Difficile de savoir si pompiers et policiers sont vaccinés
Olivier Faucher | Journal de Montréal
Il semble impossible de connaître la couverture vaccinale des policiers et des pompiers au Québec, ce que déplorent des experts en santé publique étant donné les contacts étroits de ces employés avec la population.
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« C’est essentiel qu’on sache le statut vaccinal des policiers et pompiers puisqu’ils ont un contact très rapproché avec le public et souvent avec des personnes plus vulnérables », pense Michel Camus, épidémiologiste à la retraite et membre du collectif COVID-STOP.
Ce regroupement réunit des médecins et des scientifiques proposant des interventions pour freiner la pandémie.
Le Journal a interpellé les principaux corps de police et services de sécurité incendie du Québec, en plus de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) et des ministères de la Santé et de la Sécurité publique pour tenter d’obtenir des taux de vaccination des policiers et des pompiers de la province.
Chaque fois, on nous a répondu que ces données « n’existaient pas », souvent en évoquant qu’il s’agissait d’une information personnelle que l’employé n’était pas tenu de donner à l’employeur.
Au Québec, seule la couverture vaccinale des travailleurs de la santé a été dévoilée par le gouvernement.
« Essentiel » de savoir
L’argument de la confidentialité « ne tient pas la route » et le gouvernement devrait exiger d’obtenir ces données des employeurs pour savoir s’il y a un problème de réticence afin évaluer la pertinence d’une vaccination obligatoire, croit Michel Camus.
« Ces employés travaillent pour le public et sont payés par le public », souligne Roxane Borgès Da Silva, professeure à l’École de santé publique de l’Université de Montréal.
Elle croit que ces données pourraient rassurer les citoyens.
Au début de la campagne de vaccination en janvier dernier, les syndicats des policiers du Québec et celui des pompiers de Montréal avaient demandé que leurs membres soient vaccinés en priorité en reconnaissant que, de par leurs interventions, ils pouvaient mettre en danger la clientèle.
Or, aucune des deux associations syndicales qui représentent les policiers de la province n’a souhaité commenter l’absence de données de vaccination.
Vaccination obligatoire ?
Daniel Pépin, président du Syndicat des pompiers et pompières du Québec [...], soutient que les sapeurs sont « responsables », et il « n’est pas inquiet » du fait que les données ne soient pas connues.
Le cabinet du ministre de la Santé, Christian Dubé, n’a pas commenté l’absence de ces données et a indiqué être « dans l’attente de la recommandation finale du Dr Arruda » sur la vaccination obligatoire, sans préciser si cela pourrait toucher les policiers et pompiers.
Contactés par Le Journal
- Service de police de la Ville de Montréal
- Service de police de la Ville de Québec
- Service de police de l’agglomération de Longueuil
- Service de police de Laval
- Sûreté du Québec
- Service de sécurité incendie de Montréal
- Service de sécurité incendie de Laval
- Service de protection contre l’incendie de la Ville de Québec
- Ministère de la Santé et des Services sociaux
- Ministère de la Sécurité publique
- Institut national de santé publique du Québec
- Fédération des policiers et des policières municipaux du Québec
- Fraternité des policiers et policières de Montréal
- Syndicat des pompiers et pompières du Québec
- Association des policières et policiers provinciaux du Québec