Les Russes envoyés en Ukraine risquent de devenir de la «chair à canon», selon un expert
Agence QMI
Les troupes de Vladimir Poutine sont «complètement désorganisées» et les 300 000 Russes récemment conscrits pour combattre en Ukraine risquent de devenir de la «chair à canon» pour la Russie, juge un expert.
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Le spécialiste de la politique étrangère à l’Université du Québec à Montréal (UQAM), Justin Massie, a indiqué que le président russe Vladimir Poutine souhaite se venger de l’explosion survenue sur le pont de Crimée - une infrastructure reliant la Russie à cette péninsule annexée - il y a quelques jours.
Les frappes de missiles qui ont fait des dizaines de morts et blessés en Ukraine lundi, incluant à Kyïv, seraient une façon d’y parvenir.
«Vladimir Poutine subit des défaites militaires depuis plusieurs jours et plusieurs semaines, a-t-il dit en entrevue à LCN. Il voulait se venger de cette attaque contre ce pont très important sur le plan stratégique et de la symbolique [...]. C’est un changement tactique de la part de la Russie. Ils doivent réagir aux forces ukrainiennes qui prennent du territoire. Ils sont complètement désorganisés. Ils n’avaient pas suffisamment de troupes pour maintenir le front face à cette convergence de force ukrainienne qui s’explique par toutes les armes fournies par les États-Unis et l’Europe au cours de l’été.»
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«C’est vraiment tragique, c’est punitif, a ajouté Justin Massie. On vise des parcs pour enfants, des résidences, des hôpitaux. Ce n’est pas lié à des cibles militaires. On vise à punir et à terroriser pour limiter la volonté des Ukrainiens de continuer de se battre.»
L’effet ne risque toutefois pas de causer l’effet escompté, selon lui.
«Par contre, on voit que c’est un échec total pour les Russes, a précisé le professeur de l’UQAM [...]. Ça ne fait que ramener les Ukrainiens unis pour se défendre contre les Russes.»
Chair à canon
Malgré la conscription de 300 000 hommes en Russie, Justin Massie a souligné que l’armée peine à les amener sur le champ de bataille, à les alimenter convenablement et à les équiper adéquatement en armes.
«On les envoie au front pour compenser le manque de matériel militaire par la quantité de troupes. [Les soldats] vont devenir essentiellement de la chair à canon pour les Russes.»