«Martin se prépare depuis sa retraite» - Lecavalier
Jean-François Chaumont
«Martin se prépare depuis sa retraite pour devenir un entraîneur en chef dans la LNH. Il ne faisait pas juste y penser, il se préparait.»
Vincent Lecavalier connaissait le plan de carrière pour Martin St-Louis. Il restait simplement à savoir quand son ancien coéquipier avec le Lightning de Tampa Bay était pour le concrétiser.
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Ce jour est arrivé. À 46 ans, St-Louis est le nouvel entraîneur en chef par intérim du Canadien de Montréal.
«Martin me l’a toujours dit. Il voulait devenir un entraîneur. On se parle souvent puisque je coache aussi mon fils. Je savais qu’il voulait faire ce métier une fois que ses enfants étaient pour devenir un peu plus vieux.»
Lecavalier sortait justement d’un entraînement à Tampa avec l’équipe de hockey de son garçon de dix ans, Gabriel, quand il s’est entretenu avec le Journal pour parler du défi de son grand ami.
«Je regardais les listes des candidats à Montréal pour remplacer un jour Dominique (Ducharme) et je ne voyais jamais le nom de Martin. C’est normal puisqu’il n’était pas à un haut niveau. Mais je sais que c’est ce qu’il veut faire depuis longtemps. Martin est un gars brillant. Il fera un bon travail.
«C’est un autre beau défi pour lui, a-t-il enchaîné. Il a surmonté une tonne d’épreuves pour atteindre la LNH, il n’a jamais abandonné. Il en sortait toujours gagnant. On ne lui a pas fait de cadeau, il a tracé son chemin. C’est une grande opportunité pour lui et je pense sincèrement qu’il saisira sa chance avec le Canadien.»
Une intelligence supérieure
Lecavalier a gagné la Coupe Stanley avec St-Louis en 2004 à Tampa. Il a connu ses plus belles saisons dans la LNH en compagnie du petit ailier, remportant le trophée Maurice-Richard en 2006-2007 grâce à une saison de 52 buts. Cette année-là, le grand numéro 4 avait également franchi le plateau des 100 points (108) pour l’unique fois dans sa carrière.
«Je connais beaucoup de joueurs de hockey. J’ai joué avec plusieurs gars. Mais pour moi, Martin est le gars qui m’a plus aidé pour l’intelligence hockey, sur la façon de lire le jeu et de le comprendre, a dit Lecavalier. Il était le top.»
«J’ai joué quelques saisons avec Martin au sein de mon trio. Quand on revenait au banc, on se parlait souvent. Il comprend le jeu, mais il est aussi un bon communicateur. Il y a parfois des coachs qui manquent une corde à leur arc. Pour moi, Martin aura les bons outils. Il a la détermination, il a la communication et l’intelligence hockey.»
Lecavalier a aussi le sentiment qu’il gagnera son défi malgré sa faible expérience.
«C’est facile de dire qu’il n’a jamais coaché. Je répliquerais toutefois qu’à ses cinq, six ou 10 dernières années dans la LNH, il était toujours très actif dans le vestiaire. Il posait des questions avec les coachs et ses coéquipiers.»
«Martin se retrouvera devant un gros défi avec le Canadien. Mais les jeunes du CH seront chanceux d’apprendre de lui. Il enseignera aux gars à comment se comporter comme un véritable professionnel. Je n’ai pas de doutes pour lui. Il est un rassembleur et un meneur.»
Pas le choix
Assez réservé à son époque comme joueur avec les médias, St-Louis aura maintenant des micros sous le nez sur une base quotidienne.
«Il n’aura pas le choix. S’il a dit oui à ce poste, il sait très bien que ça viendra avec des responsabilités médiatiques, a mentionné Lecavalier. C’est encore plus gros à Montréal. Mais ça fait partie du jeu. Martin dira ce qu’il pense et les partisans l’aimeront pour son honnêteté.»