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L'article provient de Le Journal de Montréal
Politique

Les libéraux gagnent leur pari

Poussé par la guerre des tarifs, Mark Carney a réussi à maintenir son parti à la tête des Communes

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Photo portrait de Guillaume St-Pierre – analyse

Guillaume St-Pierre – analyse

2025-04-29T04:42:56Z
2025-04-29T06:10:50Z
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Le banquier Mark Carney a réussi son audition dans le rôle de premier ministre. C’est à lui que reviendra la lourde tâche de faire face au président américain, Donald Trump, dans la crise économique qui nous pend au bout du nez.

Les Canadiens ont choisi de reconduire au pouvoir le Parti libéral du Canada pour un quatrième mandat de suite. Ils ont toutefois refusé de lui signer un chèque en blanc, lui accordant un mandat minoritaire.

Le chef du Parti libéral du Canada, Mark Carney, tout sourire avant son discours de la victoire hier.
Le chef du Parti libéral du Canada, Mark Carney, tout sourire avant son discours de la victoire hier. Photo AFP

Son appel à un mandat fort, en ces moments d’incertitude, n’a pas été entendu par un nombre suffisant de Canadiens.

Il s’agit malgré tout d’un revirement historique, un tour de force réalisé par un néophyte en politique face à des adversaires beaucoup plus aguerris. Visiblement, l’ex-gouverneur de la Banque du Canada et de la Banque d’Angleterre a su rassurer face à un électorat de plus en plus polarisé.

Le Bloc résiste

Même s’il s’agit d’une humiliante défaite pour les conservateurs de Pierre Poilievre, à qui on prédisait jusqu’à tout récemment une écrasante victoire, le parti s’en sort honorablement, avec environ 40 % des votes exprimés.

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Au moment de mettre sous presse, les conservateurs étaient en voie de faire des gains importants, mais pas suffisamment pour coiffer les libéraux au fil d’arrivée.

Ils ont su profiter en bonne partie de l’effondrement du vote du Nouveau Parti démocrate, grâce au travail de longue haleine afin d’attirer le vote ouvrier.

Au Québec, le Bloc Québécois a su résister, obtenant une vingtaine de sièges.

La formation souverainiste était en voie de conserver plusieurs de ses acquis, même si les libéraux leur ont subtilisé plusieurs sièges.

L’ombre de Trump

Quoi qu’il en soit, le pari de M. Carney de mener sa campagne sous un seul thème, soit de la relation canado-américaine, aura été payant.

Du début jusqu’à la fin, Donald Trump a mis son empreinte sur ce scrutin, culminant par un message décousu sur les réseaux sociaux le jour même du vote, dans lequel il invitait les Canadiens à voter pour... lui ?

• Écoutez aussi cet épisode balado tiré de l'émission de Mario Dumont, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

Or, la soif de changement, après une décennie de gouvernement libéral, s’est visiblement aussi fait sentir dans les intentions de vote.

Des partisans heureux

Les libéraux jubilaient tandis que l’annonce d’un gouvernement libéral résonnait sur les écrans géants de l’aréna de la Place TD à Ottawa hier soir.

Les libéraux ont suivi les dévoilements des résultats tout au long de la soirée à Ottawa.
Les libéraux ont suivi les dévoilements des résultats tout au long de la soirée à Ottawa. Photo Getty Images via AFP

« Carney ! Carney ! Carney ! » scandait la salle où on attendait jusqu’à 1500 militants.

« C’est une soirée historique », s’est exclamée Dorothy Goubault, tout sourire sous son chapeau rouge.

Donatrice libérale de longue date, elle avoue qu’en janvier elle ne croyait pas du tout qu’une victoire rouge était possible, car l’électorat aspirait au changement après près de dix ans sous la gouverne de Justin Trudeau. Et « M. Carney représente vraiment le changement dont le Canada a besoin », a mentionné une autre militante, Michelle Vesey.

Supportrice des libéraux, Dorothy Goubault jubilait au rassemblement de son parti.
Supportrice des libéraux, Dorothy Goubault jubilait au rassemblement de son parti. Photo AFP

– Avec Anne Caroline Desplanques

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