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L'article provient de TVA Nouvelles
Politique

M. «élections clés en main» est décédé

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Jean-Luc Lavallée | Bureau d'enquête

2021-03-13T20:13:08Z
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Le témoin-vedette de la commission Charbonneau, Gilles Cloutier, qui a admis avoir organisé 60 élections « clés en main » au bénéfice de la firme Roche, est décédé, a appris notre Bureau d’enquête.

Affligé par la maladie, l’homme de 80 ans, qui demeurait seul à Sainte-Thérèse, sur la Rive-Nord de Montréal, a rendu l’âme en début de semaine, nous a confirmé son ancienne conjointe Raymonde Faubert. 

« Il est décédé lundi. Il était très malade. Il a eu une fin de vie pas drôle du tout », a confié Mme Faubert, précisant qu’il n’avait ni enfant ni conjointe.

Lors de son témoignage devant la Commission d’enquête sur l’octroi et la gestion des contrats publics dans l’industrie de la construction en 2013, M. Cloutier avait expliqué avec moult détails comment il avait manœuvré pour faire élire des dizaines de politiciens en finançant leurs campagnes, en quête d’un retour d’ascenseur et de contrats publics.

Pots-de-vin et prête-noms

Cet ancien vice-président de la firme de génie-conseil Roche disait avoir été actif entre 1997 et 2007 dans plusieurs municipalités comme Boisbriand, Blainville, Rawdon, Sainte-Agathe-des-Monts et Saint-Sauveur. 

Il contribuait aussi généreusement aux caisses électorales du Parti québécois et du Parti libéral du Québec, dans l’espoir d’obtenir des subventions pour les villes qui, ensuite, avaient les moyens d’embaucher sa firme. 

L’ex-organisateur politique n’hésitait pas à recourir à des prête-noms, à blanchir de l’argent et à verser des pots-de-vin pour parvenir à ses fins. Malgré ses aveux percutants, il n’avait pas exprimé le moindre remords. 

« Ma conscience me dit que je n’étais pas malhonnête, parce que c’était les mœurs du temps », avait-il déclaré.

« Gilles a commencé jeune à faire ça, puis ça marchait, alors il continuait. C’était tout un personnage. Il pouvait être très attachant. Quand il voulait quelque chose, il travaillait très fort pour l’avoir. Ça pouvait être une qualité, mais ça devenait aussi un défaut », raconte son ex-conjointe.

Attentat à la pudeur

Arrêté pour parjure, en 2014, en lien avec certains éléments de son témoignage à la commission Charbonneau, il avait finalement réussi à éviter des accusations. 

En 2017, M. Cloutier avait cependant été trouvé coupable d’attentat à la pudeur et voies de fait pour des crimes commis dans les années 1960 et 1970 sur deux mineures. Il avait été condamné à 12 mois d’emprisonnement avec sursis.

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