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L'article provient de Le Journal de Montréal
Opinions

L’interminable conflit qu’on avait oublié

Photo AFP
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Photo portrait de Josée Legault

Josée Legault

2023-10-10T19:30:00Z
2023-10-10T19:38:24Z
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Depuis plus d’un an, avec raison, les yeux du monde sont tournés vers l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Pendant ce temps, dans l’angle mort de la communauté internationale, se terrait toutefois l’interminable conflit israélo-palestinien. Encore et toujours capable d’exploser à tout moment.  

Samedi matin, l’attaque terroriste massive du Hamas en sol israélien est venue le rappeler. La communauté internationale ne peut plus détourner le regard. 

L’ampleur et la brutalité même de l’attaque – allant jusqu’à exécuter ou kidnapper des enfants, des femmes et des aînés – ne le permettent plus. 

Jour après jour, les récits d’horreur se multiplient. Des parents, des épouses, des maris racontent l’assassinat sordide ou le kidnapping violent des leurs par des fanatiques du Hamas. 

Qu’arrivera-t-il à toutes ces personnes prises en otage et amenées à Gaza? L’angoisse est intenable. 

Redisons-le pour ne pas l’oublier. Primo, la haine sans borne des militants du Hamas les vise tout d’abord parce qu’ils sont juifs. À ne pas confondre avec les souffrances réelles du peuple palestinien.

Le massacre finement coordonné de plus de 250 jeunes en plein concert de musique, dont le montréalais Alexandre Look, témoigne de la volonté de fer du Hamas de tuer le maximum de juifs en un minimum de temps.

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Rien ne saurait justifier

Deuxio, on aura beau connaître de longue date les souffrances bien réelles du peuple palestinien, rien ne saurait justifier pour autant la violence sans nom et gratuite de cette opération menée par le Hamas et ses militants armés. 

Mais une fois ces constats faits, il reste quoi? Il reste des milliers de familles juives dont le deuil ou la torture de ne pas savoir ce qui arrive aux leurs kidnappés s’annonce cruel et long. 

Il reste à Israël un gouvernement d’ultra droite que ces citoyens devront bien congédier un jour ou l’autre. 

Chez les Palestiniens, il reste à pleurer leurs propres morts. Ceux de maintenant et ceux à venir sous le coup de la contre-attaque justifiée de l’armée israélienne. Sans l’attaque du Hamas, ces morts auraient été évitées.  

Dans la bande de Gaza, il reste plus de deux millions d’humains pris en étau. Écartelés entre un État israélien devant se défendre et un Hamas déterminé à maximiser son pouvoir de destruction jusque parmi les Palestiniens qu’il jure pourtant vouloir «libérer».

Solidarité

Il reste l’Iran, soupçonné d’être le fournisseur en chef du Hamas. Il reste le Hezbollah. D’où les dangers d’embrasement au-delà d’Israël et de Gaza. Le sang n’a malheureusement pas fini de couler au Proche-Orient.

Il reste le gouvernement discrédité de Benyamin Nétanyahou. Que ces jours au pouvoir soient comptés ou non, sa décision d’imposer un blocus complet à Gaza n’augure rien de bon non plus.

L’Organisation mondiale de la Santé lui demande d’ouvrir un corridor humanitaire pour empêcher la population de Gaza de crever de faim. 

Comme l’a si bien dit le président français, Emmanuel Macron: «Nous devons lutter de manière intraitable contre le terrorisme, mais ne pas confondre cette lutte avec le droit humanitaire aux populations civiles». 

Il reste la cause palestinienne. Certes juste. À distinguer cependant de la barbarie du Hamas. 

De par le monde, dont ici même, il reste une diaspora juive profondément blessée, choquée, apeurée, mais résolue à rester debout devant l’adversité. Nous lui devons toute notre solidarité. 

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