Les Occidentaux menacent de nouvelles sanctions contre Moscou sur l'Ukraine
Agence France-Presse
Les États-Unis et le Royaume-Uni ont brandi dimanche la menace de nouvelles sanctions contre la Russie, au moment où Washington et ses alliés de l'OTAN intensifient leurs efforts pour dissuader Moscou d'envahir l'Ukraine.
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Londres, qui a multiplié les annonces pour tenter d'accroître la pression sur Moscou, a indiqué dimanche vouloir cibler les intérêts russes «qui intéressent directement le Kremlin». À Washington, deux élus démocrate et républicain ont affirmé que le Congrès était proche d'un accord sur un projet de loi prévoyant de nouvelles sanctions économiques contre la Russie.
L'influent sénateur démocrate Bob Menendez a ainsi promis sur la chaîne CNN «des conséquences graves» à Moscou en cas d'invasion de l'Ukraine, le sénateur républicain Jim Risch évoquant lui un «prix dévastateur» pour le président russe Vladimir Poutine.
Les tensions sont au plus haut entre Moscou et les Occidentaux au sujet de l'Ukraine, près de laquelle la Russie a massé des dizaines de milliers de soldats et des armements lourds.
Parmi l'arsenal de sanctions évoquées, le Royaume-Uni comme les États-Unis envisagent de cibler le gazoduc stratégique Nord Stream 2 entre la Russie et l'Allemagne, ou encore l'accès des Russes aux transactions en dollars, la monnaie reine dans les échanges internationaux.
Un proche du président Vladimir Poutine, le chef du Conseil de sécurité russe Nikolaï Patrouchev, a de son côté accusé les Occidentaux d'exacerber eux-mêmes les tensions.
«Nous ne voulons pas de guerre. Et nous n'en avons pas du tout besoin. Et ceux qui l'imposent, notamment les Occidentaux, poursuivent leurs propres desseins égoïstes», a-t-il déclaré, cité par les agences de presse russes.
La haute responsable diplomatique américaine Victoria Nuland a affirmé de son côté qu'il n'y avait aucun signe de désescalade venant de Vladimir Poutine.
«Au contraire, il a déplacé davantage de troupes depuis que nous l'avons encouragé à désamorcer» la situation, a-t-elle souligné dimanche sur la chaîne américaine CBS.
Plusieurs pays occidentaux ont annoncé ces derniers jours l'envoi de nouveaux contingents en Europe orientale.
Le premier ministre britannique Boris Johnson va quant à lui proposer la semaine prochaine à l'OTAN un déploiement de troupes pour répondre à la montée de «l'hostilité russe» envers l'Ukraine. Une annonce appréciée par le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, et le ministre des Affaires étrangères ukrainien Dmytro Kouleba, qui ont tous deux salué le «leadership» britannique.
Les autorités ukrainiennes ont demandé aux Occidentaux samedi de rester «fermes et vigilants» dans les négociations avec la Russie, tout en appelant à ne pas semer la «panique» quant à l'imminence d'une invasion.
Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, son homologue allemande Annalena Baerbock ainsi que le premier ministre polonais Mateusz Morawiecki sont attendus cette semaine à Kiev.