Le voyage historique de la délégation autochtone canadienne se poursuit à Rome. Après les groupes métis et inuits, lundi, c'était au tour des Premières Nations de s'entretenir en privé avec le Pape François. Une rencontre qui aura duré finalement deux heures soit le double du temps qui devait être alloué aux 13 représentants, dont des leaders, des survivants des pensionnats, des jeunes et un guide spirituel. 

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«J'étais vraiment surprise de l'ouverture du Pape. Nous avons pu échanger longuement»

De nombreuses demandes dont des excuses et la visite du Pape au Canada

Excuses officielles, reconnaissance des tords causés aux autochtones, remise des archives concernant les pensionnats gérés par l'église, compensations financières et abolition des bulles papales, soit des documents scellés qui réfèrent à la doctrine de la découverte font parties des demandes formulées par la délégation. 

«Nous espérons que demain (vendredi), il va préciser son intention d'offrir des excuses et de venir les faire au Canada. Ce n'est pas qu'il ne doit pas en faire ici. Mais nous souhaitons qu'il s'excuse en sol canadien, sur le territoire autochtone», a déclaré Phil Fontaine, premier leader autochtone à avoir levé le voile publiquement sur les atrocités commises dans les pensionnats.

Ce dernier, qui a rencontré le Pape Benoit XVI en 2009, croit que cette fois-ci sera la bonne. Selon lui, les yeux du monde entier sont tournés vers Rome et avec la découverte des tombes de Kamloops, en Colombie-Britannique, le printemps dernier, l'église ne peut plus se défiler. La chef de la Nation Tk'emlups te Secwépemc, Rosanne Casimir, a aussi longuement parlé de ces sépultures rappelant qu'il restait encore beaucoup de vérité à découvrir.

Des cadeaux symboliques

Parmi les cadeaux remis au Saint-Père, il y avait deux paires de mocassins pour enfants, hautement symbolique comme l'explique la Grande Chef Matsy. «Ces

mocassins ont été apportés dans des cérémonies pour qu'ils portent l'esprit d'enfants jamais rentrés des pensionnats. Nous souhaitons qu'il les rapportent avec lui au Canada, pour démontrer qu'il reconnaît que de nombreux enfants sont morts et pour entamer réellement la réconciliation». Une paire de mocassins de la pointure du Pape a aussi été offerte. 

«Vous lui avez demandé qu'il marche avec vous vers la réconciliation. Je crois que ce message a été très bien entendu», commente Mgr Raymond Poisson, président de la Conférence des évêques catholiques du Canada.

Le voyage se clôturera vendredi. Une audience finale entre la délégation autochtone canadienne et le Pape doit avoir lieu. Ce dernier n'a pas encore précisé ses intentions de présenter des excuses ou d'annoncer sa venue au Canada.