L’imam controversé Adil Charkaoui appelle à la mort «des sionistes agresseurs» et fait l’éloge du terrorisme du Hamas

L’imam controversé Adil Charkaoui a fait des appels publics à la violence dans des discours tenus à Montréal depuis les attaques terroristes du 7 octobre en Israël. 

«Ô Dieu, charge-toi des sionistes agresseurs. Charge-toi des ennemis de Gaza. Dénombre-les un par un et tue-les à long terme et n’exclue aucun d’eux», déclare-t-il notamment dans un discours en arabe accessible sur son compte Tiktok.

L’invocation a été prononcée devant la Place des Arts, au centre-ville, dans le cadre d’une manifestation pro-Palestine à la fin octobre, devant une foule nombreuse.

Dans un autre discours, datant de la mi-octobre, celui qui coordonne le Collectif canadien anti-islamophobie implore de la même manière, en arabe, que les ennemis des Gazaouis «soient recensés et tués sans qu’il en reste aucun» et que ceux-ci vivent un «jour noir».

Il dit souhaiter la libération des prisonniers des geôles sionistes.

• Écoutez l'entrevue avec Eta Yudin, vice-présidente du CIJA à Québec, à l’émission de Yasmine Abdelfadel via QUB radio : 

Autres déclarations

Adil Charkaoui est surtout connu pour avoir été emprisonné pendant près de deux ans à partir de 2003, en raison de liens présumés avec le groupe terroriste Al-Qaïda.

L’imam qui est citoyen canadien depuis 2014 et prêche actuellement dans une mosquée du quartier Rosemont, à Montréal, n’en est pas à ses premières déclarations controversées depuis le 7 octobre.

«Les colons fuient comme des rats des terres qu’ils ont occupées illégalement. Al hamdoulilah [Dieu merci en français]», avait-il écrit sur X, le 7 octobre, ajoutant le mot-dièse «AqsaTorrent» sur la publication (le nom même de l’opération terroriste du Hamas).

Son message était en lien avec une vidéo qu’il a relayée où l’on voit des gens fuir dans le désert. Quelque 1400 personnes ont été massacrées en Israël lors des attaques terroristes du 7 octobre, dont de jeunes participants à un festival de musique tentant de fuir dans le désert.

Dans une autre publication, Charkaoui faisait état de la capture par des terroristes du Hamas du général israélien Nimrod Aloni.

Quelle Palestine?

«Libération de plusieurs localités en Palestine occupée! Le mur de la honte a été détruit, plusieurs soldats ont été faits prisonniers, les colons ont fui comme des rats... Samedi à l’aube, l’opération al-Aqsa a commencé», écrit Charkaoui, au début octobre, dans un autre message, utilisant la même image de rats qui fuient et référant encore au nom de l’opération terroriste du Hamas.

Contacté par notre Bureau d’enquête, Adil Charkaoui n’a pas donné suite à nos messages.

Pas une première

Ce n’est pas la première fois qu’Adil Charkaoui est soupçonné d’avoir de la sympathie pour des mouvements radicaux:

2003: Soupçonné d’appartenir à Al-Qaïda, il est arrêté par le gouvernement canadien en mai 2003. Il est libéré après 21 mois d’incarcération avec des conditions. 

2015: Sabrine Djermane et El Mahdi Jamali sont accusés d’avoir voulu quitter le Canada pour s’engager dans les rangs de l’État islamique, ou Daech. Il a été établi que M. Jamali fréquentait la mosquée Assahaba où prêche M. Charkaoui, avant d’être arrêté en avril 2015.

2021: Adil Charkaoui prêche en faveur des talibans, un groupe considéré par le Canada comme une entité terroriste. «L’Afghanistan n’a jamais été aussi sécuritaire [...] Hommes, femmes et enfants savourent enfin la libération», écrit notamment Charkaoui sur Twitter.

 – Avec la collaboration de Chrystian Viens, Yves Lévesque et Sarah-Maude Lefebvre