Un lock-out qui a des répercussions sur la garde partagée
Jessica Lapinski
Avec le lock-out décrété jeudi dans le baseball majeur, le vote au sujet du projet d’une équipe en garde partagée entre Montréal et Tampa risque d’être repoussé de quelques semaines, voire de quelques mois, d’après la durée du conflit.
Selon des informations récoltées par Le Journal, les discussions se poursuivent toutefois entre les Rays de Tampa Bay et le groupe de Stephen Bronfman. Ce dernier s’est toutefois refusé à tout commentaire jeudi.
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En novembre, le projet avait été présenté au conseil exécutif du baseball majeur dans une rencontre tenue à Chicago, mais les huit membres n’avaient pas voté. Par manque de temps, avait-il été évoqué à ce moment.
«Le conseil n’en est pas venu à une conclusion à ce sujet, mais c’est presque exclusivement en raison de nos autres enjeux plus pressants, avait alors dit le commissaire. C’est un sujet compliqué et beaucoup de choses se passent en ce moment [dont les négociations entourant la convention collective].»
À sa sortie de la réunion, le propriétaire des Rays, Stuart Sternberg, avait affirmé que « le commissaire Manfred et le baseball majeur étaient heureux des progrès et des efforts faits afin d’assurer l’avenir des Rays dans la baie de Tampa ».
Il s’attendait à avoir un retour de la part de la MLB dans les semaines suivantes. Quant au groupe de Bronfman, il avait évoqué dans un laconique communiqué « qu’il y avait encore beaucoup de travail à accomplir », mais être « fier » de la relation établie avec Sternberg.
Enjeux logistiques
Le projet ne semble pas faire partie des points discutés entre les joueurs et le baseball majeur, comme il n’y a toujours pas consensus chez les dirigeants au sujet du concept de garde partagée.
Toutefois, Tony Clark, le directeur de l’Association des joueurs, avait dit en avril qu’il existe plusieurs enjeux entourant cette possibilité, notamment d’un point de vue logistique.
Il reste à voir si le sujet sera évoqué durant les prochaines semaines, notamment de la part des joueurs qui pourraient vouloir s’en servir comme levier de négociations.
Des enjeux majeurs du conflit
Depuis minuit jeudi, les joueurs du baseball majeur n’ont plus accès aux installations de leur équipe. Les formations ne peuvent plus embaucher de joueurs autonomes et les assises du circuit, prévues dès dimanche à Orlando, ont été annulées pour une deuxième année de suite. Sera-t-il long, ce conflit de travail ? Dur à dire, car si les deux parties se sont entendues sur certains points, une douzaine d’enjeux achoppent toujours. Une chose est certaine : pour assurer une saison complète, il faudra qu’un accord survienne avant le début du mois de mars. Voici certains des enjeux majeurs du présent conflit, selon des informations obtenues par des médias américains.
L’autonomie des joueurs
Présentement, les joueurs du baseball majeur peuvent se prévaloir de leur autonomie après six ans de service ou s’ils sont libérés par leur équipe avant d’avoir disputé ces six saisons.
Le baseball majeur souhaite conserver la formule actuelle ou changer l’âge d’admissibilité à 29,5 ans. Les joueurs, eux, désirent garder les modalités existantes jusqu’à la saison morte 2022-2023. Puis, pour les deux entre-saisons suivants, ils demandent que les joueurs obtiennent leur autonomie après cinq ou six années de service ou à l’âge de 30,5 ans, selon ce qui survient en premier. À compter de la saison morte 2025-2026, ils proposent de la ramener à cinq ou six années de service ou à l’âge de 29,5 ans.
L’arbitrage salarial
En ce moment, les joueurs qui ont plus de trois années d’expérience dans le baseball majeur, mais moins de six, ont droit à l’arbitrage salarial s’ils n’ont pas en poche un contrat pour la saison suivante. Il existe toutefois certaines exceptions.
La MLB souhaite conserver le système actuel ou le remplacer par un système basé sur les prix remportés par les joueurs ou le WAR (« Win above replacement », une statistique complexe qui mesure la valeur d’un joueur dans son équipe). L’Association des joueurs propose d’abaisser à deux ans le moment de l’admissibilité à l’arbitrage salarial.
Les séries éliminatoires
Depuis 2012, deux équipes de chaque association disputent un match de barrage avant le début des séries. Le gagnant accède aux éliminatoires, qui mettent aux prises huit équipes, quatre de la Nationale, quatre de l’Américaine.
Le baseball majeur propose de disputer deux matchs de barrage par association, ce qui ferait passer de 10 à 14 le nombre de formations qui accèdent au tournoi d’après-saison. Les joueurs souhaitent voir 12 clubs en séries et faire passer de trois à deux le nombre de sections par association.