M. Dubé, notre système de santé les a abandonnés


Danièle Lorain
Soins à domicile: dans une précédente chronique, je vous racontais le triste sort de M., clouée au lit depuis deux ans, et de son conjoint, entièrement dévoué à ses soins.
Cancer du pancréas
En avril dernier, lors d’un examen à l’hôpital où elle ne peut se rendre qu’en ambulance, on lui aurait détecté un cancer au pancréas.
Mais personne ne les en informe, elle et son conjoint.
Début septembre, M. retourne passer une IRM.
Le lendemain, on leur annonce qu’elle est atteinte d’un cancer du pancréas avec métastases...
Que fait l’hôpital?
On la renvoie chez elle, lui disant qu’elle sera prise en charge par le CLSC pour les soins palliatifs.
L’hôpital se chargera d’y faire suivre le dossier.
M. parle d’aide médicale à mourir.
En effet, elle y aurait droit...
Que fait le CLSC?
Faut d’abord réussir à joindre quelqu’un.
Une semaine après l’hôpital, silence radio!
Puis, on leur apprend que les intervenants doivent tenir une réunion d’équipe. On leur donnera des nouvelles.
C’est long! Faut les rappeler.
On finira par dire au conjoint que le CLSC n’est pas à l’aise avec l’aide médicale à mourir...
Bien, et les soins palliatifs?
Enfin, on annonce une visite à domicile.
Qui se pointe à la maison?
Une travailleuse sociale et une ergothérapeute!
Les deux visiteuses viennent réévaluer les douleurs de M. dues à son immobilité.
Une infirmière viendra effectuer un prélèvement sanguin.
Les soins palliatifs?
On est rendu au cancer du pancréas!
M. a besoin de soins et son conjoint, de soutien.
Hôpital/CLSC: le dossier et les infos ne sont pas partagés. Le conjoint de M. est dépassé.
Et M. dans tout ça?
Elle souffre! Et son conjoint s’étiole.
Depuis le 10 septembre, rien de conséquent.
Désolée, mais quand on me serine avec les soins à domicile, je fais de l’urticaire.
Et M. Dubé qui demande des compressions aux établissements de santé.
Ça n’annonce rien de bon!