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L'article provient de TVA Nouvelles
Monde

Le «dictateur» Poutine «plus isolé que jamais», selon Biden

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Agence France-Presse

2022-03-01T17:04:44Z
2022-03-02T03:02:50Z
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Joe Biden s'en est pris mardi avec force à Vladimir Poutine, un «dictateur» qui est «plus isolé que jamais», et aux oligarques russes, pendant que Moscou intensifiait son offensive en Ukraine, frappant notamment Kyïv et la grande ville de Kharkiv.

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Vladimir Poutine «avait tort», «nous sommes prêts, nous sommes unis», a lancé le président des États-Unis lors de son premier «discours sur l'état de l'Union» à Washington, appelant le Congrès américain à offrir une ovation debout en soutien «au peuple ukrainien» qui «n'a peur de rien».

Le président russe «pensait que l'Occident et l'OTAN ne répondraient pas», a-t-il martelé. Mais «Poutine est maintenant plus isolé que jamais du reste du monde», car dans la bataille contre «l'autocratie», «les démocraties sont au rendez-vous», a-t-il ajouté, énumérant les sanctions sans précédent qui se sont abattues sur la Russie.

Or «si les dictateurs ne paient pas le prix de leur agression, ils causent encore plus de chaos», a prévenu le 46e président de l'histoire américaine à l'adresse du maître du Kremlin.

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Il a menacé les oligarques russes de saisir leurs «yachts, appartements de luxe et jets».

De fait, la pression internationale sur la Russie ne cesse d'augmenter.

Écoutez la chronique de Luc Laliberté, spécialiste de la politique américaine:

Joe Biden a annoncé l'interdiction de l'espace aérien des États-Unis aux avions russes, comme l'avaient fait l'Union européenne et le Canada.

Et les 27 États de l'UE ont donné leur feu vert à l'exclusion de «certaines banques russes» du système de messagerie Swift, rouage-clé de la finance internationale, et à l'interdiction de la diffusion des médias d'État russes RT et Sputnik.

Conséquence des sanctions, une procédure de dépôt de bilan va être ouverte concernant la principale filiale en Europe de la plus grande banque russe, Sberbank, a annoncé le régulateur bancaire de l'UE.

Saisie par le gouvernement ukrainien qui accuse Moscou de planifier un génocide, la Cour internationale de justice (CIJ), plus haute instance judiciaire des Nations unies, a de son côté annoncé des audiences les 7 et 8 mars.

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Au sixième jour de l'invasion russe, les bombardements se sont succédé sur Kharkiv, ville de 1,4 million d'habitants proche de la frontière avec la Russie, dont les assaillants essaient de s'emparer.

Sur sa place centrale, le siège de l'administration régionale a été en partie détruit, a déclaré le gouverneur Oleg Sinegoubov, dans une vidéo montrant une explosion.

Au moins dix personnes ont été tuées et plus de 20 blessées, tandis que huit autres ont péri quand un immeuble d'habitation a été touché.

Le premier ministre britannique Boris Johnson a comparé ces frappes aux bombardements meurtriers sur Sarajevo, en Bosnie, dans les années 1990.

À Kyïv, cinq personnes sont mortes lorsque la tour de télévision a été prise pour cible en fin d'après-midi.

Mais une heure après l'attaque, la plupart des chaînes ukrainiennes semblaient à nouveau fonctionner normalement.

Des explosions      

Dans la soirée, de nouvelles explosions ont retenti dans la capitale ukrainienne et à Bila Tserkva. Pour sa part, la ville de Jitomir, dans le nord-ouest du pays, a été visée par une frappe aérienne qui a fait deux morts et gravement endommagé dix immeubles résidentiels, selon les secours ukrainiens.

Un peu plus tôt, l'armée russe avait appelé les civils vivant près d'infrastructures des services de sécurité à évacuer, disant vouloir s'en prendre à elles pour faire cesser «les attaques informatiques contre la Russie».

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Le futur assaut russe sur Kyïv fait redouter un nombre considérable de victimes dans cette métropole comptant, en temps normal, près de trois millions d'habitants et dotée d'un riche patrimoine historique.

