«J'ai souffert de symptômes sévères» - Gallagher
Jean-François Chaumont
Le Canadien s’en doutait fort probablement. En théorie, le CH s’envole toujours la veille d’un match ou même deux jours à l’avance quand il s’agit d’un voyage plus lointain. Pour le périple dans la région de New York, on avait repoussé l’heure de départ à 14h00, le jour même du match prévu contre les Islanders à Long Island.
L’avion nolisé d’Air Canada restera finalement cloué au sol. Il n’y aura pas de matchs contre les Islanders, les Rangers et les Devils. Après des discussions entre les dirigeants de la LNH, l’Association des joueurs et des experts médicaux, Gary Bettman et Donald Fehr ont opté pour un compromis.
Voyez le point de presse de l'entraîneur, Dominique Ducharme, en vidéo principale.
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La LNH poursuivra ses activités au cours des prochains jours, mais il n’y aura pas de confrontations entre des équipes américaines et canadiennes. Dans un tel contexte, la saison du CH se retrouvera sur pause jusqu’au 28 décembre, date du prochain match prévu contre le Lightning à Tampa.
Dominique Ducharme n’aura pas plus l’occasion de sortir son sifflet pour des entraînements. Le Canadien a confirmé que le complexe sportif de Brossard restera fermé jusqu’au 26 décembre.
Des doutes et des incertitudes
De retour à l’entraînement avec ses coéquipiers après une quarantaine en raison du satané virus, Brendan Gallagher avait émis des craintes bien logiques à la veille du départ de l’équipe pour New York.
«C’est un temps très dur pour les joueurs en ce moment, avait reconnu Gallagher en matinée. Surtout en raison des règles pour la quarantaine. Si tu testes positif sur la route, tu risques de manquer Noël. Les gars se retrouveraient coincés dans une chambre d’hôtel à New York. Nous avons des familles et il s’agit d’une période heureuse de l’année pour tout le monde. Tu veux rester en famille.»
«C’est une inquiétude pour plusieurs joueurs, avait renchéri le numéro 11. Nous voulons demeurer en santé. Je sais qu’il y a quelques cas au sein de l’équipe. Je sors justement du protocole. Nous avons des conversations entre joueurs. Mais nous savons aussi que nous avons un travail à accomplir. Nous aimerions juste que tout le monde revienne pour passer les fêtes en famille.»
Gallagher a probablement poussé un soupir de soulagement en apprenant la nouvelle en fin d’après-midi.
Samuel Montembeault, qui devait obtenir un rare départ lors de ce voyage de trois rencontres sur la route, avait tenu un discours semblable à celui de son coéquipier. Il redoutait d’offrir la Covid-19 à ses proches lors de Noël.
«Il y a des gars avec des enfants. Chris Wideman vient tout juste d’avoir un bébé, avait rappelé le gardien de 25 ans. Il y a aussi des femmes enceintes dans notre entourage. Les gars ne veulent pas pogner ça et ramener le virus dans les familles. Avec Noël, ça peut déraper et tu peux donner ça à plusieurs personnes.»
Lehkonen et Dauphin
Il y a toujours des quartiers de New York à découvrir. Dans une vie avant la pandémie, on dirait que ça fait une éternité, la « Grosse Pomme » était une destination de choix pour célébrer Noël ou le Jour de l’an. Mais à l’intérieur d’une chambre d’hôtel, il n’y aurait eu aucune magie.
Sur la glace pour un entraînement après une pause par mesures préventives la veille, Dominique Ducharme savait qu’il y avait une réelle possibilité de voir ce voyage tomber à l’eau.
«Est-ce que ça pourrait arriver? On ne sait jamais. Ça pourrait survenir dans les prochaines heures ou même lundi matin.»
Ducharme n’a finalement pas eu à patienter jusqu’au lendemain matin.
Si Gallagher et Sami Niku ont maintenant terminé leur quarantaine, il y a deux autres joueurs qui ont pris le relais. Artturi Lehkonen, déclaré positif samedi, et Laurent Dauphin figurent maintenant sur le protocole de la COVID-19 de la LNH.
Fausse perception
Steve Yzerman, le directeur général des Red Wings, a fait sourciller bien des gens en disant que la LNH pourrait permettre aux joueurs asymptomatiques de poursuivre leurs activités. Aux dires de l’ancienne légende des Wings, la Covid-19 se comparait à un vilain rhume et les joueurs atteints au sein de la LNH ne ressentaient pas de gros symptômes. Ce n’était pas le cas pour Gallagher. Et s’il y a un joueur qui a un bon seul de tolérance à la douleur, c’est bien lui.
«J’ai souffert de symptômes sévères qui m’ont frappé durement, a-t-il confié. Je suis resté couché dans mon lit, j’ai combattu ce virus. Après deux jours pénibles, je me sentais mieux. Heureusement, j’avais reçu mes deux doses pour le vaccin.»
Et un petit rappel. Gallagher a seulement 29 ans et il est en très bonne condition physique.