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L'article provient de TVA Nouvelles
Politique

Les manifestations anti-mesures sanitaires seront tenues à distance

PHOTO AGENCE QMI, MAXIME DELAND
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Vincent Larin | Agence QMI

2021-09-23T08:00:00Z
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Il sera interdit de manifester contre les mesures sanitaires et les vaccins à moins de 50 mètres des écoles, services de garde, centres de vaccination et de dépistages ainsi que tous les établissements de santé sous peine d’amendes salées.

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Le projet de loi que présentera jeudi le gouvernement Legault va donc plus loin que ce qui avait d’abord été envisagé, soit d’interdire aux manifestants anti-vaccins de s'approcher des enfants à l’entrée des classes ou des patients dans le cas des hôpitaux.

Il prévoit aussi d’interdire toute forme d’intimidation et de menaces à l’endroit des citoyens qui souhaitent avoir accès à un test COVID-19 ou aux vaccins.

D’importantes amendes comparables à celles déjà imposées aux contrevenants aux mesures sanitaires (environ 1000 $, puis 6000 $ pour une récidive) sont prévues, selon ce qui a filtré d'intenses discussions entre le gouvernement et les partis d’opposition en après-midi et soirée mercredi.

Les mesures que souhaite mettre en place le gouvernement seraient toutefois temporaires et expireraient au moment où l’état d’urgence sanitaire ne sera pas renouvelé.

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La pression sur Samson

La loi est fortement inspirée d’une pièce législative semblable adoptée en 2016 par l’Assemblée nationale pour empêcher les manifestants antiavortements d’approcher des cliniques où avaient lieu des interruptions de grossesse.

«Ma patience a atteint ses limites», avait déclaré le premier ministre François Legault mercredi, au moment d’annoncer le dépôt d’un projet de loi pour mettre fin aux manifestations d’antivaccins qui se tiennent depuis plusieurs semaines aux abords d’écoles et d’hôpitaux de la province.

Après avoir penché en faveur d’une loi spéciale, le gouvernement a toutefois changé son fusil d’épaule et décidé qu’il voulait procéder avec la «collaboration des 125 députés» pour faire adopter sa loi par les procédures régulières, selon ce qu’a indiqué le ministre de la Justice, Simon Jolin-Barrette.

Une procédure d’exception aurait permis l’adoption rapide de la loi, mais le gouvernement souhaite arriver au même résultat en mettant ainsi la pression sur la députée conservatrice Claire Samson dont le chef, Éric Duhaime, a clairement fait savoir qu’il rejetterait toute forme d’interdiction orientée vers un groupe précis.

«On ne peut pas commencer à faire du "cherry-picking" puis dire: "un tel à droit de manifester et l’autre, parce qu’on n’aime pas ses idées, n’a pas le droit de manifester". On vit en démocratie, il faut que le même principe s’applique à tout le monde», a-t-il expliqué en entrevue, jeudi.

L’opposition veut collaborer

Le gouvernement Legault peut toutefois compter sur l’appui des autres partis d’opposition qui lui ont offert leur collaboration mercredi.

Après avoir d’abord émis des réserves, Québec solidaire s’est finalement dit prêt donner son appui même si le parti dit craindre de possibles dérives en lien avec l’encadrement du droit de manifester.

Le Parti libéral du Québec est allé plus loin en demandant que l’interdiction de manifester contre la vaccination s’applique à tous les endroits où les militants sont susceptibles d’intimider la population.

Le Parti québécois a insisté pour sa part pour que la mesure fasse avant tout l’objet de débats au parlement.

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