Loin de la retraite, Paul Arcand souhaite tout de même ralentir
Patrick Delisle-Crevier
Paul Arcand reviendra sur le parcours inédit de son bon ami Claude Poirier dans le nouveau documentaire Claude Poirier sur la ligne. L’animateur y convie le célèbre justicier à la confidence et au dévoilement de certaines images d’archives inédites datant de moments charnières de sa longue carrière. On y revisitera ainsi les plus grandes histoires criminelles des 60 dernières années.
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Monsieur Arcand, comment allez-vous?
Je vais très bien. Je suis en forme et c’est le dernier tournant avant la fin de mon émission de radio (il quittera le micro de Puisqu’il faut se lever, au 98,5, en juin, après avoir animé cette émission durant 20 ans). Ensuite, je vais me retirer un peu afin de moins travailler. J’ai des petits projets qui avancent assez bien et je souhaite désormais faire principalement du documentaire.
Est-ce que ç’a été difficile de prendre la décision de cesser de faire de la radio?
Je l’ai prise sur une longue période, tout simplement parce que ce n’est pas le genre de décision qu’on prend sur le coup de l’émotion. Mais il arrive un moment où on a envie de faire autre chose. J’ai 34 années de radio matinale dans le corps. Le plus difficile dans ce métier, ce n’est pas tant de se lever tôt le matin, c’est plutôt que c’est accaparant six jours par semaine. Une fois que ma décision a été prise, je n’ai pas eu de regrets ni de remords.
Prenez-vous votre retraite?
Non, pas du tout. Je veux simplement ralentir un peu. Je veux désormais choisir mes projets. Par exemple, je n’aurais pas eu le temps de faire l’émission Claude Poirier sur la ligne si j’avais continué de faire de la radio chaque jour. J’ai fait le choix de quitter la radio pour avoir la liberté de faire autre chose.
Qu’allez-vous garder de toutes ces années derrière le micro?
Beaucoup de choses. D’abord, je souligne le travail des différentes équipes — et notre grande complicité —, parce que c’est un défi de devoir se lever chaque jour en plein milieu de la nuit pour aller faire de la radio. Avoir été là pendant 34 ans, ça m’a permis de m’adresser à différentes générations. Il y a des parents qui m’ont imposé à leurs enfants, et maintenant ce sont leurs enfants à eux qui m’imposent à leur progéniture. C’est plaisant de perdurer ainsi. Par ailleurs, de nombreux néo-Québécois sont venus me confier qu’ils avaient appris le français en m’écoutant à la radio. Ça aussi, ça me touche beaucoup.
Parlez-moi de votre nouvelle émission qui sera diffusée sur la nouvelle chaîne TÉMOIN?
Claude est rendu à 85 ans et, avec ce projet, j’ai voulu aborder son métier un peu sous forme de testament. Nous allons raconter différents aspects de sa carrière à travers huit thèmes qui seront assez personnels. Je souhaite entrer carrément dans sa tête et qu’il nous raconte des détails inédits sur différents moments de sa carrière. Pour moi, cet homme est un modèle, le dernier dans le genre, puisqu’en 2024, négocier ainsi avec des criminels, ça ne se fait plus. J’ai vu Claude Poirier à l’oeuvre sur le terrain quand j’étais un jeune journaliste, et il était unique en son genre. Je pense que nous avons besoin qu’une émission se penche sur lui de cette façon.
Puisqu’il faut se lever, du lundi au vendredi dès 5 h 30 au 98,5, jusqu’en juin. Claude Poirier sur la ligne sera diffusée sur la nouvelle chaîne TÉMOIN, présentement en débrouillage, cet automne.