Publicité
L'article provient de 7 jours
Culture

Madeleine Péloquin adore partager l’écran avec son amoureux, Jean-François Nadeau

Partager

Michèle Lemieux

2023-10-28T15:00:00Z
Partager

Dans la deuxième saison de Classé secret, Madeleine Péloquin reprend son personnage de Valérie, une espionne neurodivergente. Pour avoir consacré 10 ans de sa vie aux arts martiaux et parce qu’elle détient une ceinture brune en karaté, l’actrice se plaît dans ce genre de défi physique. Encore aujourd’hui, elle pratique des sports de combat qui lui apportent confiance, détermination et persévérance.  

Madeleine, vous êtes de retour dans Classé secret. Qu’est-ce que votre personnage nous réserve?
Valérie est une dure à cuire, une arme secrète, car elle n’apparaît sur aucun registre. C’est un super personnage. Elle représente les gens neurodivergents. Elle n’a pas d’émotions, ne décode pas celles des autres, a une grande résistance à la douleur et ne perçoit pas le danger. C’est pour ces raisons qu’elle est si efficace dans son travail. Elle est beaucoup dans l’action et ça me plaît, car je «viens du combat». J’ai eu à relever des défis très physiques, cette saison. Je joue avec Mélissa Désormeaux-Poulin et une équipe avec laquelle c’est vraiment agréable de travailler. 

Photo : /
Photo : /

Pourquoi dites-vous venir du combat?
Lorsque j’étais jeune, mon sport était le karaté. Chaque fois que j’ai eu à jouer des rôles physiques, ça m’a plu. J’aime le corps à corps qui vient avec cet univers. Ça me permet de retrouver le plaisir que j’ai eu durant toutes ces années. J’ai fait des arts martiaux de 10 ans à 20 ans. Par la suite, je suis allée à l’école de théâtre. 

Avez-vous obtenu votre ceinture noire?
Je suis ceinture brune, j’ai arrêté juste avant d’obtenir ma ceinture noire. Lorsque j’ai été acceptée à l’École nationale de théâtre, il m’a fallu choisir. Avoir une ceinture noire, c’était beaucoup d’investissement et de temps; même chose en ce qui concerne mes études à l’École nationale. Aller chercher ma ceinture noire est un projet que j’aimerais réaliser. Encore aujourd’hui, j’aime m’entraîner au combat, que ce soit par la boxe ou le muay-thaï. 

Les arts martiaux vous ont-ils donné une certaine confiance en vous?
Je me suis construite grâce à ça. Ça m’a apporté beaucoup de confiance et de détermination. J’ai aussi apprivoisé le rapport à l’effort, à la persévérance. J’étais dans un dojo où on ne nous donnait pas notre ceinture parce que nous avions fait un certain nombre d’heures, mais lorsque nous étions prêts à passer l’examen. Ça donne de la valeur aux choses. Rien n’est donné, il faut travailler pour obtenir ce qu’on désire. Avec les arts martiaux, il faut constamment se remettre à l’ouvrage. Ça rejoint le métier d’acteur, où l’exploration est infinie. J’ai vite compris que lorsque je gagnais un combat, je profitais du moment, mais qu’après avoir reçu ma médaille, je devais me concentrer sur le prochain combat.

Publicité

Croyez-vous que la défaite puisse être une belle école?
Oui, et dans mon métier, je trouve ça important. Aujourd’hui, on ne prend plus de risques, on emprunte le chemin le plus sûr. Plein de portes restent fermées. Je travaille en coaching, et j’insiste sur le fait d’accepter d’être moins bon avant d’être meilleur, car ça permet de sortir des sentiers connus, de pousser de nouvelles portes. C’est ce que je trouve agréable dans le fait de vieillir, dans la vie mais aussi dans le métier: on acquiert de la confiance, on sait ce qu’on peut faire. On peut donc prendre des détours. Dans mon travail, je peux me donner des jambettes pour voir ce qui surgira du déséquilibre. Ça reste dangereux, mais complètement vivant. J’aime flirter avec le danger dans mon métier.

