Liban: un cadre du Hamas et ses deux enfants tués dans un raid israélien

AFP
L'armée israélienne a annoncé avoir tué vendredi un commandant du mouvement islamiste palestinien Hamas dans une frappe à Saïda dans le sud du Liban, qui également coûté la vie à deux de ses enfants.
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La frappe a visé avant l'aube l'appartement où se trouvaient le cadre du Hamas âgé de 63 ans ainsi que son fils et sa fille adultes, a indiqué une source palestinienne à l'AFP. Tous trois ont péri, selon elle.
En Israël, l'armée a annoncé que ses forces avaient mené dans la nuit «une frappe ciblée dans la région de Saïda, éliminant le terroriste Hassan Farhat, commandant de la section ouest du Hamas au Liban».
Selon un communiqué militaire israélien, Hassan Farhat «a orchestré de nombreuses attaques terroristes contre des civils israéliens et des soldats» depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza il y a bientôt 18 mois.
À Saïda, le correspondant de l'AFP a vu un appartement, au quatrième étage d'un immeuble, détruit et en flammes, et des dégâts dans des bâtiments voisins, des commerces et des voitures dans le secteur densément peuplé.
La frappe a provoqué la panique dans la grande ville du sud du Liban, éloignée de la frontière avec Israël.
L'agence nationale d'information ANI a de son côté rapporté trois morts dans une frappe de drone «hostile» qui a visé une zone résidentielle à Saïda, malgré un cessez-le-feu en vigueur entre le mouvement armé libanais Hezbollah et Israël entré en vigueur le 27 novembre.
Le premier ministre libanais Nawaf Salam a dénoncé «une agression flagrante contre la souveraineté libanaise» et une «claire violation» de l'accord de cessez-le-feu.
Il a appelé à «exercer une pression maximale sur Israël pour le contraindre à cesser ses agressions continues, qui visent différentes zones et en particulier les zones résidentielles».
Le 17 février, un responsable d'une unité militaire du Hamas a été tué dans une frappe israélienne contre une voiture à Saïda, qui abrite le plus grand camp de réfugiés palestiniens du Liban.
Après des tirs de roquettes du Liban vers Israël en mars, l'armée israélienne a intensifié ses frappes sur le territoire libanais. Ces tirs n'ont pas été revendiqués et le Hezbollah pro-iranien a démenti toute implication.
Le 1er avril, une frappe israélienne sur la banlieue sud de Beyrouth, bastion du Hezbollah, a tué un responsable du Hezbollah. Une autre frappe avait visé ce même secteur le 28 mars, pour la première fois depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu.
Les deux parties continuent de s'accuser mutuellement de violer le cessez-le-feu et Israël mène régulièrement des frappes au Liban, maintenant des troupes dans le sud du pays, frontalier du nord d'Israël.
Au début de la guerre à Gaza en octobre 2023, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas palestinien, le Hezbollah avait ouvert un front contre Israël en tirant des roquettes à partir du sud du Liban, son fief, affirmant agir en soutien au Hamas, son allié.
Ces hostilités ont dégénéré en guerre ouverte en septembre 2024 avec des bombardements intenses israéliens au Liban, principalement contre les bastions du Hezbollah, dont la direction a été quasiment décimée.