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Risques plus élevés: les moins de 30 ans devraient-ils recevoir une dose de Moderna?

Joël Lemay / Agence QMI
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Genevieve Abran

2022-01-11T16:51:06Z
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Même si le vaccin de Moderna leur est déconseillé, les 29 ans et moins devraient accepter de le recevoir en troisième dose, soutiennent des spécialistes. Avec la cinquième vague qui continue de déferler sur la province, les avantages sont plus importants que les risques.

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En décembre, le Conseil consultatif national de l’immunisation au Canada (CCNI) a recommandé que le vaccin de Pfizer-BioNTech soit privilégié par rapport à Moderna chez les personnes de 30 ans et moins.  

Des cas de myocardite et de péricardite, deux types d’inflammation du cœur, sont survenus chez des hommes âgés de 18 à 29 ans après l'administration de leur deuxième dose d’un vaccin à ARN messager, selon des informations de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ).  

Cette situation serait survenue plus souvent avec Moderna qu'avec Pfizer, lesquels sont tous les deux des vaccins à ARN messager.  

Pas un risque significatif  

«Si c’est le seul vaccin [Moderna] qui est disponible, c’est suggéré de le prendre quand même», affirme le Dr Alain Lamarre, professeur-chercheur en immunologie et virologie à l’Institut national de la recherche scientifique (INRS). 

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Joël Lemay / Agence QMI
Joël Lemay / Agence QMI

«C’est un risque très très faible, mais qui est réel. C’est pour ça qu’il n’est pas recommandé, mais ce n’est pas non plus un risque très important», poursuit-il.  

Le Dr Lamarre affirme que le vaccin de Moderna n’est pas «dangereux». Il explique que les myocardites et péricardites sont de courte durée et ne laissent pas de séquelles à long terme.  

«Dans le contexte actuel où le virus est très transmissible, je ne pense pas qu’on devrait retarder sa troisième dose si on y est admissible», insiste-t-il. La semaine dernière, le ministre de la Santé, Christian Dubé, semblait indiquer en point de presse que la campagne de vaccination de la troisième dose se ferait principalement avec Moderna.  

Le professeur au Département des sciences biologiques à l’UQAM Benoit Barbeau abonde dans le même sens: «vaut mieux ne pas bouder Moderna.» Selon l'expert en virologie, les effets positifs du vaccin dominent les potentiels effets néfastes. Il suggère toutefois à ceux qui auraient eu des problèmes après leur deuxième dose de Moderna d'opter pour Pfizer.

En point de presse jeudi après-midi, le ministre de la Santé et des Services sociaux Christian Dubé a assuré que les 12 à 29 ans auraient la possibilité de recevoir une dose de rappel de Pfizer s'ils le souhaitaient.

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Le Québec dispose de 2,5 millions de doses du vaccin Moderna et de 700 000 doses du vaccin Pfizer, affirme par courriel le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS). 

Une dose réduite     

La dose de rappel du vaccin de Moderna a d'ailleurs été réduite de moitié. «La demi-dose devrait réduire les risques», avance le Dr Lamarre, ajoutant que «plus une dose est importante, plus les effets secondaires sont importants». 

Sur les ondes de 98,5 FM, mardi matin, le Dr Karl Weiss a pour sa part affirmé que les hommes — et peut-être les femmes — de moins de 30 ans devraient «peut-être favoriser Pfizer» en raison du risque plus élevé d'avoir une myocardite. 

Mis à part ce groupe d’âge, «les gens ne devraient pas hésiter à avoir un vaccin de Moderna s’ils ont eu Pfizer», mentionne-t-il. Chez certaines personnes, les vaccins à ARN messager mixtes pourraient avoir un effet bénéfique.  

À ceux qui auraient reçu AstraZeneca en première dose, puis Pfizer en deuxième dose, il vaut mieux ne pas recevoir une dose de rappel de Moderna, puisqu'il est actuellement interdit de voyager en Europe sans avoir eu au moins deux doses sur trois d'un même vaccin.

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Pas le nouveau AstraZeneca  

Une chose est sûre: Moderna n’est pas le nouveau AstraZeneca, assure le Dr Lamarre. «Ce ne sont pas les mêmes effets secondaires», souligne-t-il. 

Photo AFP
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Rappelons qu'au début de la campagne de vaccination, des cas de thrombose, dont au moins un mortel, avaient poussé le gouvernement du Québec à cesser l’administration du vaccin AstraZeneca sur son territoire.  

«Il y a toujours un risque d’effets secondaires avec un vaccin», mentionne par ailleurs le professeur. 

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