«Ma chance va venir et je vais la prendre»: Edouard Julien fier d’amorcer sa saison dans le baseball majeur


Stéphane Cadorette
Edouard Julien est comblé d’amorcer sa saison dans les Ligues majeures de baseball, mais il sait que le travail pour y rester ne fait que commencer. Le joueur de Québec entend bien forcer la main des Twins du Minnesota.
Julien en est donc à sa troisième saison dans les Majeures et tentera de retrouver sa forme de 2023. Il avait présenté une moyenne au bâton de ,263 avec 16 coups de circuit et 37 points produits dans une campagne recrue qui laissait entrevoir les plus beaux espoirs.
La saison dernière, il a été limité à ,199 en plus d’être retiré 102 fois sur des prises, contre seulement 33 buts sur balles.
Le joueur de deuxième but, qui aura 26 ans dans un mois, a toutefois modifié son élan durant la saison morte, et ses efforts ont porté fruit au camp d’entraînement des Twins, lui qui a bouclé son printemps avec une moyenne de ,281, cognant notamment deux coups de circuit en plus de faire produire 10 points.
«C’était une belle nouvelle d’apprendre que j’avais ma place avec l’équipe même si je m’en doutais, avec les blessures qui sont arrivées.
«Je suis très satisfait d’être ici aujourd’hui dans les Ligues majeures pour compétitionner avec les meilleurs au monde», a confié Julien aux médias québécois lors d’une visioconférence en provenance de St. Louis, où les Twins disputent leur première série de la saison.
Chaque présence compte

L’ancien des Cannoniers de Québec n’a pas vu d’action lors du premier match de la saison, mais il n’en était pas surpris. Son gérant lui a fait savoir qu’il devrait user de patience et performer comme frappeur de relève face à des lanceurs droitiers qui en arrachent contre les gauchers.
«Quand j’ai rencontré mon coach, il m’a dit que j’allais devoir me battre pour mes apparitions au bâton. C’est comme ça que je dois faire ma place, en ayant des présences qui sont compétitives», a lancé Julien sans détour.
«Je pourrais penser à tout ça et me dire que c’est injuste ou difficile. Je préfère me dire que je suis dans les Ligues majeures, que j’ai confiance en ce que je fais et, qu’il y a deux ans, j’étais l’un des meilleurs frappeurs. Dans ma tête, je me dis que ma chance va venir et je vais la prendre. La saison ne fait que commencer», a-t-il poursuivi.
Pas une mince tâche
Si Julien a fait allusion aux blessures à l’interne qui l’ont aidé à se dénicher un poste, c’est que Royce Lewis et Brooks Lee sont aussi des joueurs d’avant-champ, et ils sont tombés au combat.
Les deux sont des choix de premier tour des Twins, dont Lee, en 2022, qui a décroché un boni de signature de 5,68 M$. Julien aura donc fort à faire pour faire ses preuves, mais ne reculera devant rien.
«Personnellement, je pense avoir démontré que mon coup de bâton est revenu à ce que je faisais dans les dernières années. Je me sens bien en ce moment au bâton et dans mon jeu au grand complet. Je suis dans une bonne position mentalement et j’ai juste hâte d’avoir des apparitions au bâton.
«Je suis là pour m’améliorer à tous les jours et gagner en confiance. Je sais que, quand je suis à mon meilleur, j’ai ma place dans les Ligues majeures et je peux être l’un des meilleurs frappeurs. J’essaie de ne pas m’en faire avec les autres autour de moi.»
Toujours émerveillé de côtoyer des légendes

Ce n’est pas parce qu’il en est à sa troisième saison dans les Majeures et qu’il vient de vivre son deuxième match d’ouverture qu’Edouard Julien vit maintenant ce moment unique comme si c’était banal.
Jeudi, c’était au superbe Busch Stadium des Cardinals de St. Louis que le Québécois et les Twins amorçaient leur saison.
Des immortels de l’organisation des Cardinals ont évidemment été présentés à la foule, dont l’inoubliable Ozzie Smith, lauréat de 13 gants dorés entre 1980 et 1992.
«Ces joueurs-là, quand ils vieillissent, ils deviennent plus difficiles à reconnaître. Mais c’est certain que, quand tu vois quelqu’un comme Ozzie Smith, c’est le fun. Il avait l’air de bouger comme quand il jouait», a souri Julien, même s’il a grandi en se gavant de baseball d’une ère plus récente.
«C’est beau à voir, mais j’ai grandi surtout en regardant des gars comme David Ortiz, Alex Rodriguez ou Matt Holliday, qui était là hier. C’est toujours le fun de voir des légendes du baseball revenir. J’ai hâte de voir qui sera là pour nos débuts chez nous, au Minnesota», a-t-il ajouté.
Même s’il n’a pas fait partie de l’alignement et que ses débuts devront attendre, Julien a pleinement savouré l’expérience d’un autre match d’ouverture, une tradition sportive toujours importante aux États-Unis.
«Surtout à St. Louis, on parle de l’un des plus beaux terrains des Ligues majeures», a-t-il spécifié.
«C’était le fun de voir tout l’engouement autour du stade. Tous les partisans attendent la nouvelle saison et ont de l’espoir par rapport à leur équipe... jusqu’à la mi-saison, quand ils réalisent que leur équipe n’a aucune chance de faire les séries!» a-t-il lancé.
Changements bénéfiques
Pour le moment, Julien n’a reçu aucune promesse des Twins, mais il assure que le personnel d’entraîneurs est sensible aux changements qu’il a apportés à son élan.
«L’organisation est contente des ajustements que j’ai faits au bâton. J’ai l’air du Edouard de 2023. On trouve que je suis compact avec une position serrée. Ce sont de bonnes nouvelles, même si j’étais déjà au courant de tout ça. J’ai hâte d’avoir la chance de jouer et d’avoir du succès dans les Ligues majeures.»