Les séries? Une belle utopie
Jean-Charles Lajoie
Tout n’est pas au beau fixe avec le Canadien. Le lot d’une équipe qui ne décolle pas. Qui s’embourbe dans les bas-fonds. Nous nous sommes excités d’une superbe victoire contre les coriaces Flames jeudi dernier. Nous déchantons de deux revers en 24 heures en fin de semaine contre le Detroit et Boston.
Faudra s’y faire. Ce sera le lot de cette saison lendemain de veille difficile pour le CH. Nous regardons une équipe qui continue de se chercher une identité. Une constitution de vestiaire avec des retailles de diverses provenances. Un groupe de gars rapaillés qui se regardent en se demandant lequel d’entre eux dictera la marche à suivre. Lequel osera montrer le chemin. La carence en leadership est telle que l’espoir d’une belle saison est inexistant. Les séries ? Utopique.
Comme si tout ne va pas déjà assez mal, les rebonds semblent unanimement défavorables aux hommes de Dominique Ducharme. Jeff Petry en tête. Samedi à Detroit, il donne élan à Dylan Larkin qui se laisse choir dans Jake Allen. Le gardien numéro 1 de remplacement tombe au combat. Dimanche, Petry tente de débarrasser une rondelle libre dans l’enclave. Celle-ci atteint Charlie Coyle sur la tête et rebondit derrière Samuel Montembeault.
Ce fut bon pour le but de la victoire... Petry cherche encore à inscrire un premier but après 17 matchs cette saison. Ses statistiques sont à l’image de son jeu en général. Atroces. À sa seule décharge, son temps d’utilisation astronomique. Est-ce que le coach a le choix ? Sa défensive est en échec de talent et de profondeur.
Je reviens sur Montembeault, numéro 1 de remplacement du numéro 1 de remplacement. En clair le numéro 3. Il fait un peu mieux à chacune de ses sorties. C’est bon signe. Toutefois, il incarne trop la notion de garder son match simple. Il s’assure de bien suivre la rondelle et de faire face à celle-ci en situation de tirs. Hélas sans égard à s’assurer de la conserver jalousement pour éteindre la menace. Ou de la faire dévier hors de la zone payante avec une de ses jambières, son bâton ou son bouclier.
Un bel exemple est le but de Coyle rapporté plus haut. Neuf fois sur 10 le gardien ne va pas rejeter la rondelle sur ce premier tir en pleine poitrine somme toute anodin. À plus forte raison lorsqu’un cerbère travaille derrière une brigade défensive aussi vulnérable, son devoir premier est de ralentir les ardeurs en immobilisant plus souvent qu’autrement la rondelle.
Mais c’est une saison comme ça. Une saison de transition laborieuse. Du genre de celle qui doit nous montrer des jeunes en apprentissage à la dure école de la Ligue nationale. Vivement le rappel de Caufield et l’appartement de fonction pour Poehling. Est-ce que Norlinder peut à ce point faire pire que Niku et/ou Wideman ? Soyez assurés que j’aimerais vous en nommer beaucoup d’autres. Hélas, le piètre bilan de Trevor Timmins m’en empêche.