Publicité
L'article provient de TVA Nouvelles
Justice et faits divers

De nombreux manifestants devant l'Assemblée nationale

Partager

TVA Nouvelles, Marie-Pier Roy et Dominique Lelièvre et Jérémy Bernier | Journal de Québec

2022-02-19T15:28:48Z
2022-02-20T02:06:10Z
Partager

À Québec, après une première soirée annulée, le «Woodstock de la liberté» se déroule samedi principalement devant l'Assemblée nationale.

• À lire aussi: Convoi de la liberté: Pat King accusé de méfaits

• À lire aussi: Ottawa: «le nettoyage devrait se faire aujourd’hui»

Les organisateurs ont insisté sur le fait que le rassemblement se voulait «familial». D'ailleurs, plusieurs enfants étaient présents en après-midi et en début de soirée. Des mascottes étaient également visibles sur les lieux alors que la manifestation se déroulait généralement de façon pacifique et dans une ambiance festive.

1 / 12

Deux voies ont dû être fermées en direction est sur le boulevard René-Lévesque, où la police tolère la présence d’une soixantaine de véhicules lourds dans une file qui s’étire sur au moins un demi-kilomètre.

Publicité

En plus de réclamer la «fin de l’urgence sanitaire» et la «destitution de François Legault», les manifestants ont ajouté à leurs réclamations la fin du port du masque pour les enfants.

Au niveau de la sécurité, le maire de Québec Bruno Marchand a adopté de nouveaux règlements cette semaine pour donner plus de pouvoir aux policiers par rapport aux fermetures de rue, à la circulation et aux stationnements. 

Peu avant 20 h 30, le SPVQ a remis le bilan de la journée de manifestation de samedi.

«Les policiers ont émis 46 constats en vertu de la réglementation municipale sur la paix et le bon ordre, 40 constats en vertu du Code de la sécurité routière et 13 constats de stationnement. Quatre arrestations ont eu lieu au cours de la journée: deux en vertu du Code criminel pour voies de fait et action indécente et deux en vertu de la réglementation de paix et bon ordre», a écrit le relationniste David Poitras dans un communiqué.

Malgré cela, le SPVQ a estimé que la manifestation de samedi s'est bien déroulée dans l'ensemble.

 

Les poids lourds pourront rester stationnés pour la nuit sur René-Lévesque. Les policiers assureront leur présence toute la nuit dans le secteur.

Publicité

Malgré la suspension du passeport sanitaire dans les prochaines semaines, la reprise du sport chez les jeunes et le retour d’une vie presque normale d’ici la mi-mars, les manifestants sont déterminés à faire entendre leur ras-le-bol et leur exaspération.

Certains manifestants demandent aussi la démission de François Legault

Leurs revendications vont du retrait de l’état d’urgence sanitaire – dont la disparition doit faire l’objet d’un projet de loi prochainement – à la «destitution» de François Legault, en plus de la fin du port du masque chez les enfants.

Toilettes chimiques, kiosques de nourriture: on constate qu’ils sont mieux organisés.

1 / 12

 

«Tanné»  

Tout cela survient au moment où la province se relève de la cinquième vague de la pandémie, qui s’est avérée particulièrement mortelle, alors que plus de 2000 Québécois sont décédés en raison de la COVID-19 en moins de deux mois.

Les policiers sur place ont arrêté trois individus à proximité de l'Assemblée nationale. La cause des arrestations n'a pas été précisée. 

Publicité

 

«Je suis tanné de ne pouvoir rien faire et d’envoyer ma fille de 5 ans se rendre à l’école complètement masquée. Ça n’a plus de bon sens!», a expliqué Pascal, qui est parti de Baie-Comeau la semaine dernière pour manifester quatre jours à Ottawa.  

 

À ses côtés, un autre manifestant, Éric, s’est montré peu rassuré par le déconfinement amorcé dans les derniers jours.

«C’est temporaire, cette affaire-là. Ils vont les ramener dès la prochaine vague», a-t-il soutenu, se disant même convaincu que personne n’a attrapé la COVID-19 dans le convoi à Ottawa, signe selon lui de la supercherie de la maladie.

«Ce qu’on veut, c’est de tout annuler, on veut retrouver la vie d’avant», plaide-t-il.

Encore des klaxons  

Un tracteur routier baptisé «camion du compromis» et affublé des termes «F*ck Legault» et «F*ck Trudeau» s’est positionné comme la dernière fois devant l’Assemblée nationale.

Photo Agence QMI, René Leclerc
Photo Agence QMI, René Leclerc

Les camions ont fait aller bruyamment leurs klaxons pour marquer le début de la manifestation sur le coup de 11 h.

Selon un agent avec qui s’est entretenu Le Journal sur les lieux, les organisateurs auraient convenu avec les forces de l’ordre d’actionner leurs sirènes uniquement sur des périodes de temps limitées.

Publicité

La majorité des coups de klaxon ont d’ailleurs cessé au bout de 15 min. Un autre épisode bruyant devrait se faire entendre à 17 h.

RENÉ LECLERC/Agence QMI
RENÉ LECLERC/Agence QMI

Par la voie des réseaux sociaux, plus tôt cette semaine, l’un des organisateurs, Bernard Gauthier, avait affirmé avoir trouvé une «solution» pour ne pas «écœurer» les résidents, sans donner plus de détails.

Des convois provenant notamment du Saguenay, de la Beauce, de l’est du Québec, de la Montérégie et du Centre-du-Québec avaient annoncé leur présence.

