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L'article provient de Le Journal de Montréal
Opinions

L’hypocrisie de Mark Carney et la loi 96

AFP
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Robert Guénette, Président de Justice pour le Québec

2025-04-08T04:00:00Z
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Les déclarations contradictoires de Mark Carney concernant la loi 96 sur la protection de la langue française au Québec ne doivent pas être passées sous silence. Elles doivent être incriminées.

D’un côté de la bouche, Carney assure vouloir protéger la langue française, de l’autre, il révèle son intention d’attaquer la loi 96 en Cour suprême. Dans un équilibrisme intellectuel aussi sournois que malicieux, il soutient qu’il appuierait financièrement tout organisme qui combattrait la clause dérogatoire ou nonobstant, inscrite dans la Constitution de 1982. 

Une clause qui permet à la loi 96 de se prémunir, prétendument, contre les assauts juridiques dont elle pourrait payer lesfrais. En s’en prenant à la clause dérogatoire dontle gouvernement Legault s’est doté, c’est affronter la loi 96 sur la langue française d’une manière détournée. 

Langue française 

Langue française dont Mark Carney ne parle que difficilement et de façon décousue, pour un chef politique canadien qui aspire à devenir premier ministre. Langue française qui, soi disant, est une des deux langues officielles du Canada. Comme le disent certains, le Canada est bilingue en anglais. 

Par sa déclaration en campagne électorale fédérale, Carney rejoint ainsi la Fédération des enseignants du Québec et sa présidente, Mélanie Hubert, la Commission scolaire EnglihMontréal, qui tiennent mordicus à la contestation de la clause dérogatoire qui protège la loi 96.

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Si, pour un grand nombre de Québécois, la loi 96 sur la protection de la langue française au Québec est ambigüe, inefficace et trop permissive, pour le régime fédéral canadien, il en va tout autrement. On tombe littéralement dans le délire de persécution, une surenchère démagogique. Pour se donner bonne conscience, le régime canadien se réfugie derrière les droits de la minorité anglaise auQuébec pour dénigrer le fait français. Ce n’est pas nouveau, c’est une réaction programmée depuis l’union du Bas-Canada et du Haut-Canada de 1840. 

Minorité 

Comme si cette minorité anglophone au Québec n’était pas la plus choyée du monde. Et, quand on aborde la question de laminorité anglophone auQuébec, il faut savoir de quoi on parle réellement. Puisque la véritable minorité anglaise au Québec ne représente plus que 7,6 % de la population québécoise. Ce sont ceux que l’on qualifie d’allophones qui proviennent pour la plupart de différentes communautés culturelles, qui étaient rattachés à l’Empire britannique qui vient grossir lesrangs de la minorité anglophone. 

Pour une minorité anglophone qui se dit persécutée et en proie à la vindicte de la majorité francophone, la réalité est autrement plus significative et révélatrice. Pour une minorité opprimée, voici les faits. 

Trois universités anglophones: Bishop, Concordia, McGill, des journaux de langue anglaise: The Gazette, Globe and Mail, National Post et autre, télé: CBMT, CFCF, RC et j’en passe. 

Il y a, ici, de la part du régime canadien bien plus que de la mauvaise foi, cette obsession envers le fait français au Québec, s’apparente dangereusement à de l'acharnement et à de la discrimination.

Photo fournie par Justice pour le Québec
Photo fournie par Justice pour le Québec

Robert Guénette

Président de Justice pour le Québec

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