LHJMQ: un viol collectif serait survenu à Drummondville
Agence QMI
Trois joueurs de hockey mineur, dont le fils de l’ancien hockeyeur Shayne Corson et un coéquipier des Voltigeurs de Drummondville, auraient commis un viol collectif sur une adolescente à l’automne 2016.
Dans une chronique publiée sur le site de Radio-Canada mardi, le journaliste Martin Leclerc rapporte que la victime âgée à l’époque de 15 ans a été agressée notamment par Noah Corson, la progéniture de l’ex-patineur de la Ligue nationale qui avait déjà atteint la majorité au moment des faits allégués, et deux autres athlètes mineurs dont l’identité ne peut être révélée. L’un d’entre eux était un patineur des Voltigeurs, tandis que l’autre fréquentait l’adolescente sans toutefois être en couple avec elle. D’ailleurs, l’auteur du texte précise que ceux-ci ont plaidé coupable à des accusations d’agression sexuelle devant le tribunal pour adolescents en 2021.
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Pour revenir à Noah Corson, majeur quand ces gestes auraient été posés à Drummondville, il est inculpé d’avoir agressé une personne mineure et a renoncé à son enquête préliminaire. Il devra comparaître au palais de justice en juin 2023. L’homme de 24 ans évolue aujourd’hui avec le Thunder d’Adirondack, dans l’ECHL. Par ailleurs, cette équipe doit affronter les Lions à Trois-Rivières les 27 et 29 décembre. À en juger par le refus de ses agents Nicola Riopel et Étienne Lafleur de commenter l’information de la SRC, il risque d’être muet devant les journalistes québécois s’il est interrogé à ce sujet.
«Noah nie les allégations d’agression sexuelle et il entend se défendre adéquatement devant le tribunal», a cependant déclaré Lafleur à la même source.
La victime a porté plainte quelques mois plus tard, d’après la société d’État. Par contre, les deux joueurs des Voltigeurs concernés avaient quitté l’organisation préalablement. Par ailleurs, le nom de Dominique Ducharme risque d’être encore associé à une histoire scabreuse, car il dirigeait le club à Drummondville en 2016-2017; il est aussi celui qui était à la barre d’ÉCJ au Championnat mondial junior de 2018.
La ligue collaborera
Déjà éclaboussée par le scandale des huit joueurs d’Équipe Canada junior qui ont été au cœur d’un viol collectif survenu à London en juin 2018, la Ligue canadienne de hockey se retrouve de nouveau sur la défensive. Dans la Belle Province, la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ) a réagi en ces mots.
«Autant la ligue que les Voltigeurs de Drummondville viennent tout juste d'être mis au courant de l'incident qui se serait produit en 2016. La LHJMQ et ses équipes vont offrir leur entière collaboration à l'enquête policière et au processus judiciaire si elles sont sollicitées», a-t-elle affirmé.
«Nos premières pensées vont à la victime alléguée et nous sommes excessivement sensibles à sa situation. Cela explique pourquoi le circuit continuera de remplir sa mission cruciale de sensibiliser et d'éduquer nos joueurs à propos des violences à caractère sexuel et de leurs conséquences.»
La classe politique indignée
Certaines personnalités politiques influentes n’ont pas tardé à réagir vis-à-vis ce nouveau cas embarrassant pour le hockey junior au pays. C’est notamment le cas de la ministre des Sports fédérale, Pascale St-Onge.
«Évidemment, comme à chaque fois qu’on entend ces histoires-là, c’est horrifiant, a dit Mme St-Onge. C’est des histoires qu’on n’aime pas entendre. Je pense que tout le monde a aussi compris qu’on n’est pas dans l’anecdote et qu’il s’agit vraiment d’une culture qui est imprégnée dans le monde du hockey, qui va demander l’implication de tout le monde qui est impliqué de près ou de loin dans l’univers du hockey, que ce soit les parents, que ce soit les officiels, les "coachs", les associations provinciales et territoriales, et que tout le monde va devoir en faire plus pour changer cette culture-là, parce que ça n’a aucun sens, ces histoires-là répétées de viols collectifs allégués. Il faut absolument que ça change et il va falloir en faire plus. »
Le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, est également loin d’être impressionné.
«Le sport ne peut avoir pour seule vocation la formation physique ou compétitive et le potentiel économique ou commercial des joueurs, en particulier les adolescents. Il y a un devoir d’éducation, de transmission de valeurs auprès de ces jeunes et on ne peut que s’indigner de l’échec de nos institutions sportives, en particulier dans le hockey, et le tort terrible que cet aveuglement irresponsable a fait subir à trop de femmes, chacune d’entre elles étant celle de trop. Combien de cas comme celui de ces joueurs des Voltigeurs de Drummondville reste-il [sic] à révéler?», s’est-il questionné par le biais d’une déclaration transmise aux médias en matinée.
La publication de l’article de la SRC a été faite à un moment clé, puisque la veille, Hockey Canada a dévoilé l’identité des neuf membres de son nouveau conseil d’administration présidé par l’ancien sprinteur des Jeux olympiques de Montréal Hugh L. Fraser; le C.A. précédent a démissionné en bloc en octobre à la suite du scandale lié à l’utilisation d’un fonds par la fédération sportive pour régler la poursuite de la victime du viol allégué de London. Également, mardi, l’ancien juge de la Cour suprême du Canada Thomas Cromwell a témoigné devant un comité parlementaire relativement à l’enquête indépendante qu’il a menée sur Hockey Canada.
La LHJMQ s’est retrouvée sur la sellette à quelques occasions pour des raisons similaires. En 2015, une femme a dit avoir été victime d’un viol collectif orchestré par quatre joueurs des Olympiques de Gatineau. Aucune accusation n’a toutefois été déposée à ce propos. Puis, deux hockeyeurs des Tigres de Victoriaville, Nicolas Daigle et Massimo Siciliano, ont été inculpés d’agression sexuelle sur une personne d’âge mineur, un crime qui aurait été commis en juin 2021, quand le club célébrait son titre de la Coupe du Président.