Ludovick Bourgeois aimerait faire un saut à l’animation
Daniel Daignault
Ludovick Bourgeois a eu une année chargée jusqu’à maintenant, et on pourrait dire que c’est ainsi depuis qu’il a remporté La Voix en 2017. Son album Rêveur est sorti en octobre 2022, une tonne de spectacles figurent à son horaire et un nouveau projet sera annoncé sous peu. On peut vraiment dire que le chanteur est dans une belle période de sa carrière et de sa vie.
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Parlons d’abord des spectacles, parce qu’il y en a plusieurs à son agenda d’ici le 25 novembre, notamment au Festival de montgolfières de Gatineau, le samedi 2 septembre. «J’y suis allé au moins à cinq reprises, dit-il. Pour moi, c’est l’un des plus beaux et l’un des plus gros festivals au Québec. Les organisateurs attirent des vedettes internationales chaque année, le site est énorme, et en plus, c’est magique avec les montgolfières. Je suis content d’y participer une fois de plus. Mon spectacle est à 19 h, avant celui de Roxane Bruneau. Elle fait ma deuxième partie!» lance-t-il en riant.
EN MODE FESTIVAL
En plus de la vingtaine de spectacles qui étaient prévus à son horaire cet été, il a remplacé, au pied levé, Laurence Jalbert à quelques reprises ainsi que Roxane Bruneau, toutes deux malades et incapables de se produire sur scène. Ludovick confie que les prestations qu’il offre dans les festivals diffèrent quelque peu de celles qu’il présente en salle. «J’essaie de faire un show un peu plus up tempo et d’éviter les temps morts. Les gens sont debout et ils ont envie de bouger. Même s’il y a du monde assis, ils s’attendent à avoir un show qui brasse, alors j’essaie de combler leurs attentes. Quand on va dans un festival et qu’il fait beau, c’est le fun de pouvoir bouger», dit-il. Une chose est sûre: Ludo sait fort bien qu’il peut faire grimper son nombre de fans lorsqu’il parcourt la province dans les festivals. «Les gens qui achètent des passes ne sont pas nécessairement des fans de mes chansons. Je me fais un malin plaisir d’essayer de les charmer en interprétant mes chansons les plus populaires. L’important est qu’ils aient du plaisir. En salle, je peux faire des tounes de mon deuxième album qui n’ont jamais joué à la radio parce que les gens qui paient pour venir me voir les connaissent. En mode festival, ce n’est pas nécessairement moi qu’ils viennent voir, donc je veux les accrocher avec des chansons qui bougent et qu’ils connaissent davantage.»
LA FIN D’UNE BELLE AVENTURE
Parallèlement à sa carrière de chanteur, Ludovick a décidé de mettre un terme au balado qu’il animait depuis juillet 2020 avec son ami, l’humoriste Christophe Dupéré. Dans le cadre d’Apporte-moi ton CV, le duo a reçu près d’une centaine de personnalités au fil des épisodes, ce qui a donné lieu à de très bons moments. «On était rendus là, dit-il. Ce n’est pas qu’on avait fait le tour de nos invités, mais plutôt de notre désir de faire ce balado. En fait, on voulait arrêter avant d’être tannés et de le faire à reculons. Pendant qu’on a encore la flamme, on voulait finir ça en beauté avec un spectacle qui va clore l’aventure, le 14 novembre au Club Soda. Il y aura plusieurs invités pour Le show d’adieu, dont des humoristes, et plusieurs personnes qui ont participé au balado. En plus, ce sera pour une bonne cause, puisque les profits seront remis au Chic Resto Pop. La mission qu’on s’était donnée avec Apporte-moi ton CV était de mettre les jobs de l’avant; je trouve que c’est cohérent et que ça fait un bon lien avec la réinsertion sociale et la mission de ce resto.» Ludovick confie également avoir décidé de mettre un terme à sa tournée de spectacles à la fin de novembre, mais demeure discret au sujet des surprises qu’il nous réserve. «Il y aura d’autres projets de musique. Ça fait quand même six ans que la tournée dure. Ce sera annoncé en septembre pour 2024-2025. Ça va faire du bien de pouvoir recentrer mes affaires, de faire un petit reset. Ce sont vraiment de beaux projets qui s’en viennent, ça va frapper fort», ajoute-t-il, visiblement enthousiaste.
UN PROCHAIN ALBUM?
Le chanteur et compositeur confie avec lucidité que le fait de lancer un nouvel album représente un défi de taille dans le contexte actuel. «Ça remet en doute la formule classique de sortir un album, de faire une tournée de promotion et une tournée de spectacles. Je n’ai plus l’impression que les gens attendent un album avec impatience. Je pense que ça va changer et que, de mon côté, ça va modifier ma façon de présenter du nouveau matériel. Quand je fais des spectacles, les gens chantent les nouvelles tounes qui ne sont pas sorties à la radio. Je vois qu’ils les connaissent, mais il reste que c’est difficile de sortir de la nouvelle musique aujourd’hui. Il faut travailler fort, et le fait de pouvoir jouer ces nouvelles chansons sur scène, ça fait une méga différence.» Les artistes sont d’ailleurs nombreux à remettre en question l’idée de faire un album, en raison des difficultés qu’ils peuvent rencontrer. «C’est rendu tellement complexe de produire de la nouvelle musique, et ça représente un gros investissement financier souvent pour peu de retours. C’est ce que je mets en doute. Il faut ensuite essayer de vendre des spectacles, ce qui n’est pas un gage de succès. Ce n’est pas parce que tu lances un album que tu dois absolument faire une tournée, et ça ne veut pas dire qu’on va t’engager. Alors quand tu veux faire de la nouvelle musique pour les gens qui te suivent et gagner ta vie avec ça, ça devient déchirant. Aujourd’hui, quand tu vends 1000 albums, c’est un succès!»
UN PÈRE COMBLÉ
Mis à part le métier, Ludovick est un papa comblé, avec sa fille, Sam, née il y a deux ans, et Cali, qui a vu le jour le 2 mai. «C’est le fun, mais c’est de la job avec la tournée. Cali est très jeune, alors ça nous fait des courtes nuits. Heureusement, on est bien entourés: les grands-mères sont là pour nous aider.» De plus, il continue de s’amuser à effectuer des travaux manuels dans ses temps libres. «J’aime bien la rénovation. J’ai travaillé dans ce domaine et, au fil des années, j’ai investi dans l’immobilier. Je m’amuse à rénover chez moi.» Dans le contexte actuel, alors que la polyvalence est de mise pour tirer son épingle du jeu dans le milieu artistique, est-ce que l’animation est au programme? «Oui, un jour, j’aimerais ça. Mais actuellement la musique prend tout mon temps. Je trouverais ça étrange, tout à coup, de faire le saut en animation quand c’est un métier en soi. Disons que je me sentirais un peu comme un imposteur. J’aurais beaucoup de classes à faire avant de franchir ce pas.»
Pour obtenir de l’information à propos d’Apporte-moi ton CV: Le show d’adieu: clubsoda.ca. Pour connaître tous les détails de ses projets: ludovick.ca.