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Frustration, déception et résignation: les tenanciers de bars sont «à bout»

Mathieu Ménard, propriétaire de trois bars, dont Le Blind Pig et le Minéral. Photo prise sur la terrasse du bar Minéral, à Montréal, le jeudi 15 juillet 2021.

SUR LA PHOTO: Mathieu Ménard

TOMA ICZKOVITS/AGENCE QMI
Mathieu Ménard, propriétaire de trois bars, dont Le Blind Pig et le Minéral. Photo prise sur la terrasse du bar Minéral, à Montréal, le jeudi 15 juillet 2021. SUR LA PHOTO: Mathieu Ménard TOMA ICZKOVITS/AGENCE QMI TOMA ICZKOVITS/AGENCE QMI
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Photo portrait de Alex Proteau

Alex Proteau

2021-12-20T20:30:00Z
2021-12-20T20:38:00Z
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La fermeture complète des bars décrétée plus tôt aujourd'hui par le ministre de la Santé, Christian Dubé, fait mal aux tenanciers qui demandent une aide financière immédiate pour survivre.

• À lire aussi: Les restaurants et bars qui ont fermé leurs portes ce week-end par précaution

• À lire aussi: Des bars et des clubs font la promotion de partys de la «dernière chance»

«Le plan, depuis 2020, c’est la survie. On ne peut jamais se faire de plan. C’est hyper difficile de réfléchir à demain», regrette Mathieu Ménard, propriétaire de trois bars, dont Le Blind Pig, situé rue Ontario, à Montréal. 

À la suite de l'annonce du ministre Dubé, Charles Landry, propriétaire de la Taverne Midway, située boulevard Saint-Laurent, à Montréal, vit une «grande déception» et de la «frustration». 

Charles Landry, propriétaire de la Taverne Midway
Charles Landry, propriétaire de la Taverne Midway Photo Chantal Poirier

 «On voit que les éclosions surviennent dans les lieux de travail et dans les écoles, mais encore une fois, qui est pointé du doigt? Les pauvres restaurateurs [et les tenanciers de bars], déplore-t-il. On est à bout!»

Charles Landry souhaite que les établissements qui ont célébré la fin de semaine dernière sans faire respecter les mesures sanitaires soient sanctionnés. 

250 000$ à rembourser à ses clients  

Cette fermeture complète et l’annulation des partys de Noël coûtent cher aux propriétaires de bars. 

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Photo Adobe Stock
Photo Adobe Stock

La semaine dernière, avant même la fermeture annoncée, le Stereo, situé rue Sainte-Catherine, avait annoncé qu'il cessait ses activités pour une période indéterminée. Cette décision ne sera toutefois pas sans conséquence. L’établissement devra rembourser ses clients qui s’étaient procuré des billets pour les festivités du 31 décembre, ce qui représente un montant de 250 000$. 

«Ce n’est pas tous [les bars] qui seront capables de survivre», soutient Tommy Piscardeli, propriétaire du Stereo Nightclub. Malgré tout, ce dernier se dit inquiet de la montée des cas et il appuie la décision prise par le gouvernement.

Même son de cloche du côté de Charles Landry: il indique que son établissement a perdu «des milliers de dollars» depuis l’annonce de l’interdiction des partys de bureau, jeudi dernier.

Pénurie de main-d’œuvre  

À cause de cette fermeture, il sera encore plus difficile de recruter de la main-d'oeuvre, craint Mathieu Ménard. Celui qui emploie une cinquantaine de personnes dans ses trois établissements affirme que des employés se trouveront un emploi dans un autre secteur et qu'ils ne reviendront pas au moment de la réouverture. 

Le président de l’Union des tenanciers de bars du Québec, Peter Sergakis, ne passe pas par quatre chemins: «C’est de la m*rde!» 

«On fait perdre tous les employés et on a fait peur au monde, affirme-t-il. Personne ne va vouloir sortir dans les bars et restaurants [lorsqu'ils pourront rouvrir leurs portes]», s'inquiète-t-il. 

Le magnat de l’immobilier et tenancier de bars Peter Sergakis a été victime d’au moins huit vols en deux mois, entre autres à sa brasserie Rebel.
Le magnat de l’immobilier et tenancier de bars Peter Sergakis a été victime d’au moins huit vols en deux mois, entre autres à sa brasserie Rebel. Photo Martin Alarie

• À lire aussi: Onde de choc chez les restaurateurs: «C'est vraiment une grosse catastrophe»

Depuis l’annonce, son téléphone ne dérougit pas. Deux tenanciers de bar l’ont appelé en pleurant, craignant de «tout perdre après avoir travaillé pendant plus de 25 ans», raconte M. Sergakis.

Comme les trois autres tenanciers à qui nous avons parlé, Peter Sergakis exhorte le gouvernement à leur venir en aide. Il espère le retour des subventions offertes dans les premiers mois de la pandémie pour payer les salaires des employés et le loyer. 

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