Charles-Antoine Sinotte: il se confie pour la première fois sur le cancer du sein de sa fiancée
Nathalie Slight
En 2023, Sophie Boyer a appris qu’elle était atteinte du cancer du sein. Question de lui prouver qu’il serait toujours à ses côtés, le chroniqueur sportif de Salut Bonjour Charles-Antoine Sinotte a demandé la main de sa douce quelques minutes après avoir reçu le diagnostic. Rencontre avec un couple qui est un exemple inspirant de force, de détermination et de résilience.
• À lire aussi: Charles-Antoine Sinotte révèle que sa fiancée est atteinte d'un cancer
Comment vous êtes-vous rencontrés?
Charles-Antoine: Après avoir été neuf ans en couple, j’étais nouvellement célibataire lorsque je suis tombé sur l’article d’Infopresse Les 30 personnes les plus influentes de moins de 30 ans. En consultant la liste, j’ai découvert Sophie, une ancienne athlète de ski de fond devenue entrepreneure. À la fin de l’article, il y avait un lien vers son compte Instagram. Je lui ai donc envoyé un petit message, pour l’inviter à prendre un verre.
Sophie: À l’époque, je voyais quelqu’un, alors j’ai tout simplement répondu que je n’étais pas disponible. On a tout de même commencé à se suivre sur les réseaux sociaux et j’ai vu qu’il était un ancien joueur de football, qui s’était mis au ski de fond et au vélo: mes deux sports préférés. J’ai réalisé que j’avais peut-être fait une erreur en déclinant son invitation.
Qu’est-il arrivé?
Sophie: Ça n'a pas fonctionné avec la personne que je voyais. Quasiment un an après avoir ce reçu son message, à l’approche des fêtes, j'ai pris mon courage à deux mains et je lui ai écrit: «Est-ce que ton invitation a une date d'expiration?»
Charles-Antoine: On est allés prendre un verre le 3 janvier. C’était un peu trop formel comme premier rendez-vous, alors pour notre deuxième date, on a choisi quelque chose qui nous ressemble davantage: une sortie de ski de fond sur le mont Royal.
Sophie: Pour notre troisième rendez-vous, on est allés faire du ski alpin à Bromont... et on ne s’est pas lâchés par la suite. En janvier 2025, nous allons célébrer notre septième anniversaire de couple.
L’an dernier, vous avez publié sur Instagram une jolie photo où vous avez annoncé vos fiançailles. Comment s’est déroulée cette journée du 21 décembre 2023?
Charles-Antoine: En novembre, j’avais fait l’achat de la bague et j’avais caché la boîte dans le sapin de Noël. J’avais prévu demander la main de Sophie le 25 décembre.
Sophie: Les semaines précédentes, j’étais allée consulter pour ce qui semblait être un kyste au sein. Le 21 décembre, Charles est resté avec moi, car j’attendais les résultats de ma biopsie et de mon IRM. Mon médecin m’a annoncé que c’était un possible cancer du sein, et que j’aurais plus de détails le 28 décembre, lors d’une première rencontre avec un oncologue.
Comment avez-vous réagi?
Charles-Antoine: On était tous les deux complètement sous le choc. Sous l’impulsion du moment, je suis allé chercher la petite boîte contenant la bague et j’ai fait ma grande demande. Je me suis dit que cette date du 21 décembre ne serait pas sombre, mais lumineuse, car ce serait notre date de fiançailles!
Sophie: Charles, c’est «ma» personne. Je n’avais aucun doute qu’il serait présent pour moi lors de cette épreuve. Vous connaissez l’expression: «Pour le meilleur et pour le pire.» Cette bague était en quelque sorte un symbole du meilleur qui nous attendait après mon combat contre le cancer.

Les traitements ont duré plusieurs mois. N’est-ce pas?
Sophie: Juste avant d’apprendre que j’étais atteinte du cancer du sein de stade 3, nous avions comme projet d’avoir un enfant. Avant de débuter les traitements, nous avons donc congelé mes ovules.
Charles-Antoine: Cette étape nous a permis de nous projeter dans l’avenir, d’avoir un projet à plus long terme.
Sophie: Mon oncologue m’a proposé deux traitements. J’ai opté pour le plus efficace, mais aussi le plus dur physiquement.
Charles-Antoine: Question de réduire la perte de cheveux, Sophie a choisi de porter un casque réfrigérant. Durant ses rendez-vous de chimiothérapie, j’étais responsable de changer son casque toutes les 25 minutes pour qu’il reste à -30 degrés Celsius. Sophie a fait ça comme une championne.
Tes traitements sont-ils terminés?
Sophie: Oui, j’ai récemment sonné la cloche, pour souligner la fin de mes traitements. Tous les gens du département d’oncologie sont sortis dans le corridor pour applaudir. C’était vraiment touchant.
Charles-Antoine: J'ai envoyé la vidéo à mes patrons à TVA ainsi qu’aux équipes de Salut Bonjour et TVA Sports. Lorsque je m’absentais pour accompagner Sophie à ses traitements, jamais ils ne m’ont posé de questions. Être bien entouré, par la famille, les amis et les collègues de travail, ça fait toute une différence.
Cette épreuve vous a-t-elle rapprochés?
Sophie: On n’avait pas besoin de confirmer quoi que ce soit à propos de notre relation, mais passer à travers cette épreuve a assurément solidifié notre couple. On sait maintenant qu’on est capables de passer à travers n’importe quoi, parce qu’ensemble on est plus forts.
Charles-Antoine: Je sais que c’est cliché de dire ça, mais c’est tellement vrai: le cancer a changé notre vision de la vie. Les petits pépins du quotidien, qui pouvaient nous sembler graves auparavant, n’ont plus vraiment d’importance. La santé, c’est tout ce qui compte!
Et maintenant, «la» grande question: à quand le mariage?
Sophie: On a consacré les derniers mois aux traitements, alors on va se laisser le temps de se remettre de nos émotions et de reprendre notre vie avant de se lancer dans d’autres projets.
Charles-Antoine: Un mariage avec nos proches ou juste nous deux en haut d’une montagne ou dans la jungle, ça pourrait être notre style. On verra!
En terminant, Charles-Antoine, tu es l’un des ambassadeurs de la campagne Noeudvembre de Procure!
Ma troisième participation revêt une signification particulière pour moi, puisque le cancer de la prostate et le cancer du sein ont plusieurs similitudes: de plus en plus de jeunes en sont atteints, et les diagnostics sont très agressifs, d'où l'importance de la prévention, de la détection et de la prise en charge rapide. Au Québec, 18 hommes par jour reçoivent un diagnostic de cancer de la prostate: une nouvelle qui a l’effet d’un tsunami non seulement pour le patient, mais aussi pour sa famille, ses amis et ses collèges de travail. C’est important d’en parler pour briser les tabous et sensibiliser les hommes au cancer de la prostate.
Psitt... Pour la séance photo, les amoureux portent leurs manteaux d’hiver signés Audvik, compagnie dont Sophie est propriétaire depuis 2012. «En tant qu’ex-athlète de ski de fond et amoureuse des sports d’hiver, je crée les vêtements que j’ai toujours rêvé de porter. Ce sont des manteaux fabriqués ici au Québec, avec de tissus écoresponsables réalisés à partir de bouteilles de plastique recyclées, et ils sont garantis à vie», confie fièrement Sophie.
Pour plus de détails: https://boutique.procure.ca/collections/noeudvembre