Macron accuse Poutine et réclame une Europe plus indépendante

Le président français Emmanuel Macron a réclamé mercredi «des décisions historiques» pour rendre la France et l'Europe «plus indépendantes» sur le plan énergétique et pour assurer leur défense, après l'invasion russe de l'Ukraine.

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L'Europe «doit accepter de payer le prix de la paix, de la liberté, de la démocratie» et «investir davantage pour moins dépendre des autres continents», a-t-il demandé dans une allocution télévisée.

Pour cela, il a promis que des décisions fortes seraient prises par les 27 lors du sommet de l'UE prévu à Versailles, près de Paris, les 10 et 11 mars.

«Je défendrai une stratégie d'indépendance énergétique européenne», a-t-il détaillé, car «nous ne pouvons plus dépendre des autres et notamment du gaz russe pour nous déplacer nous chauffer, faire fonctionner nos usines».

En outre «notre défense européenne doit franchir une nouvelle étape» pour ne plus dépendre d'autres pour se défendre, estime-t-il.

«La Russie n'est pas agressée, elle est l'agresseur», «cette guerre n'est pas un conflit entre l'OTAN et la Russie» et «encore moins une lutte contre le nazisme, c'est un mensonge», a-t-il estimé.

Mais «nous ne sommes pas en guerre contre la Russie», a-t-il lancé, se disant «aux côtés de tous les Russes qui refusent qu'une guerre indigne soit menée en leur nom».

Il s'est aussi redit prêt au dialogue avec le président russe. «J'ai choisi de rester en contact, autant que je le peux et autant que c'est nécessaire, avec le président Poutine pour chercher sans relâche à le convaincre de renoncer aux armes».

Emmanuel Macron a par ailleurs prévenu que le conflit pèserait sur l'économie française. «Notre agriculture, notre industrie nombre de secteurs économiques vont souffrir». «Notre croissance sera immanquablement affectée par le renchérissement du prix du pétrole, du gaz, des matières premières a et aura des conséquences sur notre pouvoir d'achat», a-t-il mis en garde.

«La guerre en Europe n'appartient plus à nos livres d'histoire ou nos livres d'école. Elle est là, sous nos yeux», a-t-il conclu.

Sans évoquer sa déclaration de candidature à la présidentielle d'avril, Emmanuel Macron a brièvement souligné que «cette guerre vient aussi percuter notre vie démocratique et la campagne électorale qui s'ouvre officiellement à la fin de cette semaine».

Le président sortant, largement favori dans les sondages face à la candidate d'extrême droite Marine Le Pen, est pris en tenaille entre la gestion de la guerre russo-ukrainienne et la date limite, vendredi, pour les dépôts officiels de candidatures.