COVID-19: les vaccins efficaces à 97% contre les décès au Québec
Les résultats préliminaires d’une étude de l’INSPQ confirment l’efficacité des vaccins, même contre le variant Delta
![Photo portrait de Pierre-Paul Biron](/_next/image?url=https%3A%2F%2Fm1.quebecormedia.com%2Femp%2Femp%2FPierre_Paul_Biron92861ed6-34cd-4c49-9d50-043bb69eebf8_ORIGINAL.jpg&w=3840&q=75)
Pierre-Paul Biron
L’INSPQ a publié mercredi les résultats préliminaires d’une étude affirmant que les vaccins sont efficaces à 97% contre les décès dus à la COVID-19 chez les adultes québécois, ainsi qu’à 92% contre les hospitalisations.
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Ce constat clair est une bonne nouvelle pour les épidémiologistes de l’Institut national de santé publique du Québec, qui peuvent, avec cette étude, aller au-delà des données d’efficacité des fabricants.
Pour le Dr Gaston De Serres, il s’agit d’une autre preuve que les vaccins fonctionnent. «Pour toutes les infections et variants, on a une très bonne efficacité des différents vaccins», souligne le spécialiste.
Alors que le Québec a recensé 181 décès sur une période d’étude qui allait du 14 mars au 11 septembre, seulement 3 personnes parmi eux avaient reçu leurs deux doses. C’est donc dire que les vaccins seraient efficaces à 97% pour prévenir les décès.
Même contre le Delta
Au chapitre des hospitalisations, la protection combinée des différents vaccins s’élève à plus de 92%. Et ce, même contre le variant Delta.
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«Ça confirme que même contre la menace immédiate, le variant Delta, les vaccins fonctionnent tous très bien», fait remarquer le Dr De Serres, qui a participé à l’étude.
Seule petite ombre au tableau, la protection générale contre toutes les formes de l’infection est réduite chez les patients ayant reçu deux doses du vaccin AstraZeneca. La protection diminue à 82% chez ces patients et même jusqu’à 66% contre le variant Delta.
«Oui, la protection est plus basse pour les patients ayant reçu AstraZeneca, mais la protection contre les formes graves menant à des hospitalisations demeure excellente. C’est le plus important», relativise le chercheur.
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Efficacité stable
L’étude de l’INSPQ démontre aussi que la protection tend à demeurer stable dans le temps, ce qui représente la grande inconnue de cette campagne massive de vaccination.
Pour les hospitalisations, l’efficacité de la protection vaccinale passe de 96% après le premier mois à 90% après cinq mois ou plus. Quant à la protection générale contre l’infection en tant que telle, elle varie de 91% au premier mois à 86% après cinq mois.
«Quand on inclut les [marges] d’erreur, on ne peut pas parler d’une diminution significative. On va continuer de mettre les données à jour pour suivre la persistance de l’efficacité, mais pour l’instant c’est positif», indique Gaston De Serres, précisant que de telles données ne laissaient pas croire à une dose de rappel pour la population générale à court terme.
«Ce qu’on voit avec les données, c’est que le vaccin ne perd pas d’efficacité et qu’il n’y a pas de besoins immédiats pour une troisième dose», ajoute le médecin, précisant que les personnes âgées en résidence, pour qui Québec a annoncé une nouvelle dose mardi, ne faisaient pas partie de cette étude.
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Une attente qui rapporte
Autre élément d’importance de ce rapport: l’évaluation de l’efficacité du vaccin selon l’intervalle entre les deux doses. Le sujet avait été chaud au Québec, après la décision du gouvernement d’aller à l’encontre des recommandations des fabricants pour augmenter la durée entre l’administration de la première et celle de la deuxième.
Au chapitre des hospitalisations, la protection a augmenté de près de 10% tant chez Pfizer que chez Moderna lorsque le délai d’administration passait à 7 ou 8 semaines, plutôt qu’à 3 ou 4. Pour le vaccin AstraZeneca, l’efficacité de la protection double littéralement lorsque l’on prolonge le délai entre les deux doses.
«[Pour Pfizer et Moderna], quand on voit une augmentation de 10% de l’efficacité juste en repoussant la deuxième dose, ce n’est pas rien», souligne le Dr De Serres, pour qui les données récentes démontrent que Québec a gagné son pari.
«À plusieurs égards, quand on regarde l’ensemble de ce qu’on a pu voir comme la décision de vacciner le plus grand nombre de gens le plus rapidement possible et celle d’augmenter le délai entre les doses, ça semble être de bonnes décisions».