Les frappes de missiles orchestrées par la Russie en représailles à l’explosion du pont de Crimée n’ont pas eu l’effet escompté par Vladimir Poutine, selon la spécialiste Marie Lamensch.

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La Russie y est allée d’une série d’attaques en Ukraine cette semaine: une centaine de missiles se sont abattus sur le pays, selon Kyïv.

Ces frappes ont toutefois eu l’effet opposé de celui souhaité par Vladimir Poutine, puisque loin de décourager les Ukrainiens, elles galvanisent les troupes.

«On voit que les Ukrainiens veulent se battre, et continuent à se battre. On voit que les alliés, eux aussi, ont l’intention d’aider l’Ukraine encore plus», remarque Marie Lamensch, coordinatrice de projets à l'Institut montréalais d'études sur le génocide et les droits de la personne (MIGS) de l'Université Concordia

Le bilan est toutefois lourd pour les Ukrainiens.

«C’est vraiment une revanche de la part de Poutine pour le pont qui a été détruit. Il ne se cache même plus de commettre des crimes de guerre, c’est-à-dire de viser des citoyens, de viser des infrastructures citoyennes aussi: on a vu des écoles détruites, des hôpitaux. On cherche à démoraliser la population en la visant en premier lieu», explique la chercheuse.

Grogne en Russie

Après presque 8 mois de guerre, l’offensive de Vladimir Poutine ne va pas aussi bien qu’il l’aurait souhaité, de sorte qu’on peut se demander s’il pourrait mettre un terme à la guerre.

«Je pense qu’il voit ça comme son ultime combat. Donc, il va continuer (...) Je ne pense pas qu’il va essayer de ralentir, même si des fois il le prétend», analyse Mme Lamensch.

Les Russes sont très nombreux à manifester contre cette guerre en Ukraine, certains évoquant même un possible soulèvement.

«Je ne pense pas. L’opposition est très désorganisée. La propagande russe fonctionne vraiment bien, et dès qu’on voit des gens manifester, ils sont mis en prison. Donc on voit plutôt les Russes quitter le pays», explique Marie Lamensch.

Une guerre qui pourrait durer

Devant la résilience des Ukrainiens et la ténacité du président russe, la guerre pourrait s’éterniser.

«Sur le terrain, on voit les forces ukrainiennes qui se battent petit à petit et qui essaient de reprendre les villes. On va voir, je pense, aussi les combats dans les villes dans les prochaines semaines. Mais c’est vrai que c’est une guerre qu’on voit se continuer dans les prochains mois»