«Ma seule ambition, c’est d’être le meilleur député»: Pascal Bérubé souligne 18 années de politique

Il y a 18 ans, Pascal Bérubé était élu pour la première fois à l’âge de 32 ans. «Être utile pour les autres, s’engager»: voilà ce qui anime encore aujourd’hui le député de Matane-Matapédia, qui compte le rester «tant que la passion est là et tant que le soutien des citoyens est là».

Le natif de Matane se souvient du 26 mars 2007 comme si c’était hier.

C’est Romain Gagné, «un organisateur mythique au Parti Québécois», qui l’appela pour lui annoncer sa victoire par une courte avance de quelque 200 voix, dans la circonscription qui portait alors le nom de Matane.

«Je lui ai posé la question: combien il reste de boîtes? Sa réponse: il n’en reste plus, monsieur le député. J’étais très heureux, puis très heureux que mes parents [maintenant morts] aient vécu ça.»

Depuis ce temps, rien ne semble freiner dans le Bas-Saint-Laurent celui qui fut entre autres ministre dans le gouvernement de Pauline Marois, et chef par intérim du PQ avant l’arrivée de Paul St-Pierre Plamondon.

Lien de confiance

M. Bérubé a été réélu cinq fois, souvent avec des majorités spectaculaires, ce qu’il attribue au «lien de confiance» et à «l’attachement très profond» qu’il a cultivés avec la population.

«Toutes les fins de semaine, je suis à mon bureau. C’est connu. Les gens reconnaissent ma voiture, ils s’arrêtent. Je ne compte pas les heures. Je n’ai à peu près jamais pris de vacances en 18 ans. C’est une profonde passion. J’ai travaillé fort pour être élu», confie Pascal Bérubé qui a eu 50 ans en février.

L’élu péquiste, qui n’a «jamais souhaité être chef de parti» ni aspiré au «pouvoir à tout prix», ne cherche pas davantage à battre un record de longévité à l’Assemblée nationale.

Mais avec 18 ans derrière la cravate, il est tout de même dans le top 5 des députés actuels qui ont le plus d’ancienneté, derrière François Legault qui cumule plus de 23 ans.

Deux grandes fiertés

«Ma seule ambition, si j’en avais une, c’est d’être le meilleur député de l’Assemblée nationale», affirme-t-il.

Il précise: «Je n’ai pas la prétention de penser que c’est moi parce qu’il y en a plusieurs que j’aime beaucoup, que je trouve excellents et qui m’inspirent, qui sont arrivés bien après moi. Mais si j’avais un titre à revendiquer, une quête [...] c’est de travailler chaque jour à être le meilleur député possible.»

Il a d’ailleurs «deux fiertés, parce qu’elles sont locales»: son résultat dans son comté à la dernière élection (67% des voix, le score plus élevé de la province) et un sondage démontrant un taux de satisfaction de 92% à son égard en 2022.

Il croit avoir obtenu de nombreux gains pour les citoyens de sa circonscription, même dans l’opposition. Il n’hésite pas à se servir de sa visibilité médiatique et insiste pour conserver de bonnes relations avec le gouvernement.

Dans les rangs en 2026

Disant que sa passion est intacte, M. Bérubé a l’intention de briguer un septième mandat de député en 2026.

«Il y a une conjoncture très intéressante pour le Parti Québécois», estime-t-il. «Moi, j’ai toujours voulu être utile à mon équipe. Je n’ai pas besoin d’être en avant pour ça. L’idée, c’est d’être utile.»

Pascal Bérubé sur...

• L’arrivée du chef Paul St-Pierre Plamondon: «C’était important que je reste à la dernière élection pour faire le pont avec l’arrivée du chef actuel, qui me redonne beaucoup l’énergie de mes débuts en politique.»
• Sa relation avec le gouvernement: «Je suis dur, mais je suis juste, et je conserve tout le temps de bonnes relations avec les ministres parce que c’est important pour ma circonscription.»
• La défaite du gouvernement de Pauline Marois en 2014: «Je perdais le titre de ministre [délégué au Tourisme], mais à la rigueur, le lendemain, je continuais comme député. Mais j’ai trouvé que M^me Marois ne méritait pas ça et notre équipe aussi. C’était une immense tristesse.»

Les élus actuels avec le plus d’ancienneté

• François Legault (L’Assomption, CAQ): 23 ans
• Pascal Bérubé (Matane-Matapédia, PQ): 18 ans
• François Bonnardel (Granby, CAQ): 18 ans
• Éric Caire (La Peltrie, CAQ): 18 ans
• Filomena Rotiroti (Jeanne-Mance–Viger, PLQ): 16 ans

Dans l’histoire de l’Assemblée nationale, le record de longévité appartient à François Gendron (Abitibi-Ouest, PQ), qui a pris sa retraite en 2018, après avoir été élu 41 ans et 10 mois sans interruption.