Revue 2021: les moments sportifs propices à l’union
![Patrick Roy et Mario Tremblay dans une publicité d’Uber Eats.](/_next/image?url=https%3A%2F%2Fm1.quebecormedia.com%2Femp%2Femp%2F64319548_357189ecb085d9-37ff-4901-a2b0-5c69d90d26a7_ORIGINAL.jpg&w=3840&q=75)
Charles Laverdière
Le monde du sport possède ce pouvoir unique d’être en mesure d’unir et de réconcilier des groupes d’individus, des peuples et des nations différents sous une même bannière, parfois, malgré les différences qui divisent ces personnes. Ces moments en 2021 ont permis ces moments de joie, d’unisson et même de réconciliation.
-Patrick Roy et Mario Tremblay
La réconciliation
Plusieurs Québécois ont vérifié si leurs lunettes étaient bien ajustées quand ils ont vu l’ancien entraîneur-chef du Canadien de Montréal Mario Tremblay et l’ex-gardien du Tricolore Patrick Roy apparaître ensemble dans une publicité pour l’entreprise UBER EATS. Les deux hommes en ont profité pour faire la paix, eux dont le conflit avait culminé avec la fameuse soirée du 2 décembre 1995, lorsque Tremblay avait attendu que Roy concède un neuvième but aux Red Wings de Detroit avant de le retirer. Roy avait même indiqué à son instructeur qu’il s’agissait de son dernier match dans l’uniforme bleu, blanc et rouge, lui qui a plus tard été échangé à l’Avalanche du Colorado, avec qui il a soulevé la coupe Stanley deux fois. La publicité replonge d’ailleurs dans ce souvenir en y faisant allusion, laissant place à un dénouement cocasse cette fois.
-Jeux olympiques
Le partage d’une médaille d’or
Les Jeux olympiques laissent souvent place à des beaux moments touchants, et ceux de Tokyo prévus en 2020, mais repoussés en 2021 en raison de la COVID-19, ont répondu à l’appel. L’un de ces moments est survenu à l’épreuve du saut en hauteur chez les hommes. Le Qatarien Mutaz Barshim et l’Italien Gianmarco Tamberi étaient les deux seuls athlètes restants après avoir franchi la barrière à 2,37 m dès leur premier essai. Ils ont ensuite tenté de se départager la victoire avec un saut à 2,39 m pour égaler le record olympique, mais chacun d’entre eux a raté ses trois tentatives. «Pouvons-nous obtenir deux médailles d’or», a alors lancé Barshim, lorsqu’un officiel des Jeux olympiques s’est approché d’eux. Après avoir reçu l’accord de l’arbitre, les deux amis de longue date n’ont eu besoin que d’échanger un simple regard avant de sauter de joie et de monter conjointement sur la plus haute marche du podium.
-Performances canadiennes
Les femmes en vedette
Tous les Canadiens, d’un océan à l’autre, peu importe leur couleur de peau, leur religion, leur sexe, leur statut social (et vaccinal) ont pu se rassembler sous le drapeau à la feuille d’érable pour soutenir et encourager ses meilleurs athlètes durant les Jeux olympiques de Tokyo. Ce sont d’ailleurs les femmes qui ont fait vivre le plus d’émotions fortes aux citoyens de l’unifolié, en remportant 18 des 24 médailles du pays. Elles ont aussi donné le ton à la compétition, en gagnant les 13 premières du Canada, avant qu’Andre De Grasse ne devienne le premier homme décoré. La nageuse Penny Oleksiak a été une grande actrice de cette importante récolte, ajoutant trois médailles à son palmarès, qui en compte maintenant sept, devenant ainsi l’athlète canadienne la plus décorée de l’histoire.
-Communauté LGBTQ
La cause avance
Les Jeux olympiques offrent cette opportunité unique aux athlètes d’avoir une plateforme plus vaste que nature afin de faire passer leur message. Ceux de la communauté LGBTQ+, entre autres, ont pu faire avancer leur cause en s’affichant après avoir gagné une médaille. C’est le cas de Quinn, première personne ouvertement transgenre et non-binaire à se faire passer une médaille d’or autour du cou. Le plongeur anglais Tom Daley a aussi tenté d’inspirer toute une communauté après avoir raflé l’or en plongeon synchronisé. «Je suis un homme homosexuel et je suis un champion olympique», avait-il lancé, au terme d’un poignant discours qui servait à donner espoir aux membres de la communauté LGBTQ+, après sa victoire. Le message était d’autant plus inspirant, puisqu’il était entouré des représentants de la Chine (argent) et de la Russie (bronze), deux pays où le mariage entre deux personnes de même sexe est interdit. En Amérique du Nord, Luke Prokop, au hockey, et Carl Nassib, au football, ont aussi fait avancer la cause des membres de la communauté LGBTQ+. Ils sont devenus les premiers athlètes à obtenir un contrat d’une équipe de la Ligue nationale de hockey, pour l’un, et à faire partie d’une formation de la NFL, pour l’autre, après avoir dévoilé publiquement leur homosexualité.
-Soccer masculin
Le Canada étonne et excite
Au Canada, aucun sport ne possède une popularité aussi grande que le hockey, mais le soccer a fait sa place en 2021. Après une impressionnante médaille d’or des femmes aux Jeux olympiques, les hommes ont redoré leur blason durant la première partie des qualifications pour la Coupe du monde de 2022, au Qatar. Ils ont entre autres battu le Mexique, dans la neige à Edmonton, pour s’emparer du premier rang du classement des qualifications après huit matchs, en raison d’un dossier de quatre victoires et autant de verdicts nuls. La formation de John Herdman a même grimpé au 40e échelon du classement de la FIFA, égalant le meilleur rendement de son histoire. Avec des jeunes vedettes comme Alphonso Davies et Jonathan David, l’équipe canadienne de soccer masculin a une chance de mousser davantage l’excitation de ses partisans en 2022 en obtenant officiellement sa première qualification à la Coupe du monde de soccer depuis 1986.
-Lutte
Un combat 100 % québécois
Les Québécois tirent beaucoup de fierté de voir un autre représentant de la Belle Province connaître du succès ailleurs. Le joueur de football Laurent-Duvernay-Tardif en est probablement la meilleure preuve dans le monde du sport. Pourtant, un événement plutôt inhabituel est passé particulièrement sous silence dans le monde de la lutte, quand pour la deuxième fois de l’histoire, deux Québécois ont assuré les frais d’un combat à un contre un lors du plus gros événement de l’année de la World Wrestling Entertainment : WrestleMania 37. Kevin Owens et Sami Zayn ont ainsi succédé à Dino Bravo et Ronnie Garvin, qui l’avaient fait à WrestleMania 5, en 1989. Les deux Québécois ont partagé l’arène pendant plus d’une dizaine de minutes. Le combat s’est finalement conclu quand Owens a assommé Zayn.
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