Des photos rendues publiques dans la nuit de lundi à mardi par la société américaine d'imagerie satellitaire Maxar montraient un convoi russe s'étirant sur des dizaines de kilomètres et se dirigeant vers la capitale.

«Nous avons le sentiment général que le mouvement de l'armée russe (...) vers Kyïv est au point mort à ce stade», a toutefois dit un responsable du ministère américain de la Défense, évoquant la résistance ukrainienne, mais aussi des problèmes «logistiques», d'approvisionnement en nourriture et carburant.

Écoutez la revue de l'actualité de Philippe-Vincent Foisy et Alexandre Moranville-Ouellet sur QUB radio :

Les forces russes semblaient en revanche avoir progressé dans le sud de l'Ukraine, sur les rives de la mer d'Azov.

Dans le port de Marioupol, «tous les quartiers» sont bombardés, a dit le gouverneur régional, parlant d'un nombre indéterminé de morts.

Le ministère russe de la Défense a affirmé que ses troupes progressant sur la côte à partir de la Crimée avaient rejoint celles du territoire séparatiste prorusse de Donetsk, leur donnant une continuité territoriale stratégique.

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L'information était dans l'immédiat invérifiable. Peu auparavant, l'armée ukrainienne avait affirmé avoir fait échouer cette tentative.

Arrêter la Russie      

«Nous devons arrêter l'agresseur au plus vite», a tweeté le président ukrainien Volodymyr Zelensky après avoir discuté avec Joe Biden.

Les ministres des Finances des pays du G7 ont discuté mardi de sanctions supplémentaires contre l'économie russe, déjà sous le coup d'une série de mesures d'une ampleur historique.

Quatre des cinq principaux armateurs mondiaux ont cessé de desservir les ports de Russie, tandis que l'opérateur du gazoduc germano-russe Nord Stream 2, dont le siège est en Suisse, a déposé le bilan.

Le géant pétrolier italien Eni compte lui se retirer d'un gazoduc reliant la Russie à la Turquie, et l'américain ExxonMobil a annoncé qu'il allait le faire progressivement d'un important champ pétrolier dont il est l'opérateur en Russie.

Comme de nombreuses entreprises, Apple a également indiqué avoir suspendu la vente de tous ses produits en Russie.

Le gouvernement russe, qui s'évertue à contrer ces sanctions, préparait quant à lui un nouveau décret pour enrayer la fuite des investisseurs étrangers.

Dans le même temps, il faisait bloquer l'accès à une chaîne de télévision en ligne et à une station de radio indépendantes de renom, Dojd et Echo de Moscou.

Conséquence de ces tensions, les Bourses européennes et Wall Street ont terminé en forte baisse. Les prix du pétrole continuaient parallèlement de monter, avant la réunion mercredi de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et de ses alliés (Opep+). Idem pour les cours du blé et du maïs, à un niveau record en Europe.

Outre les sanctions économiques, auxquelles s'ajoutent les manifestations de solidarité avec l'Ukraine dans de nombreux pays, la Russie a été écartée d'une multitude d'événements, du Mondial de football 2022 aux épreuves de cyclisme et à la Coupe Davis de tennis.

Même la Chine, qui n'a jusqu'ici pas condamné l'invasion russe, a exprimé mardi «son profond regret» face au conflit.

Depuis le début de l'invasion russe le 24 février, un million de personnes ont été déplacées en Ukraine même et plus de 677 000 sont parties vers les pays voisins, selon le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés.

La Banque mondiale a annoncé une aide d'urgence de trois milliards de dollars pour l'Ukraine, dont au moins 350 millions pourraient être débloqués dès cette semaine.

De longues files de voitures continuaient à se diriger vers la frontière polonaise, à partir de Lviv, la grande ville de l'ouest de l'Ukraine devenue une porte de sortie et un centre de repli pour les Ukrainiens comme pour les ambassades occidentales.

Des femmes réfugiées dans cette cité, laissant les hommes de leur famille «défendre l'Ukraine», se mobilisaient pour les soutenir, donnant leur sang ou confectionnant des filets de camouflage.

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