Louis Crevier et la loi de minuit
Kevin Dubé
Avec une fiche de six victoires et une défaite, on ne peut pas exactement qualifier les Remparts de Québec d’équipe Cendrillon. Ça ne veut toutefois pas dire que le défenseur Louis Crevier n’applique pas un principe calqué du populaire conte pour enfants.
Avouez que vous ne vous attendiez pas à ce qu’on vous parle de Cendrillon dans un texte sur les Remparts de Québec, n’est-ce pas? Restez avec nous, on vous explique.
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Les Diables rouges ont remporté leurs six derniers matchs et tenteront de poursuivre cette heureuse séquence vendredi soir alors que l’Armada de Blainville-Boisbriand sera en visite au Centre Vidéotron. Cet affrontement sera présenté à TVA Sports et sur TVA Sports direct à compter de 19h.
Il faut être honnête, ça fait quelques années que les amateurs des Diables rouges n’ont pas été témoins d’une telle séquence de leur équipe. Pour Crevier, toutefois, il n’y a rien de bien nouveau. Lors de ses deux dernières saisons avec les Saguenéens de Chicoutimi, le défenseur format géant a eu la chance d’évoluer au sein d’équipe de haut de peloton et d’y vivre plusieurs séquences de victoire comme celles que les Remparts traversent.
Il a surtout appris comment négocier avec les succès, sans déroger du fameux processus.
La loi de minuit
C’est là que Cendrillon entre en ligne de compte. Dans le conte, la princesse en devenir devait avoir quitté le bal avant minuit parce qu’après les douze coups, le charme dont elle avait bénéficié se rompait.
Pour Crevier, le principe qu'il applique au hockey est un peu semblable. Peu importe les succès, à minuit, tout est à recommencer.
«Pour moi, une série de victoire, ça n’a jamais été anodin. Je ne me rappelle pas exactement mais je crois que c’était Félix Bibeau qui nous avait parlé du midnight rule (la loi de minuit) à Chicoutimi. C’était surtout pour les séries mais je l’applique aussi en saison. À minuit, tu effaces tout, tu t’assures de ne jamais être trop haut ou trop bas et tu continues à avancer. On est conscient qu’on a une série de victoire et c’est motivant mais on sait aussi qu’on n’a pas joué nos meilleurs matchs à Rouyn-Noranda. Ça donne confiance et on sait que ce qu’on fait fonctionne donc on veut continuer.»
Le processus avant les résultats
Cette approche du défenseur des Remparts est d’ailleurs exactement ce dont avait discuté l’entraineur-chef de l’équipe, Patrick Roy, quelques minutes auparavant. L’homme de hockey avait discuté longuement avec les représentants des deux quotidiens de Québec de l’importance du processus plutôt que des résultats eux-mêmes.
«On sait comment on a fait pour être classé no. 1 au Canada et on sait ce qu’il faut faire si on veut le demeurer. Par contre, ce classement, ce n’est qu’une équipe, une reconnaissance. Malheureusement, tu ne peux pas l’amener sur la glace pendant le match parce qu’il ne va te servir à rien. Pendant le match, ce qui est important c’est le processus. C’est gossant, mais c’est ça. C’est le clou sur lequel on doit cogner. On doit se concentrer sur le présent parce que c’est tout ce qu’on peut contrôler.»
L’entrée de Komarov
Le match de ce soir sera d’ailleurs le premier de Vsevolod Komarov avec les Remparts. Et Roy n’a pas l’intention de le jeter dans la fosse aux lions trop rapidement.
«Je suis encore en réflexion mais pour le moment le plan est de lui faire jouer les deux matchs de la fin de semaine. Il va commencer avec Nicolas Savoie pour prendre son erre d’aller. Il ne pourra pas jouer 20 ou 25 minutes comme Nico donc à un moment on va peut-être mettre [Édouard] Cournoyer avec Nicolas et Charlie [Charle Truchon] avec Seva. Dans son cas, on veut qu’il commence doucement pour lui permettre de s’établir. On ne veut pas l’exposer, il va déjà être assez nerveux de même.»
Pour Roy, il était important de faire briser la glace à son défenseur russe rapidement. Et il parle par expérience.
«Je me rappelle mon premier match au Colorado. J’étais tout croche, l’échange venait d’être fait et je n’avais pas touché à la glace depuis une semaine. Je suis arrivé à l’entrainement matinal, mon équipement était tout croche, j’avais un masque blanc, toute la patente. Ça mal commencé mais, au moins, la glace était brisée.»
À ce moment, il n’était toutefois pas âgé de 17 ans et il parlait la langue courante, lui a toutefois fait remarquer un collègue.
«Je me sentais comme si j’avais 17 ans par exemple!», a-t-il répondu, du tac au tac.