Le Journal en Australie: Leylah Fernandez et son père pensent avoir trouvé la perle rare
La récente association entre la Québécoise et son entraîneur Julian Alonso semble porter ses fruits
![Leylah est entourée, à gauche, de son nouvel entraîneur et à droite, de son père Jorge, dans le centre des joueurs du Melbourne Park.](/_next/image?url=https%3A%2F%2Fm1.quebecormedia.com%2Femp%2Femp%2F68035554_1850674dcff0c2-fc97-4d03-be9c-7b9739704890_ORIGINAL.jpg&w=3840&q=75)
![Photo portrait de Jessica Lapinski](/_next/image?url=https%3A%2F%2Fm1.quebecormedia.com%2Femp%2Femp%2FJessica_Lapinskib59102be-5f17-418d-ac55-fc10558e46e2_ORIGINAL.jpg&w=3840&q=75)
Jessica Lapinski
MELBOURNE, Australie | Pendant que sa fille Leylah frappait sur l’un des terrains d’entraînement du Melbourne Park, habillée de vêtements longs pour faire oublier les inhabituels 20 degrés qui régnaient sur le sud de l’Australie dimanche, Jorge Fernandez accompagnait Le Journal jusqu’au centre des joueurs.
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« Il faisait 36 degrés samedi, et [dimanche], c’est le contraire, lance-t-il en marchant. La météo ici, ce sera vraiment un défi pour les athlètes. »
Si M. Fernandez peut se permettre de s’éloigner des terrains pendant que sa fille s’y exerce à la veille du premier tournoi majeur de la saison (et de jaser un peu de météo en même temps), c’est que la famille a ajouté à son clan un nouvel entraîneur dans les deux derniers mois.
La quête fut longue. Elle a pris une année et demie. Jorge Fernandez ne s’en cache jamais : il est exigeant.
« Je voulais quelqu’un qui allait se donner à 100 %. Je ne nommerai pas de noms, ce n’est pas mon genre. Mais par le passé, on a parfois travaillé avec des gens qui se donnaient à 70 %, pour qui le tennis, c’était un boulot. Alors que pour Leylah, le tennis, c’est son rêve », explique-t-il.
Les Fernandez croisaient Julian Alonso dans les tournois depuis quelques années. Les discussions n’allaient jamais en profondeur. Alonso, lui-même un ancien 30e mondial, était lié à une autre gauchère, Arantxa Rus.
« On se saluait, raconte le père de Leylah. Je ne suis pas genre à arracher un entraîneur à une autre joueuse. »
![Leylah Fernandez s’est entraînée plus tôt cette semaine sous le regard attentif de son entraîneur Julian Alonso.](/_next/image?url=https%3A%2F%2Fm1.quebecormedia.com%2Femp%2Femp%2FAFP_336W6ZL_332724c4d1812d-7236-4c8c-8828-5fd66e6d5d5d_ORIGINAL.jpg&w=3840&q=75)
Rencontre à Miami
Fin 2022, Jorge Fernandez a de nouveau croisé l’Espagnol, cette fois à Miami, où la famille habite désormais.
Alonso s’y était établi aussi, ce qui rendait sa collaboration avec Rus plus compliquée, selon M. Fernandez.
« [Cet ajout à notre équipe], il n’a pas été planifié, souligne le papa. Au fil de discussions, on a décidé de tenter le coup. »
« J’aime beaucoup la philosophie de Julian, poursuit-il. Il demande un peu plus de sa joueuse, il demande plus de qualité, plus de volume. C’est le style espagnol ! Mais il a aussi l’intelligence du jeu, de la construction des points. »
En théorie, Alonso est en Australie pour un essai avec la Québécoise, qui a principalement été entraînée par son père depuis le début de sa carrière. Mais déjà, Fernandez et Alonso en sont à concocter des plans pour le reste de l’année.
« Il est un peu direct, un peu comme moi, ajoute Jorge Fernandez, un sourire en coin. Leylah a passé un peu de temps avec lui et elle dit que nous sommes comme des jumeaux ! »
Leylah a d’ailleurs fait le déplacement à Auckland en début d’année avec Alonso comme seul entraîneur dans sa box.
La joueuse de 20 ans a atteint les quarts en simple à ce tournoi, où elle a été battue par la Belge Ysaline Bonaventure, classée 90e, puis la finale en double.
Mettre en place une équipe
Cette nouvelle association, si elle perdure, fera en sorte que Jorge Fernandez voyagera moins avec sa fille. Il se concentrera sur les tournois les plus importants.
Il souhaite aussi prendre un temps pour bien entourer la jeune athlète. « Je vais commencer à mettre ensemble une équipe qui s’occupera du côté physique, nutrition, physiothérapie afin d’avoir tous les spécialistes dont on a besoin pour avoir du succès dans les prochaines 12 à 15 années. »
« Leylah est prête à faire la transition du “coach papa” à avoir une équipe qui l’entoure », précise M. Fernandez.
Ces ajouts ont été rendus possibles par les gains financiers que la jeune athlète a faits au fil des deux dernières années, tant sur le terrain que grâce à ses nombreux commanditaires.
Selon un palmarès dressé par le média Sportico en octobre, Leylah a touché environ 8,6 millions $ entre mai 2021 et mai 2022.
Pour continuer à engranger des gains, il faut toutefois engranger des victoires. Bien sûr, papa Jorge a un certain parti pris. Mais il se dit convaincu que sa fille peut connaître « une saison extraordinaire ».
« Elle est dans une forme physique incroyable, soulève-t-il. Les gens sur le circuit nous le disent. »
À la recherche de constance
Minée par la fracture de stress au pied que Leylah a subie à Roland-Garros et qui l’a contrainte à demeurer loin des terrains pendant deux mois, la dernière campagne n’a pas été à la hauteur des attentes du clan.
La Québécoise a chuté au classement après avoir été éliminée dès le deuxième tour au US Open, où elle avait atteint la finale en 2021. Elle était à l’orée du top 10 en août dernier ; la voici maintenant 40e.
« Je n’ai jamais porté beaucoup d’attention au classement, affirme Jorge Fernandez. Ce que j’aimerais voir, à cette étape de sa carrière, c’est plus de constance dans les tournois, plutôt que d’en connaître quelques excellents et d’autres très difficiles. »
Cette quête de constance, elle reprendra lundi à 19 h, heure de l’Est, lorsque la Lavalloise se mesurera à la Française Alizé Cornet, 34e mondiale, au premier tour à Melbourne.