Des collèges japonais interdisent les queues de cheval parce qu’elles seraient trop sexuellement excitantes
Frédéric Guindon
Reconnus pour la rigidité de leur code vestimentaire, certains collèges japonais poussent même la note jusqu’à bannir spécifiquement cette coiffure.
Selon ce que rapporte Vice World News, plusieurs collèges du Japon ont décidé d’interdire les queues de cheval parce qu’ils ont peur que «les garçons regardent les filles».
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Un ancien enseignant au secondaire, Motoki Sugiyama, a expliqué au média que des administrateurs d’écoles ont choisi d’interdire les queues de cheval aux filles parce que le fait, pour celles-ci, d’exposer leurs nuques pourrait «exciter sexuellement» les étudiants masculins.
Sugiyama a dressé un parallèle avec une autre règle fortement ancrée dans les coutumes scolaires nipponnes.
«Ils s’inquiètent du fait que les garçons pourraient regarder les filles. C’est le même genre de raisonnement qui explique le maintien du règlement obligeant le port de sous-vêtements blancs», a dit l’ex-professeur.
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En effet, la plupart des écoles demandent aux jeunes filles de ne porter que des sous-vêtements blancs, pour ne pas que ceux-ci soient visibles à travers l’uniforme.
«J'ai toujours critiqué ces règles, mais il y a un tel manque de critique et c'est devenu tellement normalisé que les étudiants n'ont d'autres choix que de les accepter», a indiqué Sugiyama.
L’interdiction de porter la queue de cheval fait partie, des collèges japonais, d’un ensemble de règles nommé buraku kosoku.
On y dicte notamment les couleurs acceptables pour les sous-vêtements et les bas, la longueur des jupes, la forme des sourcils et la couleur des cheveux.
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Pour ce dernier aspect, certaines écoles demandent même des preuves photographiques de l’allure naturelle des cheveux, si ces derniers ne sont pas «noir et droits».
Le code buraku kosoku remonte à l’époque des années 1870, lorsque le gouvernement japonais a mis en place son système d’éducation.
Vice World News rapporte que les règles sont devenues plus restrictives dans les années 1970 et 1980, afin de contrer la violence et l’intimidation.
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Des statistiques nationales sur l’interdiction de porter la queue de cheval ne sont pas disponibles, mais pour la préfecture du sud de Fukuoka, c’est dans environ une école sur dix qu’elles sont toujours bannies.
Sugiyama, lui, affirme que pendant ses onze années d’enseignement dans 5 établissements différents, dans la préfecture de Sugiyama à 150 kilomètres au sud-ouest de Tokyo, les queues de cheval ont toujours été interdites.
Il dit avoir toujours lutté contre ces règles qu’il considère sexistes.