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L'article provient de TVA Sports
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Les plus longs marathons de l’histoire des séries

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Etienne Bouchard

2023-05-19T13:56:20Z
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L’interminable duel entre les Panthers de la Floride et les Hurricanes de la Caroline qui s’est déroulé jeudi soir et vendredi matin est loin de constituer le premier du genre dans la Ligue nationale de hockey (LNH), car quelques-uns ont marqué les esprits.

Si certains observateurs et partisans ont eu l’occasion de réclamer le jeu à trois contre trois en prolongation afin d’éviter de telles longueurs, d’autres ont pris un malin plaisir à déterrer leur livre d’histoire de la ligue en évoquant les parties les plus longues disputées en séries de la Coupe Stanley. Voici d’ailleurs un bref retour sur les cinq affrontements occupant le haut du pavé, tout juste devant le premier match de la finale de l’Association de l’Est qui se classe au sixième rang de la hiérarchie des marathons du hockey avec ses 139 min 47 s d’action. 

1 – Red Wings-Maroons, 24 mars 1936, 176 min 03 s 

Avec ses six prolongations, cette lointaine rencontre demeure à ce jour la championne de tous les temps, mais les plus chauvins Montréalais peuvent se targuer que l’événement a eu lieu au Forum, où les Maroons ont évolué de 1924 à 1938 avant de suspendre définitivement leurs activités. Les spectateurs réunis pour le rendez-vous initial de la demi-finale contre les Red Wings de Detroit ne se doutaient pas qu’ils allaient assister à un éreintant choc entre les gardiens Normie Smith et Lorne Chabot. C’est celui-ci qui a finalement craqué lorsque Mud Bruneteau a compté à la 17e minute de la sixième période supplémentaire pour procurer un gain de 1 à 0 aux Wings. 

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La joute s’est conclue à 2 h 25 du matin à la suite du but de la recrue qui avait pourtant inscrit seulement deux buts en 24 sorties durant la saison régulière. Selon le site NHL.com, Smith a pour sa part perdu une douzaine de livres après avoir effectué 92 arrêts. De leur côté, les Maroons ont poursuivi leur sécheresse offensive en étant blanchis 3 à 0 dans le match suivant, puis en s’inclinant 2 à 1 pour subir l’élimination. 

2 – Maple Leafs-Bruins, 3 avril 1933, 164 min 46 s 

Quelques années plus tôt, Chabot a été impliqué dans un autre duel qui ne semblait avoir point de fin, cette fois dans l’uniforme des Maple Leafs de Toronto en demi-finale de la Coupe Stanley contre les Bruins de Boston au Maple Leaf Gardens. Aussi, les deux directeurs généraux concernés, Conn Smythe pour l’équipe locale et Art Ross pour les visiteurs, semblaient exaspérés après sept périodes de jeu. Ils ont donc proposé de déterminer l’issue de la partie par un «pile ou face», en autant que les joueurs acceptent l’idée. 

Sauf que ceux-ci ont dit non. «Nous voulions jouer jusqu’à temps qu’un club l’emporte de manière légitime. Que ça prenne toute la soirée ne nous importait pas. Et nous l’avons presque fait», a rappelé le gardien des Bruins à l’époque, Tiny Thompson, dans un texte publié par le site de la LNH en octobre 2017. 

Visiblement, Thompson ne regrette pas la décision des participants, même s’il a subi le revers. Après que King Clancy eut été privé du but décisif à la suite d’un hors-jeu en quatrième prolongation, son coéquipier des Leafs Ken Doraty l’a vengé deux périodes plus tard pour donner une victoire de 1 à 0. La troupe de l’entraîneur-chef Dick Irvin s’est retrouvée à court d’essence en finale, cependant, puisqu’elle a baissé pavillon devant les Rangers de New York. 

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3 – Flyers-Penguins, 4 mai 2000, 152 min 01 s 

Il s’agit ici du match le plus long de l’ère moderne du hockey et la plupart des amateurs âgés d’au moins une trentaine d’années s’en rappellent. Le quatrième duel de la série de premier tour entre les deux rivaux de la Pennsylvanie a représenté le moment déterminant qui a fait pencher la balance en faveur des Flyers de Philadelphie. Après qu’ils eurent échappé les deux premières joutes à domicile, les hommes du pilote Roger Neilson ont rebondi avec quatre gains de suite. 

Durant cette fameuse partie s’étant finie vers 2 h 30 du matin, Keith Primeau a tranché le débat en surprenant le gardien des Penguins de Pittsburgh Ron Tugnutt à l’aide d’un tir des poignets, offrant une victoire de 2 à 1 en cinquième prolongation aux Flyers. Si Tugnutt s’est distingué avec ses 70 arrêts, on peut en dire autant du défenseur Daniel McGillis, qui a joué plus de 61 minutes pour les vainqueurs. 

4 – Blue Jackets-Lightning, 11 août 2020, 150 min 27 s 

Le chemin vers l’excellence n’a pas été toujours agréable pour le Lightning de Tampa Bay. L’un des écueils sur sa route menant à deux coupes Stanley d’affilée et trois participations consécutives à la finale se nommait Columbus. Effectivement, les Blue Jackets avaient balayé les «Bolts» au premier tour de 2019 malgré une campagne de 62 gains et se sont de nouveau retrouvés sur son parcours l’année suivante, dans la bulle de Toronto. 

L’entrée en matière a été pour le moins exténuante : cinq prolongations et plus de 150 minutes de jeu. Et malgré les beaux efforts de Joonas Korpisalo, qui a établi une marque de la LNH en repoussant 85 rondelles, ce sont les joueurs du Lightning qui ont eu le dernier mot. Brayden Point a touché la cible pour permettre aux siens de gagner 3 à 2; le résultat a certes été important, car Tampa Bay a mis seulement cinq rencontres pour éliminer les Jackets, en route vers la coupe Stanley. 

Pour les amateurs de statistiques, soulignons les 65 min 06 s de jeu du défenseur Seth Jones dans une cause perdante. Seul point positif pour les journalistes qui devaient écrire sur le match : celui-ci a eu lieu en après-midi, pandémie oblige, et s’est terminé à une heure décente, en l’absence des partisans, néanmoins. 

5 – Stars-Ducks, 24 avril 2003, 140 min 48 s 

Le boulot abattu par les arrières des Stars de Dallas Sergei Zubov et Derian Hatcher, qui ont joué respectivement plus de 63 et 62 minutes, n’a pas empêché les Mighty Ducks d’Anaheim de signer une victoire cruciale en demi-finale de l’Ouest. Petr Sykora a permis aux Canards de pousser un soupir de soulagement pendant la première minute de la cinquième prolongation pour donner un gain de 4 à 3 à son équipe lors du match initial de la série. 

Comme il l’a fait tout le printemps, Jean-Sébastien Giguère est demeuré solide comme le roc en stoppant 60 tirs. Ce genre de performance lui a d’ailleurs valu le Conn-Smythe, même si Anaheim a échoué dans la septième rencontre de la finale de la Coupe Stanley face aux Devils du New Jersey.

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