Macron décidé à «emmerder» les Français non vaccinés «jusqu'au bout»
Agence France-Presse
Le président français Emmanuel Macron a déclaré mardi, dans un entretien au journal Le Parisien, être décidé à «emmerder» les non-vaccinés contre le Covid-19 «jusqu'au bout» en «limitant pour eux, autant que possible, l'accès aux activités de la vie sociale».
• À lire aussi: EN DIRECT | Les derniers développements sur le coronavirus
• À lire aussi: Omicron pourrait générer des variants plus dangereux, prévient l'OMS
• À lire aussi: «Pas loin» de 300 000 cas de COVID-19 en 24 heures en France
Il a aussi dit avoir «envie» de se représenter à la présidentielle dans trois mois, sans avoir «clarifié le sujet» pour le moment.
«Les non-vaccinés, j'ai très envie de les emmerder. Et donc on va continuer de le faire, jusqu'au bout. C'est ça, la stratégie», déclare le chef de l'État, alors qu'un texte de loi sur le pass vaccinal donne lieu à un débat houleux à l'Assemblée nationale.
À une question d'une lectrice du Parisien soulignant que les non-vaccinés «occupent à 85% les réanimations», ce qui entraîne un report des opérations, Emmanuel Macron répond que cette remarque «est le meilleur argument» pour la stratégie du gouvernement et que'«en démocratie, le pire ennemi c'est le mensonge et la bêtise».
«La quasi-totalité des gens, plus de 90 %, ont adhéré» à la vaccination et «c'est une toute petite minorité qui est réfractaire», ajoute-t-il.
«Celle-là, comment on la réduit? On la réduit, pardon de le dire, comme ça, en l'emmerdant encore davantage. Moi, je ne suis pas pour emmerder les Français. Je peste toute la journée contre l'administration quand elle les bloque. Eh bien là, les non-vaccinés, j'ai très envie de les emmerder», poursuit-il.
Écoutez Benoît Dutrizac au micro de Philippe-Vincent Foisy sur QUB radio:
«Je ne vais pas les mettre en prison, je ne vais pas les vacciner de force. Et donc, il faut leur dire: à partir du 15 janvier, vous ne pourrez plus aller au restau, vous ne pourrez plus prendre un canon, vous ne pourrez plus aller boire un café, vous ne pourrez plus aller au théâtre, vous ne pourrez plus aller au ciné...», explique le président.
Il s'exprimait alors que les députés français avaient repris le débat sur le pass vaccinal, dans une ambiance électrique après le vote surprise refusant la poursuite des débats dans la nuit de lundi à mardi.
Écoutez la chronique de l’humoriste Léa Stréliski sur QUB radio:
Le candidat de La France insoumise (gauche radicale) à la présidentielle Jean-Luc Mélenchon a jugé «consternants» les propos du président. «Le président maîtrise-t-il ce qu'il dit? L'OMS (Organisation mondiale de la santé) dit "convaincre plutôt que contraindre". Et lui? "Emmerder davantage". Consternant», a-t-il dénoncé dans un tweet.
Écoutez la chronique de Christian Rioux, correspondant à Paris pour le quotidien Le Devoir au micro de Richard Martineau sur QUB radio :
Pour Marine Le Pen, la candidate du Rassemblement national (extrême droite), «un président ne devrait pas dire ça. Le garant de l'unité de la nation s'obstine à la diviser et assume vouloir faire des non-vaccinés des citoyens de seconde zone. Emmanuel Macron est indigne de sa fonction».
Chez Les Républicains (droite), Bruno Retailleau a estimé qu'aucune «urgence sanitaire ne justifie de tels mots».
Comptant sur le vaccin, c'est avec prudence qu'Emmanuel Macron évoque sa probable candidature en 2022. «J'ai envie. Dès qu'il y aura les conditions sanitaires qui le permettent et que j'aurai clarifié ce sujet, en moi-même et par rapport à l'équation politique, je dirai ce qu'il en est», a-t-il assuré.