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Des médecins quittent le réseau public pour l’esthétique: «C’est vraiment triste et c’est un investissement collectif perdu»

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Agence QMI

16 avril à 11h41
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Des professionnels de la santé quittent le réseau public pour se tourner vers l’esthétique, notamment en raison des conditions de travail difficiles.

C’est d’ailleurs le cas d’une jeune infirmière de 25 ans, Kelly-Ann Poirier, qui a pris la décision de se tourner vers les soins médico-esthétiques, deux ans après avoir travaillé dans le réseau public en pleine pandémie.

«C’est les conditions de travail qui m’ont donné envie de partir. [...] C’était vraiment décourageant. [...] C’était trop de charge de travail. Je trouvais que c’était dur d’avoir autant de patients à ma charge si longtemps», confie l’infirmière injectrice pour MV médico-esthétique, au micro d’Isabelle Maréchal à QUB radio et télé, diffusé simultanément au 99,5 FM à Montréal.

Selon les chiffres de l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ), 158 infirmières et infirmières auxiliaires pratiquaient les soins esthétiques en 2019. Cinq ans plus tard, en 2024, ce chiffre a plus que doublé, s’élevant à près de 320 infirmières.

Pour le médecin de famille au CIUSSS de l’Estrie, Dr Benoit Heppell, il est «triste» de voir qu’autant de professionnels «formés» quittent le réseau public.

• Écoutez aussi cet épisode balado tiré de l'émission d’Isabelle Maréchal, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

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«Je trouve ça bien triste. Je trouve ça tellement, tellement triste qu'on perde des professionnels qu'on a formés, qu'on ne les a pas formés pour ça d'ailleurs», souligne-t-il, au micro d’Isabelle Maréchal.

«Il faut les garder, il faut les attirer et leur donner des raisons de rester, mais la loi du marché est plus grande que ça, poursuit-il. On a beau dire un engagement social envers la profession, envers la population, l'attrait probablement pécunier et l'attrait de la qualité de vie sont plus grands que ça.»

Ce qui désole le plus le Dr Heppel est de voir des jeunes formés qui ont fait leurs cours de médecine et leurs résidences en médecine de famille, qui décident finalement de se tourner vers les soins esthétiques.

«Moi, ça me déboîte qu'on mette nos sous. À la limite, je trouve ça épouvantable que les gens aillent au privé, mais je peux comprendre parce que le réseau est dur, mais ils sont dans le privé et ils offrent des soins à la population», explique-t-il.

«Mais quand tu as une formation de médecin et que finalement tu vas injecter du botox et que tu vas refaire des vulves [...] je trouve ça quand même triste et c'est un investissement collectif qui est vraiment, vraiment, vraiment perdu».

Voyez l'entrevue complète de QUB, ci-dessus.

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