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L'article provient de Le Journal de Montréal
Justice et faits divers

«Convoi de la liberté»: les camionneurs ne sont pas prêts de partir d’Ottawa

Des citoyens à bout de nerfs organisent une contre-manifestation ce week-end

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Anne Caroline Desplanques et Roxane Trudel

2022-02-03T19:09:11Z
2022-02-04T04:03:26Z
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OTTAWA | De plus en plus de confrontations entre des manifestants et des citoyens d’Ottawa font grimper la tension au centre-ville, ce qui pourrait culminer avec une riposte prévue en fin de semaine. 

• À lire aussi: Convoi de camionneurs: «Circulation perturbée» en haute ville, avertit la municipalité

• À lire aussi: «Convoi de la liberté»: Trudeau veut que la police fasse son travail

« Je vis juste ici et j’en ai assez. Je dois respirer de la fumée toute la journée et il y a des gens qui conduisent sur le foutu trottoir. Retournez chez vous ! [...] Les camions d’urgence n’ont même pas accès, c’est dangereux ! », s’est écrié un individu complètement à bout, qui venait tout juste de s’interposer devant un pick-up. La scène a été filmée par TVA Nouvelles, jeudi. 

Après une septième journée de siège dans la capitale nationale, la grogne des citoyens se fait sentir, surtout dans les secteurs résidentiels.

« Sortez de ma putain de ville ! Va te faire foutre. Quelle putain de liberté as-tu perdue ? [...] Moi, j’ai perdu la tête parce que je n’ai pas dormi depuis cinq jours ! Il faut que ça s’arrête ! », a clamé un Ottavien hors de lui, dans une vidéo sur Twitter rapidement devenue virale.

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Munis de pelles, les manifestants du « convoi pour la liberté », qui ne prévoient pas partir de sitôt, ont improvisé une patinoire de hockey­­­.
Munis de pelles, les manifestants du « convoi pour la liberté », qui ne prévoient pas partir de sitôt, ont improvisé une patinoire de hockey­­­. Photo Agence QMI, Joël Lemay

Cette tangente inquiète des conseillers municipaux, qui implorent la police d’agir.

« Les gens de cette ville sont très en colère. Si nous ne voyons pas de réels changements tangibles dans notre approche, je crains qu’ils commencent à prendre les choses en main. C’est encore plus dangereux », a indiqué mercredi Matthew Luloff, conseiller municipal d’Orléans, en banlieue est. 

Expulser les camionneurs

L’impatience s’amplifie de jour en jour, si bien qu’une contre-manifestation « pacifique » s’organise dès samedi près de l’hôtel de ville pour presser les autorités à intervenir. 

« Nous appelons la Ville à faire son travail et à expulser ces occupants », mentionne une organisatrice dans une publication sur Reddit. 

« Les gens ont peur, nos travailleurs du centre-ville ont peur d’aller travailler, la police a peur d’agir, la Ville m’a refusé un permis officiel de manifestation en invoquant des préoccupations COVID. Je n’ai pas peur. »

Une cabane en bois a été construite pour distribuer de la nourriture chaude près de l’hôtel de ville d’Ottawa.
Une cabane en bois a été construite pour distribuer de la nourriture chaude près de l’hôtel de ville d’Ottawa. Photo Roxane Trudel

D’autres mouvements citoyens pourraient également survenir vendredi. 

Malgré cela, les organisateurs du convoi ont réitéré jeudi qu’ils ne bougeront pas d’un poil tant que le gouvernement n’abolira pas « toutes les restrictions ». 

Photo Agence QMI, Joël Lemay
Photo Agence QMI, Joël Lemay

Ils ont par ailleurs poursuivi leur sédentarisation près de la colline en construisant une structure en bois à quelques rues du parlement, pour distribuer des vivres. 

« Là pour un bon bout »

Sur place, un manifestant a indiqué au Journal qu’ils prévoient construire treize tipis pouvant accueillir une trentaine de personnes, dans les prochains jours. 

« On est là pour un bon bout », a-t-il mentionné en souriant à pleines dents.

Photo Agence QMI, Joël Lemay
Photo Agence QMI, Joël Lemay

Le ministre fédéral de la Sécurité publique Marco Mandecino a indiqué jeudi soir que la Gendarmerie royale du Canada enverra des effectifs supplémentaires pour prêter main-forte à la police ottavienne, estimant que le convoi cause des « perturbations [...] y compris du vandalisme, du harcèlement, des expressions de haine et de violence et l’obstruction continue de nombreux services essentiels ».

–Avec l’Agence QMI

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