Saint-Léonard, à Montréal, le vendredi 1er décembre 2023. Sur la photo, on aperçoit l’avocat déchu de la mafia montréalaise, Loris Cavaliere. MAXIME DELAND/AGENCE QMI MAXIME DELAND/AGENCE QMI
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Eric Thibault, Félix Séguin et Maxime Deland

il y a environ 14 heures
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La majorité des armes à feu saisies par nos forces de l’ordre, au Québec et ailleurs au pays, proviennent des États-Unis de Donald Trump, qui reste bien silencieux sur ce fléau. Le président américain préfère accuser le Canada d’inonder son pays de fentanyl pour justifier sa guerre commerciale à coups de tarifs. Des documents policiers inédits obtenus par notre Bureau d’enquête et l’Agence QMI viennent mettre des visages sur des bénéficiaires de cette contrebande d’armes alimentée par nos voisins du Sud. Il s’agit de plusieurs gros noms de la mafia montréalaise, dont les pistolets prohibés ont été saisis dans leur cuisine, leur salon ou leur bureau.


Le 1er février 2017, Loris Cavaliere devenait le premier avocat au Québec à être reconnu coupable de gangstérisme. Il admettait aussi sa culpabilité pour une accusation de possession illégale d’une arme prohibée, soit un pistolet semi-automatique semblable à celui que la police avait saisi à la résidence de Leonardo Rizzuto.

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Les pistolets trouvés en la possession de Cavaliere et Rizzuto provenaient «du même lot» d’armes à feu illégalement importées des États-Unis vers le Québec, au printemps 2011, d’après le juge Daniel Bédard, à qui les policiers de l’opération Magot ont exposé un vaste aperçu de leur preuve.

Le matin du 19 novembre 2015, l’avocat s’était fait tirer du lit par les policiers, qui avaient ensuite fouillé l’immeuble abritant son cabinet d’avocat et le commerce de vêtements de sa conjointe, sur la rue Saint-Laurent, à Montréal.

Me Loris Cavaliere arrêté lors d'une vaste opération policière contre le crime organisé qui se déroulait ce jeudi matin 19 novembre 2015 à Montréal et dans les municipalités périphériques. CAPTURE D'ÉCRAN TVA NOUVELLES
Me Loris Cavaliere arrêté lors d'une vaste opération policière contre le crime organisé qui se déroulait ce jeudi matin 19 novembre 2015 à Montréal et dans les municipalités périphériques. CAPTURE D'ÉCRAN TVA NOUVELLES CAPTURE D'ÉCRAN TVA NOUVELLES

Les policiers avaient trouvé un pistolet Walther P99 caché dans un plafond de l’immeuble, au sous-sol du commerce. Le numéro de série avait été effacé, comme celui qui fut trouvé chez Rizzuto.

Le pistolet Walther P99 trouvé en possession de Me Cavaliere était identique à celui saisi le même jour chez Leonardo Rizzuto.
Le pistolet Walther P99 trouvé en possession de Me Cavaliere était identique à celui saisi le même jour chez Leonardo Rizzuto. Photo Courtoisie

«Pour me protéger»

Des munitions avaient aussi été saisies dans le bureau de Me Cavaliere, qui a notamment défendu avec succès le parrain Vito Rizzuto dans une cause d’alcool au volant en 2003.

Loris Cavaliere sur une photo prise en 2003, en compagnie du parrain Vito Rizzuto après l'acquittement de ce dernier dans une cause d'alcool au volant.
Loris Cavaliere sur une photo prise en 2003, en compagnie du parrain Vito Rizzuto après l'acquittement de ce dernier dans une cause d'alcool au volant. Photo d'archives

«Pour me protéger, on m’a procuré une arme à feu que je n’avais pas le droit d’avoir et avec laquelle je n’ai jamais joué. D’ailleurs, c’est seulement après mon arrestation que j’ai su que les balles ne matchaient pas [le calibre de] l’arme», a plaidé Cavaliere devant la Commission des libérations conditionnelles du Canada, en novembre 2017, alors qu’il purgeait sa peine de 34 mois d’incarcération.

Loris Cavaliere sur une photo prise le 1er février 2017 au palais de justice de Montréal alors qu'il se prépare à subir sa condamnation à 34 mois de pénitencier pour gangstérisme.
Loris Cavaliere sur une photo prise le 1er février 2017 au palais de justice de Montréal alors qu'il se prépare à subir sa condamnation à 34 mois de pénitencier pour gangstérisme. Photo Pierre-Paul Poulin

L’année suivante, l’ex-avocat fut radié à vie du Barreau du Québec.

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