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L'article provient de TVA Nouvelles
Monde

Les marchés mondiaux chahutés par les nouvelles sanctions contre la Russie

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Par Juliette VILROBE | AFP

2022-02-28T15:03:51Z
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Les nouvelles sanctions prises contre la Russie déstabilisaient lundi les marchés mondiaux qui craignent une flambée des prix de l'énergie et de fortes conséquences économiques sur les entreprises européennes.

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Les Bourses européennes reculaient fortement vers 11H55 GMT: Francfort perdait 2,43%, Paris 3,09%, Milan 2,82%, et Londres 1,11%. L'indice européen de référence l'Eurostoxx 50 lâchait 3,18%. La Bourse de Moscou était de son côté fermée, sur décision de la Banque centrale russe qui craint de voir les titres russes s'effondrer.

La Bourse de New York devrait reculer également à l'ouverture selon les contrats à terme des principaux indices, qui perdaient de 1,28% à 1,55%.

Les matières premières flambaient à nouveau, à commencer par le pétrole, dont le baril américain de WTI montait de près de 5%.

Des délégations russe et ukrainienne ont entamé lundi des pourparlers pour tenter de stopper la guerre en Ukraine, au cinquième jour de l'invasion de l'Ukraine.

Les Occidentaux ont pris de lourdes nouvelles sanctions financières contre Moscou: notamment la décision d'exclure de nombreuses banques russes de la plateforme interbancaire Swift, rouage essentiel de la finance mondiale.

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Cette mesure «ne les bloque pas, mais ça les rend chaotiques et peu fiables», explique Ipek Ozkardeskaya, analyste de la banque Swissquote, au sujet des banques russes.

Michael Hewson, analyste de CMC Markets, souligne de son côté que les «craintes que les entreprises ne soient pas en mesure de payer le pétrole et le gaz russes, ce qui pourrait bien inciter Poutine à couper l'approvisionnement», font flamber les prix du pétrole et du gaz.

L'accès de la banque centrale russe aux marchés des capitaux a également été restreint, la présidente de la Commission européenne souhaitant «paralyser» ses actifs. Conséquence directe, le rouble chutait de plus de 17% vers 11H50 GMT.

Concrètement «aucune banque du G7 ne sera en mesure d'acheter des roubles russes», précise Michael Hewson, qui craint «un énorme choc inflationniste en Russie».

La banque centrale russe a annoncé relever très fortement son taux directeur, de 10,5 points, à 20%, pour faire face aux sévères sanctions économiques.

Le baril de pétrole WTI bondissait de plus de 4% à environ 95 dollars et celui du Brent de 4,67% à 102,5 dollars, après avoir dépassé la barre des 100 dollars pour la première fois depuis 2014 jeudi.

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Sur le marché européen du gaz naturel, le contrat de référence s'envolait de 9% vers 11H50 GMT.

D'autres matières premières s'envolaient également: le blé tendre prenait 5,76%, le palladium 5,54%. La Russie et l'Ukraine sont des pays essentiels pour l'approvisionnement en matières premières cruciales.

Les entreprises dépendantes de ces approvisionnements reculaient fortement: TotalEnergies chutait de 5,63% et, dans le secteur minier, Polymetal perdait 50,10%, Petropavlovsk 26,61% et Evraz 25,99%.

Le pétrolier BP (-6,21%) s'est désengagé du géant russe Rosneft (-40% dans sa cotation à Londres), dont il détenait une participation de 19,75%.

Selon l'Union européenne, environ 70% du secteur bancaire russe est actuellement exclus du système Swift. La Banque centrale européenne a constaté la «faillite ou faillite probable» de la filiale européenne de la banque russe Sberbank, à cause de retraits «significatifs». À Londres, où une partie de son capital est coté, Sberbank chutait de 70%.

Les banques européennes en pâtissaient: Société Générale perdait 11,09%, BNP Paribas 8,86%, Commerzbank 7,54%, Deutsche Bank 8,89%, Unicredit 12,15% et l'autrichienne Raiffeisen 13,48%.

L'Union européenne va fournir des armes à l'Ukraine et l'Allemagne a annoncé une nette augmentation de ses dépenses militaires dans les années à venir.

Dans le sillage de ces annonces, les entreprises de la défense étaient fortement recherchées. À Francfort Rheinmetall (chars) s'envolait de 27,84% et Hensoldt (radars) de 60,14%. À Paris, Thales prenait 12,04%, Dassault Aviation 8,76% et Leonardo gagnait 17,41% à Milan.

L'euro baissait nettement face au dollar, considéré comme une valeur refuge en ces temps d'incertitude et s'échangeait à 1,1203 dollar (-0,58%). Les investisseurs se tournaient aussi vers les obligations d'État pour réduire leur exposition au risque, le taux d'intérêt de la dette américaine à 10 ans reculait de sept points de base à 1,91%.

Le bitcoin montait de 2,37% à 38.325 dollars.

Écoutez Olivier Bourque de la section Argent du Journal de Montréal et du Journal de Québec, sur QUB radio : 

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