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Monde

Lueur d'espoir pour une trêve à Gaza après bientôt sept mois de guerre

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AFP

2024-04-29T15:43:03Z
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Les espoirs d'une trêve dans la bande de Gaza associée à la libération d'otages renaissent lundi après bientôt sept mois de guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas.

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Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a dit lundi «espérer» une réponse favorable du Hamas à une proposition qu'il a qualifiée d'«extraordinairement généreuse de la part d'Israël».

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Une réunion a eu lieu lundi au Caire entre des représentants d'Égypte et du Qatar --pays médiateurs avec les États-Unis--, et le Hamas, qui doit donner sa réponse à cette proposition négociée entre Israël et l'Égypte.

Une source proche du mouvement a indiqué à l'AFP que la délégation du Hamas a quitté l'Égypte pour Doha et qu'une réponse allait être donnée «aussi vite que possible».

«Une offre très généreuse de cessez-le-feu de 40 jours, de libération de milliers de prisonniers palestiniens en échange de la libération de ces otages» a été faite au Hamas, a déclaré lundi à Ryad le chef de la diplomatie britannique, David Cameron.

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Depuis le début de la guerre, une seule trêve d'une semaine a été instaurée fin novembre. Elle avait permis la libération de quelque 80 otages israéliens ou binationaux et d'une vingtaine d'étrangers, en majorité des travailleurs agricoles thaïlandais, en échange de 240 prisonniers palestiniens incarcérés par Israël.

«Il est absolument nécessaire que tout cessez-le-feu soit permanent et non temporaire», a dit de son côté le ministre saoudien des Affaires étrangères Fayçal ben Farhane, en disant «soutenir la libération de tous les otages».

Auparavant, M. Blinken a déclaré à l'adresse du Hamas: «Ils doivent prendre une décision, et ils doivent le faire rapidement (...) j'espère qu'ils prendront la bonne décision».

Après l'Arabie saoudite, M. Blinken est attendu mardi en Israël, dans le cadre d'une nouvelle tournée au Moyen-Orient destinée à promouvoir une trêve dans le territoire palestinien, assiégé et plongé dans une crise humanitaire majeure.

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M. Blinken a aussi réitéré l'opposition de son pays à une offensive israélienne sur la ville surpeuplée de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, devenue un immense camp de réfugiés abritant près d'un million et demi de Palestiniens dans des conditions sanitaires catastrophiques.

«Nous n'avons pas encore vu de plan qui nous permette de croire que les civils peuvent être protégés efficacement», a-t-il déclaré lors d'une réunion du Forum économique mondial à Ryad.

Selon des médecins et la Défense civile, des frappes israéliennes sur plusieurs maisons ont fait 22 morts pendant la nuit dans cette ville.

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«Nous demandons au monde entier d'appeler à une trêve durable, cela suffit», a lancé un homme, Abou Taha, qui veillait des proches tués à l'hôpital al-Najjar de Rafah.

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«Un véritable enfer»

Après avoir enduré le froid de l'hiver, les familles déplacées subissent à présent la chaleur qui monte en cette fin du mois d'avril, sans eau courante, à peine protégées du soleil sous les toiles des tentes.

«L'eau que nous buvons est chaude», a témoigné Ranine Aouni al-Arian, une mère de famille déplacée de la ville voisine de Khan Younès.

«Les enfants ne supportent plus la chaleur et les piqûres de mouches et de moustiques», explique-t-elle. Son bébé qu'elle tient dans ses bras a le visage recouvert de piqûres.

«Nous vivons un véritable enfer», a aussi affirmé à l'AFP Hanane Saber, une déplacée de 41 ans.

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L'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) a prévenu qu'«à mesure que les températures se réchauffent, le risque de propagation des maladies augmente».

Malgré la réprobation de nombreuses capitales et organisations humanitaires, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, affirme qu'une offensive sur Rafah est nécessaire pour vaincre le Hamas et libérer les otages retenus à Gaza depuis le début de la guerre le 7 octobre.

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«Trop tôt»

L'Égypte a affirmé lundi avoir «bon espoir» dans une trêve.

Pourtant, Zaher Jabareen, un des négociateurs du Hamas, a dit à l'AFP qu'il était «trop tôt pour parler d'une atmosphère positive dans les négociations».

Le Hamas exige surtout «un cessez-le-feu permanent» à Gaza, une hypothèse qu'Israël a toujours refusée, a-t-il souligné.

Le Hamas réclame également «un retrait (israélien) de la bande de Gaza, le retour des déplacés, un calendrier clair pour le début de la reconstruction et un accord d'échange qui lève toute injustice envers les détenus palestiniens, hommes et femmes», a-t-il dit.

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Selon des médias, le cabinet de guerre israélien avait dans un premier temps réclamé la libération de 40 otages retenus à Gaza, avant d'autoriser les négociateurs à abaisser ce nombre.

Le site d'information américain Axios a indiqué qu'Israël réclamait la libération des femmes, civiles ou soldates, et des hommes de plus de 50 ans ou en mauvaise santé. Selon Axios, le Hamas affirme que seulement 20 otages répondent à ces critères. Le site ajoute que le nombre de jours de trêve serait égal à celui des otages libérés.

«Ramener nos proches à la maison»

Lundi, des proches de deux otages israéliens apparus samedi dans une vidéo diffusée par le Hamas, ont appelé à leur libération immédiate.

«Israël, Égypte, Qatar et les Etats-Unis (...) nous vous demandons instamment de faire tout ce qui est en votre pouvoir pour ramener nos proches à la maison maintenant», a déclaré Elan Siegel, fille de Keith Siegel, 64 ans, enlevé le 7 octobre par le Hamas.

La guerre a été déclenchée le 7 octobre quand des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza ont mené une attaque sans précédent dans le sud d'Israël, entraînant la mort de 1170 personnes, essentiellement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

Plus de 250 personnes ont été enlevées et 129 restent captives à Gaza, dont 34 sont mortes selon des responsables israéliens.

En représailles, Israël a juré d'anéantir le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007, qu'il considère comme une organisation terroriste, de même que les Etats-Unis et l'Union européenne. Son offensive à Gaza a fait 34 488 morts, majoritairement des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Outre Rafah, des bombardements ont visé lundi le camp palestinien de Nousseirat, dans le centre de la bande de Gaza, selon des images de l'AFP, ainsi que la ville de Gaza (nord).

«S'il y a un accord (de trêve), nous suspendrons l'opération à Rafah», a dit le ministre israélien des Affaires étrangères, Israel Katz, samedi à la chaîne israélienne N12.

Par ailleurs, l'armée israélienne a fait état lundi de la mort de deux de ses soldats, portant à 263 le nombre de ses militaires tués depuis le début de la guerre.

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