Sondage: les partis devront s’intéresser au portefeuille des Québécois
Agence QMI
Les partis politiques devront proposer des solutions pour soulager les Québécois aux prises avec l’inflation galopante et pour leur offrir de bons soins de santé s’ils espèrent bien performer lors de l’élection générale cet automne.
C’est à tout le moins la conclusion à laquelle en arrive un sondage Léger—Le Journal—TVA—QUB, qui démontre que la hausse du coût de la vie est devenue l’une des plus grandes préoccupations des Québécois, tout juste derrière la santé.
Selon le coup de sonde, pas moins de 82 % des répondants seront influencés dans leur vote en fonction des solutions proposées par les partis pour contrer l’inflation, qui a atteint un sommet depuis 1991 à 6,7 % en mars, tant au Québec qu’au Canada.
Les mesures en matière de taxation et d’impôt suivent dans l’ordre de priorité des Québécois à 80 %, tandis que 75 % des répondants seront influencés par les mesures en matière d’emplois et d’économie, en pleine crise de la main-d’œuvre dans la province.
«C’est quelque chose qu’on ne voyait pas avant. Je dirais que c’est apparu dans la campagne électorale fédérale en 2019. C’est là et c’est encore plus important aujourd’hui. Disons que c’est l’enjeu des années 2020. Avant ça, ce n’était pas quelque chose qu’on voyait dans le top 10 ou le top 15», a commenté Christian Bourque, vice-président exécutif chez Léger, en faisant allusion aux préoccupations des Québécois vis-à-vis de l’érosion de leur pouvoir d’achat.
Portefeuille et médecin
Cet enjeu promet de devenir l’un des principaux chevaux de bataille des partis politiques au cours des prochains mois, au côté de l’éternelle question de la santé, dont les mesures proposées par les partis influenceront 91 % des Québécois.
Parmi les grands perdants de cette réorientation des préoccupations des répondants, on retrouve les enjeux de l’éducation, qui influenceront à peine 60 % des électeurs.
Pourtant, la gestion des écoles et des CPE figurait au sommet des priorités des Québécois en 2018 et 2019, devançant même la santé. «L’écart [actuel] entre la santé et l’éducation, c’est quelque chose qu’on n’aurait pas vu avant la pandémie», a souligné M. Bourque.
L’environnement, toujours à la traine
Du côté de l’environnement, malgré plusieurs sujets d’actualité ces dernières semaines comme le dépôt d’un rapport alarmant du GIEC, le sort réservé aux caribous forestiers ou l’approbation du projet pétrolier de Bay du Nord, les positions des partis sur ces enjeux n’influenceront que 67 % des électeurs.
«Ça demeure un enjeu qui est là, mais qui se fait toujours dépasser par quelque chose», a souligné M. Bourque.
Les politiques sociales, identitaires, en immigration, en culture ou en matière de langue, elles, ne suscitent guère de passion. «Ce n’est pas tant surprenant. Ce sont des enjeux qui peuvent devenir importants pour des raisons stratégiques, ce n’est pas ça qui domine l’ordre des priorités pour le Québécois, la Québécoise moyenne», a fait valoir le vice-président de Léger.
Le sondage a été réalisé auprès de 1020 adultes québécois, du 14 au 17 avril 2022. La marge d’erreur est de 3,1 %, 19 fois sur 20.
Les sujets qui influenceront le vote des Québécois
- La santé : 91 %
- Le pouvoir d’achat et le coût de la vie : 82 %
- Les taxes et les impôts : 80 %
- L’emploi et la situation économique du Québec : 75 %
- La gestion de la pandémie : 70 %
- L’environnement et les changements climatiques : 67 %
- Les inégalités sociales et l’aide aux plus démunis : 67 %
- L’éducation et les services à la petite enfance : 60 %
- L’identité, la langue et la culture : 56 %
- L’immigration : 49 %