Les libéraux utilisent Trump dans une publication sur Poilievre

Le Parti libéral du Canada (PLC) a publié une vidéo dans les réseaux sociaux mettant en scène l’ancien président américain Donald Trump, dans une tentative de l’associer avec le chef conservateur Pierre Poilievre.

La vidéo publiée mercredi après-midi montre une série d’occurrences où M. Trump utilise dans ses discours le mot anglais «wacko» – ou en français «cinglé» – qui a valu à M. Poilievre d’être expulsé de la Chambre des communes mardi.

La publication est accompagnée du commentaire: «un choix de mot intéressant, Pierre».

M. Poilievre avait refusé de retirer ses paroles à plusieurs reprises, préférant remplacer «wacko» par «extrémiste», une manœuvre qui n’a pas fait l’affaire du président Greg Fergus. 

Une stratégie payante... pour tout le monde

En importante difficulté dans les sondages, même après un mois entier à parcourir le pays pour faire la promotion de leur budget, les libéraux de Justin Trudeau pivotent à l’offensive en associant le plus possible Pierre Poilievre à l’extrême droite.

Cela pourrait s’avérer payant, non seulement du point de vue politique, mais aussi du point de vue financier pour les libéraux comme pour les conservateurs.

Après l’expulsion de Pierre Poilievre de la Chambre, les deux partis ont sollicité des fonds auprès de leurs membres par courriel.

En soirée, mardi, le directeur des communications du PLC, Parker Lund, s’est réjoui de «la meilleure collecte de fonds du mois» réalisée en seulement «un peu plus d’une heure». 

Des relations tendues avec Trump

La publication du PLC est la dernière en date à reprendre des images de Donald Trump pour s’en servir contre le chef des conservateurs du Canada.

«Donald Trump vient de remporter la primaire du New Hampshire, ce qui le rapproche de la Maison-Blanche, et Pierre Poilievre y voit un exemple à suivre», écrivait le Parti dans une vidéo en janvier, plaçant côte à côte MM. Trump et Poilievre usant des mêmes expressions.

Les relations entre le clan de Justin Trudeau et celui de Donald Trump n’ont jamais été plus que courtoises, les deux hommes se situant à l’opposé sur le spectre des valeurs.

En janvier dernier, M. Trudeau avait dit que de travailler avec M. Trump pendant quatre ans n’avait pas été de tout repos, «et s’il y a une deuxième fois, ça ne sera pas facile non plus», puisqu’«il y a des choses sur lesquelles je ne m’entends pas».

Donald Trump et le président actuel, Joe Biden, sont pratiquement au coude à coude dans les plus récentes projections, malgré une série de procès en simultané contre le chef des républicains. Les élections présidentielles doivent se tenir au mois de novembre.