L’humoriste Guillaume Pineault fait face à son trouble alimentaire peu connu
Il goûte un nouvel aliment par jour dans des capsules rigolotes sur les réseaux sociaux
Marianne Langlois
Dans une série de vidéos sur les réseaux sociaux, l'humoriste Guillaume Pineault s'est lancé le défi de manger un nouvel aliment par jour. Pourquoi? Parce qu'il est atteint d'un trouble alimentaire méconnu, mais beaucoup plus répandu qu'on peut le penser.
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«Au début, je me disais que ça allait être drôle, que les gens allaient me regarder avoir envie de vomir en mangeant une huître, mais dès que j’ai annoncé le défi, j’ai eu plusieurs messages de parents [...] il y en a qui m’ont envoyé des vidéos de leurs enfants atteints de rigidité alimentaire qui se filmaient en train de manger un céleri pour faire comme moi», explique Guillaume Pineault.
L’humoriste de 40 ans souffre d’un trouble d’alimentation sélective et d’évitement, également appelé ARFID. Ce trouble qui le rend particulièrement sensible aux textures, aux odeurs et aux goûts de certains aliments crée également beaucoup d'anxiété chez les personnes qui en sont atteintes.
«Souvent quand je vais au restaurant, je choisis mon repas dans le menu pour enfant [...] ça m’arrivait aussi souvent d’arriver en retard dans des partys pour ne pas avoir à souper sur place», témoigne l’humoriste originaire de Saint-Hyacinthe.
Puisque son alimentation est entre autres constituée de carottes, de poulet blanc, de sandwichs ou de potages, il n'est pas évident pour lui de se sentir à l'aise de manger dans certains contextes. Guillaume Pineault rapporte que ce sont les vidéos d’autres personnes atteintes du même trouble alimentaire tel que MY ARFID LIFE qui l’ont poussé à se lancer le défi.
Il demande donc l’aide de ses abonnés afin de choisir les aliments qu’il découvrira au fil du mois d’octobre.
Ouverture
Pour Naureen Hunani, une nutritionniste qui traite des gens atteints de ce trouble depuis 18 ans, toute la visibilité attribuée à ce trouble sur les différentes plateformes est particulièrement bénéfique.
«Il y a une nouvelle ouverture sur le sujet, j’ai régulièrement des patients qui arrivent dans mon bureau en me mentionnant qu’ils ont vu des vidéos ou un TikTok et qu’ils pensent en être atteints. Ça permet d’ouvrir le dialogue et la compréhension», observe la spécialiste.
Sur les réseaux sociaux, plusieurs personnes ou parents d’enfants qui ont ce trouble alimentaire applaudissent l’initiative de l’humoriste.
«Mon fils n’a pas encore un diagnostic d’ARFID, mais il y a plusieurs aliments qui sont difficiles à ingérer pour lui, les textures, les goûts, les odeurs l’affectent [...] en regardant les vidéos de Guillaume, j’ai l’impression qu’il mettait des mots sur ce que vit mon garçon», observe Julie Lebeau, la mère du jeune Maël de 9 ans qui vit avec une rigidité alimentaire.
Ce trouble de plus en plus répandu et souvent «banalisé» ne doit cependant pas être pris à la légère.
«C’est important de souligner qu’il ne s’agit pas de caprices et que ce trouble peut causer énormément de détresse et d’anxiété», insiste Howard Steiger, ancien directeur du Continuum des troubles de l’alimentation de l’institut Douglas.
L'ARFID en quelques points
À noter qu'il existe trois sous-catégories pour l'Arfid et que les symptômes peuvent varier d'une personne à l'autre.
Catégorie1: Les gens qui ont peur des conséquences liées à l'alimentation.
Catégorie 2: La sensibilité sensorielle, les odeurs prononcées, les textures et le goût de certains aliments.
Catégorie 3: Un manque d'intérêt à manger quoi que ce soit.
Symptômes: Les personnes atteintes du trouble de l'alimentation sélective peuvent éprouver des sentiments négatifs variés, elles peuvent avoir de la difficulté à avaler, avoir des frissons, des larmes, des vomissements, des tremblements, une forte anxiété ou encore mastiquer de façon excessive leur nourriture.
Traitements: Un accompagnement psychologique, un menu adapté, ou encore une désensibilisation à certains aliments font partie des avenues possibles pour contrôler ce trouble.