Méditation  

Après avoir été revigorés par les discours des organisateurs, les manifestants ont eu droit à une séance de «méditation avec les anges» menée par «l’enseignante spirituelle» Marie-Hélène Risi.

La communion avec le divin a débuté avec une version francophone de la chanson Amazing Grace, durant laquelle bon nombre de spectateurs ont versé une larme.

Puis, un monologue d’une trentaine de minutes de Mme Risi, invitant la foule à accueillir la «lumière des archanges», à reconnaître les «effets du 3D» et à «cocréer la nouvelle Terre», ce qui en a laissé plusieurs perplexes.

«Nous n’accepterons pas des miettes en disant que c’est tout ce dont on est possible [sic]», a lancé Mme Risi, devant des manifestants qui semblaient déranger son moment de communion en scandant «liberté!» de plus en plus fort.

Discours  

La place de la fontaine de Tourny ressemblait à un concert extérieur d’été en début d’après-midi, alors que des peluches étaient lancées dans la foule comme des ballons de plage. Les -10 °C affichés au mercure et les gros flocons qui tombaient sur la Capitale-Nationale n’ont pas semblé affecter les manifestants.

Publicité

Vers 13 h 30, les trois principaux organisateurs de ce «Woodstock de la liberté» ont pris la parole sur la scène centrale.

«Ça fait deux fois qu’on manifeste pacifiquement, j’espère que le gouvernement va nous renvoyer l’ascenseur», a lancé Bernard Gauthier, avant de saluer «les guerriers à Ottawa».

MARCEL TREMBLAY/Agence QMI
MARCEL TREMBLAY/Agence QMI

Kevin Grenier s’est posé, avec ses compagnons, en défenseur des plus faibles. Il a demandé une minute de silence pour «toutes les victimes collatérales de Legault».

Il s’est ensuite attaqué aux médias et aux artistes qui, selon lui, auraient été payés des «millions de dollars pour réduire les manifestants au silence», et ce, malgré la vaste visibilité médiatique offerte aux protagonistes de la mobilisation.

MARCEL TREMBLAY/Agence QMI
MARCEL TREMBLAY/Agence QMI

Plus tôt, Tania Martin, du regroupement Action Liberté, a par la suite demandé la fin des mesures «discriminatoires» et de l’état d’urgence «pour toujours».

Au même moment, des camionneurs se sont fait interpeller par les autorités parce qu’ils ne se conformaient pas à l’entente sur le bruit des klaxons. Si leurs écarts de conduite se poursuivent, ils risquent des amendes, leur a-t-on expliqué.

Familial  

Un dispositif de sécurité très important est de nouveau en place et implique de nombreux agents de la police de Québec et de la Sûreté du Québec.

Samedi, la programmation prévoit la tenue de discours et de témoignages, des prestations musicales et des séances de «méditation».

Les organisateurs ont insisté sur le fait que le rassemblement se voulait «familial».

On note d’ailleurs la présence de plusieurs enfants sur les lieux, dont plusieurs déambulent avec des peluches livrées expressément pour l’occasion.

Publicité

Un autobus scolaire a d’ailleurs attiré l’attention. Le chauffeur, Greg Leblanc, et un autre camionneur, Sébastien Houde, déclarent vouloir «propager du bonheur lors de l’opération toutous».

«On ne manifeste pas aujourd’hui, on donne un spectacle aux enfants», lance M. Houde.

Approche conciliante  

Comme il y a deux semaines, le Service de police de la Ville de Québec (SPVQ) semble vouloir adopter une approche à la fois ferme et conciliante.

Questionné par Le Journal, le corps de police a laissé savoir qu’une tolérance serait appliquée pour la tenue de discours et possiblement même de prestations musicales, dans la mesure où il ne s’agit pas d’un «spectacle à grand déploiement», et ce, même si aucune demande de permis pour la tenue de spectacles n’a été reçue à la Ville de Québec.

Un porte-parole a souligné que les discours et la diffusion de chansons étaient chose commune lors de mobilisations de tout acabit devant l’Assemblée nationale.

Jérémy Bernier
Jérémy Bernier

Le plan de circulation est sensiblement le même qu’il y a deux semaines. La circulation automobile est interdite sur Grande Allée entre l’hôtel Le Concorde et la porte Saint-Louis, de même que le rond-point de l’avenue Honoré-Mercier situé devant le parlement.

Nouveaux pouvoirs  

Rappelons que la Ville de Québec a octroyé à sa police municipale le pouvoir de modifier les règles de circulation, de stationnement et d’occupation du domaine public.

La Ville a été claire et a indiqué que les campements, les abris ou les installations permanentes ou semi-permanentes, comme un spa, ne seraient pas acceptés.

D’autre part, la consommation d'alcool et l’utilisation d’un appareil de cuisson dans les parcs ne sont plus permises dans les parcs.

Vendredi soir, la première soirée des festivités s’est terminée en queue de poisson, alors que seule une poignée de protestataires se sont présentés et que les spectacles ont été annulés.

Le 5 février dernier, entre 3000 et 4000 personnes ont manifesté pacifiquement dans les rues du centre-ville.

Kevin «big» Grenier a fait une brève allocution après la prestation du chanteur Keven Chouinard pour remercier les manifestants d'avoir fait la route jusqu'au cœur de la ville.

Il a notamment demandé à ce que le gouvernement «laisse les enfants jouer».

Peu après, une série de feux d'artifice ont éclaté, alors que la foule criait «liberté!»

Publicité
Publicité