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L'article provient de Le Journal de Montréal
Société

Les prostitueurs, la clé de l’industrie du sexe

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Photo portrait de Maria Mourani

Maria Mourani

15 juin 2022
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Dès le 16 juin, les festivités entourant le Grand Prix du Canada se tiendront à Montréal. DJ internationaux, soirées VIP, vedettes, alcool, weed, coke, et bien évidemment, la cerise sur le sundae, les prostitué.e.s. 

Il y en aura pour tous les goûts. Il est de notoriété que Montréal est un bordel où l’on peut se faire livrer une femme ou un homme comme on se commanderait une pizza, avec ou sans fromage. 

Quoi qu’en dise le promoteur de la F1, son événement est imbibé de prostitution et son inaction ne contribue nullement à redorer l’image du Grand Prix. On voit les proxénètes mettre les bouchées doubles pour recruter les jeunes filles sur les réseaux sociaux et le terrain. Les mineurs demeurent la prise de choix, l’Angus triple A. Êtes-vous choqué ? Pourtant, tant les proxénètes que les prostitueurs (aussi nommés clients) les considèrent comme de la marchandise. 

Pas plus d’opérations « clients » à l’occasion de la F1

Attendez-vous à une augmentation de la demande à l’occasion du Grand Prix et, de facto, de l’offre. Beaucoup d’argent va se brasser cette fin de semaine sur le dos de ces personnes cloîtrées dans cette industrie du sexe. Vous aurez toujours une minorité qui tentera de vous faire croire qu’elle aime le sexe et l’argent, mais au bout du chemin, elle en sortira détruite. 

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Quelle ne fut pas alors ma surprise d’entendre le commandant responsable de la division Exploitation sexuelle et moralité du SPVM dire qu’il n’y aura pas plus d’opérations policières visant les prostitueurs à l’occasion de la F1. C’est comme un pêcheur refusant de prendre son filet à la vue d’un énorme banc de poissons. Il ne faut donc pas s’étonner des résultats décevants en matière d’interpellations et de condamnations des « clients » de la prostitution. 

Pendant ce temps-là, le Service de police de l’agglomération de Longueuil (SPAL) lance un projet pilote qui ciblera les prostitueurs arrêtés par leur service. Ils auront le choix entre la judiciarisation de leur dossier ou un programme de sensibilisation à l’exploitation sexuelle. Cette option ne sera toutefois pas offerte aux prostitueurs de mineurs. Quand on veut, on peut ! 

Prendre le taureau par les cornes

Les tenants du travail du sexe se plaisent à dire que la loi actuelle sur la criminalisation de l’achat de services sexuels ne fonctionne pas. La preuve en est, selon eux, le peu de prostitueurs arrêtés et condamnés. À vrai dire, ce n’est pas la loi le problème, mais son application et surtout cette internalisation du clientélisme dans notre société. Déjà, arrêtons de les appeler « clients » ! 

Pourquoi ne pas agir de manière forte durant la F1 ? Dans la lignée de la campagne publicitaire sur l’interdiction de l’achat de services sexuels, le SPVM devrait procéder à une razzia de prostitueurs durant la F1. C’est l’occasion de passer un message fort. Sinon à quoi bon déplacer les marmottes et les ratons laveurs du circuit Gilles-Villeneuve vers l’île Sainte-Hélène. 

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