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Les secrets d'Ivan: quand même les chevilles de Demidov fascinent

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        Photo portrait de Nicolas Cloutier

        Nicolas Cloutier

        15 avril à 9h33
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        L’influenceur et maître du maniement de rondelle Brandon «Pavel» Barber est intrigué par Ivan Demidov depuis quelque temps.

        Le magicien des patinoires de quartier, qui compte plus de 840 000 abonnés sur Instagram, ne s’est jamais approché de la Ligue nationale de hockey, mais en termes de pure fantaisie avec la rondelle, c’est lui, le monarque. Jonathan Toews avait notamment fait appel à ses services avant la pandémie. Sans surprise, Pavel Barber affectionne les joueurs créatifs et spectaculaires comme le joyau russe des Canadiens de Montréal.

        Avant de s’entretenir avec Barber au téléphone, on lui a donné des devoirs : identifie ton jeu préféré réalisé par Demidov cette saison avec le SKA de Saint-Pétersbourg.

        Notre intervenant a opté pour un petit tour de magie réalisé le 21 janvier dernier contre le Lokomotiv.

        Demidov vend le tir au défenseur avant de faire passer la rondelle entre ses jambes. Il se faufile dans une minuscule ouverture, puis trouve son équilibre sur les carres extérieures de ses lames de patins, les «outside edge» dans le jargon hockey, avant de déjouer le gardien.

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              La posture que Demidov emprunte devant le gardien est hallucinante. Ses jambes sont largement écartées et ses chevilles sont carrément pliées à 90 degrés.

              «Il y a tellement de flexion au niveau des chevilles, s’étonne Barber, à un point où j’ai essayé d’agrandir l’image pour voir s’il avait attaché ses lacets dans les derniers œillets du haut. Je n’ai pas été en mesure de confirmer, mais je ne serais pas surpris qu'ils soient lousses.

              «Il mise énormément sur les carres extérieures de ses patins, il fait énormément confiance à sa maîtrise de cet art, et c’est très important pour un joueur agile qui a de bonnes mains. Si ta maîtrise des carres des lames n’est pas à point, tes mains ne servent pas à grand-chose. Sa maîtrise des carres est phénoménale, surtout à haute vitesse.»

              Combinez ces mains et cette mobilité à un processeur hockey de très haut niveau et vous avez Ivan Demidov, un talent rare. 

              • Écoutez aussi cet épisode balado tiré de l'émission d’Isabelle Maréchal, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

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              «La première chose que j’ai remarquée, en fait, précise Barber, c’est à quel point il est conscient de ce qui se passe autour de lui. Avant même d’avoir la rondelle, il sait ce qu’il va faire. Ça le rend dynamique. Ses pieds son toujours en mouvement pour effectuer le prochain geste et il est vraiment agressif offensivement, ce que j’aime beaucoup.»

              Comme Hutson

              La manœuvre que l’on a partagée ci-dessus vous est familière, car Demidov l’a aussi employée samedi lors de sa séance sur la glace à Toronto avec Arber Xhekaj et Emil Heineman.

              «En présentant la possibilité de tirer au défenseur, il freine le momentum de celui-ci, analyse Barber. Le défenseur n’a pas le choix de freiner pour respecter le tir. La feinte est peut-être sexy, mais il ne la fait pas car elle est sexy : elle fonctionne. Et ce que j’adore, c’est que même si le défenseur ne mord pas, il garde la rondelle hors de portée en la faisant passer entre ses jambes. C’est une feinte qui est très pratique.»

              Dans le développement des habiletés individuelles à un jeune âge, l’accent est de plus en plus mis sur l’imprévisibilité. Le travail sur les carres des lames et la dissociation du haut et du bas du corps contribuent à rendre la nouvelle vague de joueurs, comme Lane Hutson et Demidov, si difficiles à défendre. 

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                    «C'est fou, parce qu'il y a 15 ans, il n'y avait aucun enseignement sur les feintes de corps ou même le maniement de rondelle, et le travail sur les carres des lames n'était pas aussi avancé, fait remarquer Barber. Prenons Hutson : il fait une petite feinte et bam, il a deux pas d’avance sur toi. Tu le vois avec Demidov aussi, comment il feinte avec son corps. Ce que j’aime beaucoup, c’est qu’il ne fait jamais le geste de trop en maniement de rondelle. Il est dynamique, explosif et il arrive à son dissocier son haut et son bas du corps.»

                    Peu orthodoxe

                    La posture de patinage peu orthodoxe de Demidov devant le gardien, exposée plus haut, inquiète un ex-spécialiste du département du développement des Maple Leafs de Toronto, le Montréalais Jack Han.

                    Dans un blogue, Han a exprimé certaines réserves, rappelant que cette posture était aussi employée couramment par Alex Galchenyuk et qu’elle limite le joueur dans son dynamisme et ses changements de direction. Au final, Han montre une ouverture, mais estime que l’adaptation de Demidov à la LNH pourrait prendre un peu de temps.

                    «On a vu des joueurs qui sont clairement capables de jouer de cette façon, note de son côté Barber. Des joueurs plus gros, comme Leon Draisaitl, le font très bien. Je ne dirais pas que ça ne se transpose pas dans la LNH.

                    «Ce n’est pas une faiblesse quelconque à mon avis. L’important, c’est que tu sois capable d’adopter cette posture sous pression alors que tu te fais bousculer, et de maintenir le contrôle. Maintenir cette position au plus haut niveau demande beaucoup de puissance dans le bas du corps. De la puissance dans les muscles abdominaux et dans les jambes pour absorber la pression exercée par les lames sur la surface.»

                    Remarquez, des analystes avaient également soulevé des doutes au sujet du coup de patin de Hutson – manque d’explosion, patinage à reculons plus laborieux – et on nous souffle à l’oreille qu'il ne s’en est pas sorti trop mal...

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