Votre discours est à contre-courant du discours marqué par la recherche de la facilité. Comment arrivez-vous à transmettre le goût de l’effort à vos filles?
Je me souviens de moi, enfant: je préférais emprunter le chemin le plus facile. Avec le temps, j’ai appris à viser le long terme, avec la musique, le karaté, le cheminement scolaire, l’adversité. Jean-François et moi proposons des choses à nos filles, nous les accompagnons du mieux que nous pouvons et ce n’est pas toujours facile, mais c’est aussi ça, la vie. Il n’y a rien de tel que prêcher par l’exemple: il faut incarner ce qu’on prône. Mes filles voient que je ne suis pas toujours à mon 100 %, que je fais des erreurs, que je reviens sur mes pas, mais que je reste confiante même si ce n’est pas parfait. Je crois qu’il faut surtout arrêter de viser le 100 %. Personnellement, ça ne m’intéresse plus. Ce n’est pas ça, la vie. On perd une énergie folle à viser la perfection et on finit par s’y perdre.     

Publicité

Croyez-vous que c’est en acquérant une certaine maturité qu’on devient plus indulgent envers soi-même?
Oui. Je ne cherche plus ça, je n’ai plus d’intérêt pour ça. Ça ne m’intéresse pas, ni chez moi ni chez les autres. Dans les images de perfection, on voit l’imposture. On sait que ce n’est pas la réalité. C’est comme vieillir à l’écran. C’est sûr qu’on est confronté à ça à titre d’acteur. Ce n’est pas toujours facile de se voir vieillir à l’écran. Je ne peux pas dire que j’aime tout ce que je vois, et c’est normal. Mais j’aime aussi ce que ça crée, ce que les rides, les cernes, la fatigue disent sur le plan du jeu. Ça raconte quelque chose, et c’est ça mon métier: raconter une histoire. Ça peut parfois être confrontant. J’essaie de faire en sorte qu’il n’y ait pas de rigidité dans mes réflexions.

Avez-vous d’autres projets?
Oui, je répète actuellement pour Seeker, une pièce de théâtre que nous avons faite durant la covid. C’est comme une science-fiction: David Boutin et moi-même sommes dans un avenir rapproché. C’est une pièce pour tout le monde. C’est une expérience agréable. Et en ce moment, je tourne aussi L’empereur 2. La première saison a reçu un bel accueil. C’est une série avec des enjeux actuels, auxquels nous sommes confrontés. Dans la deuxième saison, on explore les limites de notre système de justice par rapport à ces grandes enquêtes.

Photo : Bertrand Calmeau /
Photo : Bertrand Calmeau /

Dans cette série, vous jouez avec votre amoureux, Jean-François Nadeau. Vous aimez tourner ensemble?
Oui, c’est super! C’est la deuxième fois que ça se produit dans le cadre d’un projet de Michelle Allen. Dans la série Pour Sarah, nous jouions un couple. Dans L’empereur, c’est agréable de retrouver mon chum, mais aussi des partenaires que je connais bien. On peut aller plus loin, on est en confiance. Pas besoin de s’expliquer. On sait de quoi l’autre a besoin. Et sur un plan plus concret, c’est agréable de partir travailler ensemble le matin, dans la même voiture... (rires) Il y a aussi la série IXE-13. Je suis tellement contente de me retrouver dans une série d’époque. Nous sommes dans l’après-guerre, dans le Red Light montréalais. Mon personnage, Elizabeth, est la vilaine. J’adore jouer les vilaines! Je suis vraiment transformée physiquement. Je fais aussi partie du film Vampire humaniste cherche suicidaire consentant, qui récolte les grands honneurs à travers le monde.

Photo : Bruno Petrozza / TVA Pu
Photo : Bruno Petrozza / TVA Pu

Suivez Classé secret, le mercredi à 21 h, sur ADDIK.
Seeker sera présentée au Théâtre d’Aujourd’hui du 30 octobre au 25 novembre.

Publicité
Publicité