L’urgence de l’Hôpital de Lachine fermée de soir et de nuit dès dimanche
TVA Nouvelles
Signe que la pénurie de personnel frappe fort, l’urgence de l’Hôpital de Lachine, dans l’ouest de Montréal, fermera ses portes le soir et la nuit à partir de dimanche soir.
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Ainsi, dès dimanche 19h30, et jusqu’à 7h30 le lendemain matin, les patients et les ambulances seront redirigés vers d’autres centres hospitaliers.
Il manque une dizaine d’infirmières et plusieurs inhalothérapeutes pour que l’urgence puisse fonctionner normalement.
C’est la première fois de son histoire que l’hôpital de Lachine est forcé de réduire ses services de cette manière.
Dimanche à 14h, une mobilisation avait lieu devant l'hôpital de Lachine. Des médecins, infirmières et politiciens étaient présents pour démontrer leur soutien.
Le Dr Paul Saba, président du Conseil des médecins de l’Hôpital de Lachine, souhaite interpeller le premier ministre François Legault à ce sujet.
«Vous connaissez la santé, vous êtes un ancien ministre de la Santé. Vous êtes le premier ministre, vous devez émettre un décret pour garder notre urgence ouverte 24/7. Un hôpital communautaire sans urgence, ce n’est pas un hôpital», plaide le Dr Saba.
Écoutez l’entrevue d’Enrico Ciccone, député libérale de Marquette:
Le Dr Saba précise d’ailleurs qu’il s’agit du seul hôpital francophone de l’Ouest de l’île, et qu’il dessert près de 250 000 personnes.
Il demande aussi des incitatifs pour payer les infirmières et les inhalothérapeutes pour qu'ils aient les mêmes primes qu'ils ont au centre-ville.
«Le CUSM a volé nos effectifs, c'est injuste, et M. Legault est capable de garder nos urgences ouvertes 24/7», déplore Dr Saba.
«Une réorganisation, ce n'est pas une fermeture d'urgence», déplore Dominique Anglade, cheffe du Parti libéral du Québec (PLQ).
«On est dans une situation sans précédent. Ce que je demande à François Legault, c'est de venir ici, il y a des solutions», rajoute-t-elle.
«Moi, je suis en appui à la population, mais aussi en appui aux gens dans le milieu de la santé qui sont là avec nous aujourd'hui pour dire que ce n'est pas acceptable et qu'il y a des solutions. Il faut que le gouvernement sorte de sa tour d'ivoire, vienne sur le terain et qu'il règle la situation. Et s'ils ont besoin d'argent, j'aimerais rappeler que le un million de dollars que l'on paye pour que les personnes non vaccinées aillent faire des tests devrait être investi dans des primes pour soutenir les gens qui peuvent venir ici.»
Le député libéral de Marquette, Enrico Ciccone, trouve d’ailleurs déplorable que ses appels au gouvernement pour garder l’urgence ouverte n’aient pas été entendus.
«Écoutez, c’est un hôpital de proximité, communautaire, qui dessert une population démunie et vieillissante. Des gens ici vivent de la précarité. C’est inacceptable que des gens vont se présenter ici et se buter à une porte fermée», croit le député.
Il trouve d’ailleurs inquiétante l’exode du personnel soignant qui quitte vers les hôpitaux du centre-ville.